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Société Publié le jeudi 4 juin 2015 | Le Patriote

Criminalité : bientôt un “vaccin” contre les “microbes”

Venir à bout des « microbes », ces jeunes enfants qui sèment la désolation sur leur passage. Des criminologues et autres experts ont planché sur la question, vendredi dernier, lors du 4eme rendez-vous de la criminologie. Cette rencontre initiée par l’Association ivoirienne de criminologie avait pour thème « Le phénomène des microbes à Abidjan : quelles solutions durables ? ». Au cours des travaux, Dr Sadia Martin (enseignant-chercheur à l’université Alassane Ouattara de Bouaké) a proposé une approche pour le moins novatrice en vue de combattre cette nouvelle forme de criminalité. En effet, s’inspirant des méthodes de la médecine, il a préconisé de transformer en « vaccin » les « microbes ». Pour lui, il faut prendre ces jeunes délinquants dans leur environnement afin de les transformer. Or cet environnement s’avère être la cellule familiale. « La famille ivoirienne est malade. Il faut agir sur elle pour que le ‘’microbe’’ devienne un ‘’vaccin’’ », a-t-il préconisé. D’autant plus que les dysfonctionnements, ruptures précoces des liens familiaux et autres violences exercées dans la cellule familiale font partie des facteurs prédisposant. Il a donc réfuté l’idée selon laquelle la crise postélectorale serait à la base du phénomène. Pour lui, cette crise est plutôt l’un des facteurs déclenchant. Bien avant, Adama Wague, expert en sécurité urbaine à la mairie d’Abobo, a mis en lumière les efforts faits pour éradiquer le fléau. On note entre autres la resocialisation de 150 microbes et la sensibilisation des jeunes à travers la campagne « Tu es un chocó, quitte dans ça ». La rencontre a également enrégistré la participation d’hommes religieux dont l’imam Sangaré qui a raconté son agression par une bande de microbes. Toute chose qui a fait dire au pasteur Louga (président de la Confédération des pères des églises évangéliques de Côte d’Ivoire) que le phénomène est beaucoup plus spirituel. « Il faut des séances de prières œcuméniques pour chasser le démon possédant ces enfants », a-t-il conseillé non sans souhaiter que ce genre de colloque s’étende à toutes les régions du pays et que les guides religieux prennent part au débat. Le commissaire principal Timité, chef du District de police d’Abobo, a quant à lui tenu à définir la notion de microbe pour éviter tout amalgame. « C’est une bande d’au moins 10 jeunes âgés de 8 à 18 ans qui agressent à l’aide de gourdin, d’arme blanche et à feu », a-t-il précisé. Il a ensuite procédé à l’état des lieux. Il ressort de son intervention que de 2013 à janvier 2015, 196 microbes ont été interpellés à Abobo et 20 autres lynchés à mort. Ils ont agressé 192 personnes dont 7 ont perdu la vie. La complexité de la répression (les agresseurs étant des mineurs) et la rapidité de leur mode opératoire complique la tâche aux forces de l’ordre. Toutefois, la mise en place d’un groupe d’intervention anti-microbes, les patrouilles pédestres et motorisées, la destruction des fumoirs et la sensibilisation des populations ont contribué à réduire les agressions des microbes. Face à la gravité des crimes commis par ces jeunes délinquants, « toutes les compétences doivent être mises en branle pour plancher sur la question des microbes », a conclu le vice doyen de la faculté de criminologie de l’université Houphouët-Boigny, Dr Yobouet.
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