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Politique Publié le mardi 4 août 2015 | Présidence

Cérémonie officielle d’indemnisation des victimes : l’allocution du Président Alassane Ouattara

© Présidence Par SIA KAMBOU
Cérémonie d`indemnisation des victimes de la crise post-électorale
Mardi 04 Aout 2015. Abidjan. Le président Alassane Ouattara exprime la compassion de la nation aux victimes des crises ivoiriennes
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monseigneur Paul Siméon AHOUANA, Président de la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes (CONARIV),
Madame et Messieurs les Présidents d’Institutions,
Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions diplomatiques,
Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales,
Mesdames et Messieurs les Membres de la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes,
Madame la Coordinatrice Exécutive du Programme National de Cohésion Sociale (PNCS),
Mesdames et Messieurs les élus,
Messieurs les Officiers Généraux,
Messieurs les Représentants des Associations de victimes,
Honorables Chefs Traditionnels et religieux,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Chers parents,
Chers frères et sœurs,
Chères familles des victimes,
Chères victimes,


C’est avec beaucoup d’émotion que je vous reçois ce matin, au Palais de la Présidence de la République, symbole de l’Etat, à l’occasion de cette cérémonie d’indemnisation des victimes des crises que notre pays a traversées.

Je ressens aussi une grande tristesse devant tant de souffrances. Ces souffrances sont partagées par la Côte d’Ivoire tout entière.

Cette rencontre avec les victimes et les familles des victimes me tenait particulièrement à cœur. Je voulais vous témoigner de manière solennelle, chers frères et sœurs, la compassion de la Nation.
Devant tant de douleur, tant de souffrance, je tenais à vous exprimer le soutien et le réconfort de l’Etat.

En effet, notre pays vient de traverser une période sombre de sa jeune histoire. Aucune famille en Côte d’Ivoire n’a été épargnée par cette grande souffrance. Chacun de nous a été touché, de près ou de loin.

J’ai une pensée pieuse pour tous ces morts, sans distinction d’origine géographique, d’appartenance ethnique, raciale, politique ou religieuse.
Je compatis à la douleur de tous les blessés, de toutes ces veuves, de tous ces orphelins pour qui, la vie ne sera hélas plus jamais pareille.
J’apporte la compassion de la Nation à tous ceux qui continuent de souffrir dans leur chair et dans leur âme des affres de la violence, dont ils portent encore les séquelles.

Chers parents, chers frères, chères sœurs,

Je comprends votre douleur; je vis votre souffrance parce que, tout comme vous, j’ai aussi perdu des proches au cours des différentes crises que notre pays a connues.

Cependant, malgré vos douleurs, malgré nos douleurs, nous devons pardonner.
Nous devons pardonner, car nous sommes des frères et des sœurs, issus de la même famille : la Côte d’Ivoire, notre patrie commune, notre cher pays.
Nous devons pardonner, car nous devons vivre ensemble.
Pardonnons-nous les uns les autres, pour la réconciliation et la reconstruction de ce pays que nous aimons tant.

Cette réconciliation doit se faire dans la justice, une justice marquée du sceau de l’équité. Rendre justice à toutes les victimes est une réparation indispensable pour que ce qui s’est passé ne se répète plus jamais dans notre pays. Plus jamais!


Excellences,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,

Cinq ans après l’élection présidentielle de 2010, qui a débouché sur la grave crise post-électorale de 2011, les ivoiriens iront à nouveau aux urnes, le 25 octobre 2015.
Les élections, quels qu’en soient les enjeux, ne doivent plus diviser le peuple ivoirien.
J’exhorte donc tous mes compatriotes à faire en sorte que les élections de 2015 se déroulent dans un environnement apaisé, afin de renouer avec les valeurs démocratiques et citoyennes, qui sont le fondement des nations modernes.
La Côte d’Ivoire doit retrouver les valeurs qu’elle a toujours incarnées. Ces valeurs sont inscrites dans notre hymne national, un hymne à la fraternité, à l’hospitalité et à la solidarité.

La cérémonie de ce jour marque le début de la réparation des préjudices subis par les victimes et les ayants droit de victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire depuis 1990.

En créant la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) puis la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes, (CONARIV), j’ai voulu témoigner de tout l’intérêt que j’accorde à cette question, qui est au cœur du processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale.

A cet égard, je voudrais féliciter Monseigneur Ahouana et les membres de la CONARIV qui, s’appuyant sur les travaux de la CDVR, ont, en peu de temps, fait un important travail d’identification des victimes. Ainsi, nous pouvons tous, œuvrer désormais à consolider le processus de réconciliation en cours dans notre pays.
Je voudrais également féliciter le Professeur Mariatou Koné, pour le travail remarquable qu’elle effectue à la tête du Programme National de Cohésion Sociale, cheville ouvrière du processus d’indemnisation.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,

Nous venons de procéder à la remise symbolique des chèques et des bons de prise en charge santé.
Nous savons tous, qu’un être humain n’a pas de prix et que rien ne peut compenser la perte d’un proche.
De même, rien ni personne ne pourra véritablement réparer la douleur endurée ou l’humiliation subie par ceux et celles qui ont été meurtris dans leur chair ou bafoués dans leur dignité.
Cependant, l’Etat prendra toutes les dispositions pour que tous ceux qui ont besoin de soins, bénéficient d’une prise en charge médicale ou psychologique dans les structures sanitaires publiques.
Certains orphelins, conformément aux dispositions de la loi relative aux pupilles de la Nation, bénéficieront d’une prise en charge scolaire.
Au nom de la Nation, l’Etat apportera sa compassion aux familles des victimes décédées, à travers une contribution financière symbolique, dont la valeur sociale est la traduction de la solidarité de tout le peuple ivoirien à leur endroit. En réalité, cette contribution symbolique représente : le « YAKO » de l’Etat.

En tant que Nation, nous avons en effet un devoir de mémoire envers tous ceux qui sont morts au cours de ces différentes crises. Nous devons aussi nous souvenir des dégâts et des drames que peuvent causer l’intolérance et l’irresponsabilité. Nous devons enfin accepter de pardonner, pour rebâtir une Nation unie, forte et solidaire.

Pour que la Nation se souvienne toujours de ses victimes, j’ai instruit le Premier Ministre, pour que les dispositions soient prises afin d’aménager et de dédier une grande place aux victimes; elle sera baptisée « Place du Souvenir et du Pardon ».

Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais à présent m’adresser plus particulièrement à toutes les victimes et aux parents des victimes, à ceux qui sont dans cette salle, tout comme à ceux qui n’ont pas pu être avec nous aujourd’hui.

Chers Parents, chers frères, chères sœurs, chers enfants,

Vous qui avez tant souffert, je voudrais vous remercier et vous féliciter pour la patience et la grande dignité dont vous avez fait preuve face à l’adversité. Au cours de mes voyages à travers la Côte d’Ivoire, j’ai eu l’occasion de rencontrer certains d’entre vous.
Et à chaque fois, vous m’avez assuré que vous avez pardonné, que vous avez tourné la page.
Vous contribuez ainsi à favoriser la cohésion sociale et la réconciliation dans les quartiers, les villages, les villes et au sein des communautés.
En renonçant à l’esprit de vengeance qui aurait pu vous habiter, vous avez permis à la Côte d’Ivoire de renouer avec la stabilité, la paix, l’harmonie et la concorde.
Je voudrais vous encourager à continuer à œuvrer à l’apaisement, car vous êtes nos ambassadeurs de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation.
Merci pour vos actions et pour votre courage.
Merci pour votre pardon.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!
Vive la Côte d’Ivoire!
Je vous remercie.
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