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Politique Publié le mardi 2 juin 2015 | La Synthèse

Fragile opposition ivoirienne

Plus que deux trimestres avant que la Commission électorale indépendante (Cei) ne convoque les électeurs ivoiriens pour le scrutin présidentiel. Le gouvernement, malgré les priorités liées, en grande partie, au bien-être des populations, a pris un pari : celui d'organiser, en cette année, l'élection présidentielle, après la crise post-électorale qu'a connue le pays en 2010. Ce challenge, à écouter le président de la république ainsi que les responsables en charge des élections, sera tenu. Dans la grisaille politique ivoirienne, la composante qui fait réfléchir est bien l'opposition. Nombre d'analystes, dans leurs écrits, ne vendent pas cher la peau des opposants à Ouattara. La raison est toute simple. En effet, nous sommes dans une configuration telle que l'on se rend compte que l'opposition ivoirienne est opposée à elle-même. Malgré les actions qu'elle mène, celles-ci, sur le terrain, font office de soubresauts. Face à un Alassane Ouattara plus que conquérant, il faut le dire, la tâche s'avère ardue pour ses challengers. Déjà, on note que les partis significatifs comme le Front populaire ivoirien (Fpi) et le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) sont pris de convulsions, et il est fort à parier qu'ils pourront revenir à flot, avant l'échéance électorale présidentielle. Dire que la main du régime est passée par là n'est pas superfétatoire. Au sein du parti créé par Laurent Gbagbo, le président Affi ne tient plus les rênes du gouvernail. Ses camarades le suspectent d'avoir pactisé avec le pouvoir en place, et son autorité est sérieusement mise à mal. D'aucuns voient son fiasco de Ficgayo, pour la célébration de la fête de la liberté, comme une preuve de la fragilité actuelle du Fpi. D'autres, sans doute nostalgiques des années de gloire de ce parti, ne peuvent qu''être désolés du spectacle que présente la formation politique de Laurent Gbagbo. Alors que le président Affi Nguessan annonce sa candidature, l'on se demande si c'est avec conviction qu'il va à ces joutes électorales ou si c'est pour légitimer la prochaine réélection du président sortant. Le Fpi, il faut le dire, navigue présentement à vue. Et il n'est pas sûr qu'il retrouvera ses marques avant octobre 2015. Que dire de la Coalition nationale pour le changement (Cnc), mise sur pied par des partis politiques de l'opposition ? Ce regroupement de partis politiques a, très tôt, montré des failles dans son dispositif à l'occasion de la signature de la charte devant la rendre formelle. Même si les représentants des différents partis qui composent la Cnc se refusent à le reconnaître, l'opinion nationale est consciente de ce que choisir un leader qui parlerait au nom de ce groupe s'avère un cassa tête chinois. Qui d'Essy Amara, de Konan Banny, de Mamadou Koulibaly ou de Kouadio Konan Bertin dit KKB sera à même de fédérer les voix des électeurs contre Ouattara ? Du côté du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) l'atmosphère est tout aussi maussade. Le président Aka Ahizi fait face à une fronde dont le fer de lance est le député François Kouablan. Alors que le président du parti opte pour une candidature à la prochaine présidentielle, nombre des cadres du parti estiment que la candidature du président sortant doit être soutenue. Kouablan François croit d'ailleurs que le bilan du président Ouattara est tellement positif qu'il serait gauche de ne pas lui accorder un second mandat. Le désordre et la chienlit se sont installés dans les différents partis de l’opposition, à six mois de la présidentielle en Côte d'Ivoire. Une configuration qui ne peut faire le jeu du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), la coalition au pouvoir qui porte la candidature du président Alassane Ouattara.

Charles L. TRA BI
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