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Société Publié le dimanche 9 août 2015 | La Synthèse

Report du congrès de L’UNJCI : Coulibaly Vamara (candidat) explique tout

Alors qu’on attendait sa tenue les 8 et 9 août 2015, le 9ème Congrès de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), a été reporté sine die, suite à des concertations au Ministère de la Communication. Nous avons approché Coulibaly Vamara, le challenger du candidat sortant pour en savoir davantage.

M. Coulibaly Vamara, le Congrès de l’UNJCI a été, à nouveau, reporté à une date ultérieure, sans précision de date. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à cet autre report?

Coulibaly Vamara : Merci pour cette opportunité que vous me donnez pour éclairer la lanterne des journalistes de Côte d’Ivoire concernant cette affaire. En effet, il s’est passé qu’à 48 heures de la de la tenue du Congrès de l’UNJCI, c’est-à dire jeudi 6 août 2015, alors que je me trouvais à la Maison de la Presse, attendant d’avoir la liste électorale qui tardait à venir de la part du comité d’organisation du congrès, je reçois un coup de fil me demandant de me rendre au Ministère de la Communication pour information relative à la tenue du Congrès. Je m’y rends donc avec l’un des membres de ma liste, Cissé Sindou de Nord Sud. Le candidat sortant, Traoré Moussa, et l’un de siens vont nous y rejoindre. Le président du Comité d’organisation dudit congrès, Joseph Anoma était aussi présent. Et c’est à cette rencontre de jeudi nuit que le Directeur du Cabinet du Ministre de la Communication nous annonce, à tous, que le Congrès de l’UNJCI, qui devait se tenir les 8 et 9 août est reporté à une date ultérieure pour raison de sécurité et qu’une transition allait être mise sur pieds pour un congrès apaisé et crédible. Lorsque la parole m’a été donnée, j’ai dit que je prenais acte, puisque de toutes les façons, c’était une information émanant de l’autorité qui évoque en plus des questions de sécurité. Et puis, il ne faut pas se le cacher, la tension était quelque peu perceptible au regard de tout le cafouillage qu’avait occasionné le Comité d’organisation avec son parti-pris flagrant dès l’entame des préparatifs du Congrès. En outre, ce Congrès de l’UNJCI avait été placé sous la présidence du Ministre de la Communication, et c’est le ministère qui nous demandait de surseoir à sa tenue. Donc nous avons pris acte. L’autre camp était réticent au départ, mais après discussion, nous avons tous convenu d’un report du Congrès à une date ultérieure ; restait maintenant la question de la transition qui va être réglée cette semaine, sous la médiation des anciens présidents de l’UNJCI et avec la supervision du Ministère de la Communication.

Certains journalistes ne comprennent pas que vous ayez pu accepter une telle immixtion du Ministère de la Communication dans un congrès de l’UNJCI.

CV : Ecoutez, si des journalistes proches de Moussa Traoré pensent que cet autre report du Congrès de l’UNJCI est une immixtion du Ministère de la Communication, c’est leur droit. Mais ce que nos confrères doivent savoir, c’est que l’information donnée par le Ministère a été rendue publique après seulement accord entre Traoré Moussa, le président sortant, et moi-même. Donc je n’ai pas été le seul à l’accepter, et je crois que le Président sortant de l’UNJCI vous dira pourquoi il a, lui aussi, donné son accord pour le report du Congrès. C’est d’ailleurs le président du Conseil d’administration de l’UNJCI, et non le Ministère, qui a signé puis porté à la connaissance des journalistes cette information. Ce n’est pas un communiqué du Ministère à ce que je sache.
Mais cela dit, est-ce la première fois que l’UNJCI se retrouve dans une médiation sous la houlette du Ministère de la Communication pour régler ses problèmes internes? Pour rappel, en 2014, au plus fort de l’inédite crise vécue par l’UNJCI après la suspension par le CNP du Président Moussa Traoré pour ‘’tentative de corruption’’, le Conseil Exécutif de l’UNJCI, alors profondément divisé sur le retour ou pas du président sortant, s’est plus d’une fois retrouvé au Cabinet du Ministère de la Communication. Plusieurs réunions avaient été supervisées par l’actuel Directeur de cabinet, le Préfet Doumbia Mory, qui avaient abouti au retour de Traoré Moussa à la tête de l’UNJCI. Cela avait été accepté. Etait-ce là une immixtion ou pas ? Aujourd’hui que le même Directeur de cabinet fait aboutir une médiation qui demande à l’UNJCI de reporter son congrès pour des raisons évoquées par le Ministère, on parle d’immixtion. Soyons sérieux! Le Ministère n’a pas dit, en tout cas pas en ma présence, qu’il allait organiser le congrès à la place de l’UNJCI encore moins dresser la liste des journalistes électeurs en lieu et place d’un comité d’organisation. Je crois qu’il veut plutôt nous aider à avoir des élections transparentes et apaisées, d’où sortira une UNJCI forte et crédible.

N’est-ce pas vous qui avez, en sous mains, demandé l’appui du Ministère de la Communication pour obtenir cet autre report ?

CV : (Rires…) Merci de me donner ce pouvoir magique d’avoir l’appui de tout un Ministère à la cause de la liste que je conduis au prochain congrès de l’UN JCI. Mais voyez-vous, ça fait pas sérieux de dire des choses pareilles. Ce que je sais par contre, et peut-être vous l’avez appris aussi, c’est que c’est plutôt le président sortant, Traoré Moussa, qui fait croire partout où il passe, qu’il est le pion du pouvoir pour cette élection à l’UNJCI et qu’il est un très proche de Madame la Ministre de la Communication. Le président sortant m’a même présenté à certains comme étant un candidat plutôt favorable à Gbagbo, alors que lui, son porte-parole pendant la campagne électorale, s’est trouvé être le grand frère Boga Sivori, un proche parmi les proches de l’ancien chef de l’Etat. Mais là ne se trouve pas les préoccupations des journalistes de Côte d’Ivoire. C’est pourquoi ma liste et moi, nous nous sommes tenus loin de ce débat de bas étage qui n’honore pas l’UNJCI. Un coup d’œil sur la composition de la liste que je conduis bat en brèches ces mensonges de l’adversaire. Nous avons travaillé sur le terrain pour mener une campagne civilisée et porteuse d’espoir pour les journalistes. Nous étions prêts à aller à ce congrès et gagner les élections pour redorer le blason de l’UNJCI. Nous sommes plus que confiants parce que nous savons que les journalistes de Côte d’Ivoire, dans leur écrasante majorité, aspirent à rendre crédible leur union, avec une nouvelle équipe dirigeante.

Le camp Moussa Traoré évoque une jurisprudence avec le cas Amos Béonaho et se braque contre l’idée d’une transition à l’UNJCI. Comment allez-vous régler cela ?

CV : Le vrai constat c’est qu’il n’existe plus de Conseil Exécutif de l’UNJCI qui puisse prendre aux 2/3 de ses membres d’importantes décisions pour diriger l’Union. Sur les 24 membres que compte le Conseil, le candidat sortant n’a pu enrôler que 5 ou 6 pour faire sa nouvelle liste. Il n’a plus la confiance de 15 à 18 membres, dont certains avaient d’ailleurs démissionné depuis longtemps. Et puis, 4 membres du Conseil sortant, dont deux vice-Présidents et deux conseillers, sont sur la liste que je conduis pour le prochain congrès. En outre, selon nos textes, le mandat du Conseil actuel est fini depuis des mois, il ne peut plus répondre officiellement au nom de l’UNJCI. Vous comprenez qu’il y a nécessité de mettre en place un comité ad hoc que vous pouvez appeler transition, pour mieux préparer le Congrès et les élections. On peut compter, pour cela, sur le sur le Conseil d’administration et sur le Conseil Consultatif, composé d’anciens président du conseil exécutif de l’Union, qui vont prendre les choses en main, jusqu’à la tenue du Congrès. Le cas qui se présente avec Moussa Traoré n’a absolument rien avoir avec le cas de l’ancien Président Amos Beonaho. D’un, Amos, le président sortant, n’était pas candidat à sa propre succession. De deux, le comité d’organisation n’avait pas été rejeté comme c’est le cas en ce moment. De trois, il n’y avait pas de Conseil Consultatif pour palier à cette question. Vous voyez que le cas du président Amos Beonaho n’est pas à prendre comme prétexte. Il faut forcément cette un comité ad hoc géré par les anciens pour apaiser les esprits et aller à un bon congrès.

Réalisée par S. T
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