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Société Publié le mercredi 17 juin 2015 | AFP

Côte d’Ivoire: la FIDH s’inquiète de la clôture "précipitée" des enquêtes sur la crise de 2010-11

© AFP Par DR
Me Patrick Baudouin, Le président de la Fédération internationale des ligues des droits de l`Homme.
Abidjan - Plusieurs ONG dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) se sont déclarées mardi "vivement préoccupées" par la clôture "précipitée" des enquêtes judiciaires sur les crimes commis pendant la crise de 2010-2011 en Côte d’Ivoire.

La FIDH, le Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (MIDH), la Ligue ivoirienne de défense des droits de l’Homme (LIDHO) ont dénoncé une "décision électoraliste" à moins de cinq mois de la présidentielle.

"Nous avons pu avoir confirmation qu’il y a une intention au haut niveau politique, avec des instructions données aux magistrats de clôturer leurs dossiers pour le 30 juin 2015", a déploré Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH.

M. Baudouin, dont l’organisation est engagée aux cotés de 200 victimes, s’est dit "extrêmement inquiet et préoccupé" lors d’une conférence de presse à Abidjan.

A propos d’une plainte de 43 femmes victimes de violences sexuelles, déposée le 20 mars 2015 auprès de la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI), la FIDH déplore que "seules deux d’entre elles ont été entendues par le juge d’instruction" .

"Comment peut-on arrêter toutes ces plaintes?" s’est interrogé M. Baudoin, avant de demander "la poursuite des enquêtes avec les mêmes magistrats".

"Derrière cette volonté de faire avancer à la hâte le processus judiciaire", les ONG ont pointé du doigt l’organisation en octobre prochain de la présidentielle en Côte d’Ivoire.

"Il ne faudrait pas que des considérations politiques, notamment électorales, dictent la cadence judiciaire, au détriment des victimes qui ne pourraient se satisfaire de procès précipités", ont souligné ces ONG dans un communiqué.

La CSEI a été créée pour mener les enquêtes et instructions pour les crimes commis lors de la crise post-électorale née du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Plus de 3.000 personnes sont mortes en cinq mois de violences.

L’opposition dénonce une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire, seuls les partisans de l’ancien régime ayant jusqu’à présent été poursuivis pour les crimes commis durant la crise.

ck/eak/de
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