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Société Publié le mardi 30 juin 2015 | AFP

Mali: les jihadistes menacent la Côte d’Ivoire et la Mauritanie

© AFP Par DR
Des jihadistes (Mali)
Bamako - Les jihadistes au Mali ont menacé mardi de
frapper la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, après avoir étendu ces derniers jours leurs attaques près des frontières avec ces deux pays, accusés de coopérer avec "les ennemis de l’islam".

L’attaque de samedi contre un camp militaire à Nara, dans le centre du Mali, près de la frontière mauritanienne, a fait trois tués parmi les militaires maliens, et neuf chez les assaillants, selon le gouvernement.

Dimanche à Fakola (sud), à 20 km du territoire ivoirien, des bâtiments administratifs et de sécurité ont été saccagés.

"Nous revendiquons l’attaque de Nara et celle de Fakola, terres d’islam, pour punir les ennemis de l’islam", a déclaré Ismaël Khalil, membre d’Ansar Dine, un des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril
2012 jusqu’au lancement, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale à l’initiative de la France.

"Nous allons multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam", a affirmé à l’AFP ce prédicateur radical malien.

La Mauritanie, qui a subi beaucoup de raids des jihadistes ces dernières années, les a ensuite combattus avec succès sur son territoire. Quant à la Côte d’Ivoire, autre allié de la France en Afrique de l’Ouest, elle a
jusque-là été épargnée par les opérations islamistes.

Les deux dernières attaques illustrent avec force les défis de l’accord de paix intermalien signé le 15 mai par le gouvernement et les groupes soutenant Bamako, puis le 20 juin par la rébellion à dominante touareg du Nord.

Pour la communauté internationale, cet accord doit notamment permettre d’isoler les jihadistes et de renforcer la lutte contre eux dans cette partie du Sahel.

Les attaques jihadistes ont commencé à déborder du Nord vers le centre du pays, limitrophe de la Mauritanie, au début de l’année. Après un attentat sans précédent à Bamako en mars, l’extrême Sud, frontalier de la Côte d’Ivoire et
du Burkina Faso, a été à son tour frappé le 10 juin: au cours d’une attaque à Misséni, un militaire malien avait été tué.

Un mouvement de "libération du Macina" apparu début 2015 et recrutant essentiellement dans la communauté peule, mentionné dans des rapports de Human Rights Watch (HRW) et de l’ONU, a revendiqué plusieurs attaques visant surtout
les forces de sécurité dans cette région centrale du Mali.

- ’Jihadistes aux portes’ -

Quant à Ismaël Khalil, formé à l’école coranique dans la région de Mopti (centre) avant d’effectuer des séjours en Arabie saoudite et au Nigeria, il est d’ethnie peule et a appartenu à une secte islamiste. Il avait rejoint en
2012 dans le Nord le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne.

Il a participé à l’attaque de Konna (centre) qui a déclenché l’intervention internationale en janvier 2013.

Deux groupes radicaux alliés d’Ansar Dine, dont le mouvement de "libération du Macina" "ont également participé aux attaques de ce week-end", a affirmé à l’AFP une source sécuritaire malienne, précisant qu’ils étaient "composés de Maliens et d’étrangers qui tentent de s’implanter au centre et vers la frontière ivoirienne".

Un ancien altermondialiste malien, Tahirou Bah, a aussi revendiqué les attaques de Nara et Fakola au nom d’un Mouvement populaire pour la libération du Mali (MPPLM) jusqu’alors inconnu, se présentant comme le secrétaire général d’un mouvement armé "laïc" et "basé à la frontière avec le Burkina Faso".

A la suite de l’attaque de Fakola, le gouvernement ivoirien a envoyé des renforts à la frontière malienne "pour éviter d’être touché" par les jihadistes, a annoncé lundi son porte-parole Bruno Koné, sans autre précision.

La mission onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) a également confirmé avoir déployé des soldats dans la zone.

"Les jihadistes sont à nos portes. C’est préoccupant, cela fait peur", a affirmé à l’AFP le député Pierre Gaho Oulatta, président de la commission de sécurité et de défense de l’Assemblée nationale, y voyant "une menace réelle sur la Côte d’Ivoire".

"On est vraiment paniqué. On est à 1 kilomètre seulement de la frontière.

On sort pour aller au champ, puisqu’on n’a pas le choix, mais c’est avec crainte", a témoigné à l’AFP un agriculteur vivant à Débété, à 35 km de Fakola.

Un député du nord de la Côte d’Ivoire, Alphonse Soro, a pour sa part appelé à la "sensibilisation" des Ivoiriens pour atteindre l’objectif de "zéro candidat au terrorisme dans notre pays" qui, a-t-il rappelé, "sort de longues
années de crise".

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