Conférence SUR LE Thème : “Combler l’écart : Approches de politiques d’inclusion financière en faveur des femmes en Afrique”
(Yamoussoukro, du 23 au 24 juillet 2015)
Madame et Messieurs les Gouverneurs,
Monsieur le Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),
Monsieur le Directeur Général Adjoint de ONU Femmes,
Honorables invités en vos rangs et qualités,
C’est avec un grand plaisir que je prends la parole à mon tour, à l’occasion de cette Conférence de haut niveau pour vous souhaiter la cordiale bienvenue en Côte d’Ivoire à Yamoussoukro. Mes vifs remerciements à l’AFI, pour les efforts consentis par ses services, en vue de l’organisation
de la présente conférence.
L’événement qui nous réunit revêt un caractère particulier en cette annéequi marque le vingtième anniversaire de l’adoption de la «Déclaration et du programme d’actions de Bejing» relatif aux engagements en faveur de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Cette rencontre nous donne, en effet, l’occasion de mesurer les enjeux et les défis de la problématique du genre et plus spécifiquement de l’inclusion financière des femmes en Afrique.
Les questions de genre méritent une place de choix dans les politiques des pays africains car les femmes ont le potentiel d’accélérer le développement économique sur le continent.
Mesdames et Messieurs,
Il faut rappeler qu’un consensus international s’est fait autour de la nécessité de favoriser l’inclusion financière des femmes. Cette problématique préoccupe de plus en plus les décideurs politiques et les régulateurs du secteur financier, au point où le G20 en a fait une priorité
dans le cadre de son agenda économique international.
En effet, l’attention dont bénéficie la question de l’accès des femmes aux
services financiers s’est accrue à la suite de l’engagement du G20 en
faveur de l’inclusion financière, à travers notamment le choix du thème du Rapport sur le développement dans le monde de l’année 2012 à savoir :
« Égalité des Genres et développement ». Ce rapport se penche sur la
différenciation entre les genres en matière d’accès au crédit et sur les
réformes politiques à entreprendre pour réduire ces inégalités.
Au sein du ménage, notamment en Afrique, la femme est souvent le
principal gestionnaire financier de la famille. Elle alloue les ressources pour subvenir, jour après jour, aux besoins élémentaires, tout en épargnant pour investir ultérieurement et pour garantir l’avenir de la famille. Pourtant, sur le continent africain, où le niveau global d’inclusion financière est déjà faible, il est particulièrement difficile pour les femmes d’accéder aux services financiers de base.
Quelles peuvent être les contributions des décideurs politiques, des gouvernements, des banques centrales et des autorités de réglementation, pour promouvoir l’inclusion financière des femmes ?
Mesdames et Messieurs,
En réponse à ces interrogations, le Partenariat mondial pour l’inclusion financière (GPFI) a émis un ensemble de recommandations stratégiques pour remédier aux difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs, en proposant notamment des schémas de financement adaptés à leurs
besoins.
L’AFI conduit également une étude dont les résultats permettront de formuler des propositions sur les questions d’inégalités entre hommes et femmes en matière d’inclusion financière.
Dans ce contexte d’attention particulière portée à l’inclusion financière des femmes, les pays africains se trouvent sans conteste à la pointe du combat. En effet, la quasi-totalité de ces pays se sont engagés à améliorer les droits et les chances des femmes en signant, au niveau international et à l’échelle du continent, des chartes d’engagement et des protocoles qui reconnaissent le lien entre le développement économique durable et les questions relatives à l’égalité des sexes.
Par ailleurs, la plupart des stratégies de promotion de l’inclusion financière, adoptées par les États africains, accordent une place de choix à l’autonomisation financière des femmes et ont permis d’améliorer significativement le taux d’accès des femmes aux services financiers de
base.
En la matière, il me plaît de souligner plusieurs initiatives à l’actif de notre continent. Je voudrais rappeler, entre autres, le Protocole de Maputo de 2003, sur la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des femmes en Afrique, ou encore la Politique de l’Union Africaine, élaborée en 2009, en matière d’égalité entre les hommes et les
femmes.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, on estime à 2,5 milliards le nombre d’adultes qui
n’ont pas accès aux services financiers de base, soit presque la moitié de
la population active mondiale. En Afrique, c’est environ 80% des adultes qui sont exclus du système financier formel.
Des études récentes ont par ailleurs indiqué que près d’un milliard de
femmes dans le monde entier sont toujours exclues du système financier
formel.
À l’échelle mondiale, moins de 8% de femmes habitant dans des pays à
bas revenus peuvent bénéficier d’un prêt auprès d’une institution financière et moins d’un tiers dispose d’un compte d’épargne. Et pourtant, les femmes composent 40% de la main-d’oeuvre du monde et près de 37% des PME sont détenues par des femmes.
Cette situation montre que malgré les progrès réalisés en matière d’inclusion financière, les résultats atteints sont encore en deçà de nos attentes. Elle met en relief également les défis qui restent à relever pour
faire de l’inclusion financière des femmes, une réalité.
Nous devons donc persévérer dans nos réflexions et nos actions afin
d’offrir l’opportunité aux femmes d’avoir accès à l’épargne, au crédit et à
l’assurance. En effet, pour ces femmes, accéder à ces services financiers
c’est pouvoir se soigner, se loger, créer un emploi ou le faire prospérer et
disposer ainsi de revenus permettant de subvenir de façon autonome à
leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs enfants.
Le contexte actuel, caractérisé par le développement de la banque à distance avec l’usage des technologies de l’information et de la communication, est propice pour engager des actions plus décisives en vue de donner un nouvel élan à l’accès des femmes aux services financiers de base.
Il m’apparaît donc nécessaire de centrer nos efforts, lors de ces travaux, sur les aspects qui constituent des contraintes majeures à l’accès des femmes aux services financiers, à savoir :
• l’identification des besoins des femmes en matière de services financiers et les contraintes existantes afin d’élaborer une série de recommandations stratégiques ;
• une compréhension commune du rôle que les régulateurs financiers peuvent jouer pour favoriser l’inclusion financière des femmes ;
• les moyens de sensibiliser les membres de l’AFI en vue de développer des politiques d’inclusion financière novatrices et des stratégies appropriées permettant de supprimer les différents obstacles entravant l’accès des femmes au financement.
Je puis vous assurer que la BCEAO prendra les initiatives nécessaires relevant de sa compétence pour mettre en oeuvre les recommandations pertinentes des présents travaux.
Pour terminer, je réitère tous mes encouragements à l’ensemble de cet auditoire acquis à la cause de l’amélioration de l’inclusion financière des
femmes en Afrique.
Je vous remercie de votre aimable attention.
(Yamoussoukro, du 23 au 24 juillet 2015)
Madame et Messieurs les Gouverneurs,
Monsieur le Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),
Monsieur le Directeur Général Adjoint de ONU Femmes,
Honorables invités en vos rangs et qualités,
C’est avec un grand plaisir que je prends la parole à mon tour, à l’occasion de cette Conférence de haut niveau pour vous souhaiter la cordiale bienvenue en Côte d’Ivoire à Yamoussoukro. Mes vifs remerciements à l’AFI, pour les efforts consentis par ses services, en vue de l’organisation
de la présente conférence.
L’événement qui nous réunit revêt un caractère particulier en cette annéequi marque le vingtième anniversaire de l’adoption de la «Déclaration et du programme d’actions de Bejing» relatif aux engagements en faveur de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Cette rencontre nous donne, en effet, l’occasion de mesurer les enjeux et les défis de la problématique du genre et plus spécifiquement de l’inclusion financière des femmes en Afrique.
Les questions de genre méritent une place de choix dans les politiques des pays africains car les femmes ont le potentiel d’accélérer le développement économique sur le continent.
Mesdames et Messieurs,
Il faut rappeler qu’un consensus international s’est fait autour de la nécessité de favoriser l’inclusion financière des femmes. Cette problématique préoccupe de plus en plus les décideurs politiques et les régulateurs du secteur financier, au point où le G20 en a fait une priorité
dans le cadre de son agenda économique international.
En effet, l’attention dont bénéficie la question de l’accès des femmes aux
services financiers s’est accrue à la suite de l’engagement du G20 en
faveur de l’inclusion financière, à travers notamment le choix du thème du Rapport sur le développement dans le monde de l’année 2012 à savoir :
« Égalité des Genres et développement ». Ce rapport se penche sur la
différenciation entre les genres en matière d’accès au crédit et sur les
réformes politiques à entreprendre pour réduire ces inégalités.
Au sein du ménage, notamment en Afrique, la femme est souvent le
principal gestionnaire financier de la famille. Elle alloue les ressources pour subvenir, jour après jour, aux besoins élémentaires, tout en épargnant pour investir ultérieurement et pour garantir l’avenir de la famille. Pourtant, sur le continent africain, où le niveau global d’inclusion financière est déjà faible, il est particulièrement difficile pour les femmes d’accéder aux services financiers de base.
Quelles peuvent être les contributions des décideurs politiques, des gouvernements, des banques centrales et des autorités de réglementation, pour promouvoir l’inclusion financière des femmes ?
Mesdames et Messieurs,
En réponse à ces interrogations, le Partenariat mondial pour l’inclusion financière (GPFI) a émis un ensemble de recommandations stratégiques pour remédier aux difficultés rencontrées par les femmes entrepreneurs, en proposant notamment des schémas de financement adaptés à leurs
besoins.
L’AFI conduit également une étude dont les résultats permettront de formuler des propositions sur les questions d’inégalités entre hommes et femmes en matière d’inclusion financière.
Dans ce contexte d’attention particulière portée à l’inclusion financière des femmes, les pays africains se trouvent sans conteste à la pointe du combat. En effet, la quasi-totalité de ces pays se sont engagés à améliorer les droits et les chances des femmes en signant, au niveau international et à l’échelle du continent, des chartes d’engagement et des protocoles qui reconnaissent le lien entre le développement économique durable et les questions relatives à l’égalité des sexes.
Par ailleurs, la plupart des stratégies de promotion de l’inclusion financière, adoptées par les États africains, accordent une place de choix à l’autonomisation financière des femmes et ont permis d’améliorer significativement le taux d’accès des femmes aux services financiers de
base.
En la matière, il me plaît de souligner plusieurs initiatives à l’actif de notre continent. Je voudrais rappeler, entre autres, le Protocole de Maputo de 2003, sur la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des femmes en Afrique, ou encore la Politique de l’Union Africaine, élaborée en 2009, en matière d’égalité entre les hommes et les
femmes.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, on estime à 2,5 milliards le nombre d’adultes qui
n’ont pas accès aux services financiers de base, soit presque la moitié de
la population active mondiale. En Afrique, c’est environ 80% des adultes qui sont exclus du système financier formel.
Des études récentes ont par ailleurs indiqué que près d’un milliard de
femmes dans le monde entier sont toujours exclues du système financier
formel.
À l’échelle mondiale, moins de 8% de femmes habitant dans des pays à
bas revenus peuvent bénéficier d’un prêt auprès d’une institution financière et moins d’un tiers dispose d’un compte d’épargne. Et pourtant, les femmes composent 40% de la main-d’oeuvre du monde et près de 37% des PME sont détenues par des femmes.
Cette situation montre que malgré les progrès réalisés en matière d’inclusion financière, les résultats atteints sont encore en deçà de nos attentes. Elle met en relief également les défis qui restent à relever pour
faire de l’inclusion financière des femmes, une réalité.
Nous devons donc persévérer dans nos réflexions et nos actions afin
d’offrir l’opportunité aux femmes d’avoir accès à l’épargne, au crédit et à
l’assurance. En effet, pour ces femmes, accéder à ces services financiers
c’est pouvoir se soigner, se loger, créer un emploi ou le faire prospérer et
disposer ainsi de revenus permettant de subvenir de façon autonome à
leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs enfants.
Le contexte actuel, caractérisé par le développement de la banque à distance avec l’usage des technologies de l’information et de la communication, est propice pour engager des actions plus décisives en vue de donner un nouvel élan à l’accès des femmes aux services financiers de base.
Il m’apparaît donc nécessaire de centrer nos efforts, lors de ces travaux, sur les aspects qui constituent des contraintes majeures à l’accès des femmes aux services financiers, à savoir :
• l’identification des besoins des femmes en matière de services financiers et les contraintes existantes afin d’élaborer une série de recommandations stratégiques ;
• une compréhension commune du rôle que les régulateurs financiers peuvent jouer pour favoriser l’inclusion financière des femmes ;
• les moyens de sensibiliser les membres de l’AFI en vue de développer des politiques d’inclusion financière novatrices et des stratégies appropriées permettant de supprimer les différents obstacles entravant l’accès des femmes au financement.
Je puis vous assurer que la BCEAO prendra les initiatives nécessaires relevant de sa compétence pour mettre en oeuvre les recommandations pertinentes des présents travaux.
Pour terminer, je réitère tous mes encouragements à l’ensemble de cet auditoire acquis à la cause de l’amélioration de l’inclusion financière des
femmes en Afrique.
Je vous remercie de votre aimable attention.