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Société Publié le vendredi 28 août 2015 | Présidence

La Première Dame, Dominique Ouattara, à la tribune de l’édition 2015 de l’Université d’Eté du Medef: «La jeunesse, un atout formidable pour l’Afrique »

© Présidence Par David Zamblé
17ème édition de l`Université d`Eté du Medef
Jeudi 27 Août 2015. Jouy-en-Josas en France. La Première Dame, Dominique Ouattara, invitée d`honneur, défend la cause des jeunes devant le patronat français
Invitée d’honneur de l’édition 2015 de l’Université d’Eté du Mouvement des Entreprises de France (Medef), Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire s’est exprimé, le jeudi 27 Août 2015, devant les patrons Français. Madame Dominique Ouattara était accompagnée à cette occasion, par le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence, M. Amadou Gon Coulibaly et le Ministre auprès du Président de la République, M. Sidy Touré. Nous vous proposons à cet effet son discours.


Mesdames, Messieurs,

Je souhaiterais avant tout, remercier Monsieur Pierre Gattaz, Président du MEDEF, ainsi que les organisateurs de cette 17ème Université d’été, pour m’avoir conviée à ce bel évènement, me donnant ainsi l’opportunité de m’exprimer sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur et que vous appelez à juste titre « Formidable Jeunesse ».

Je voudrais également vous saluer, chers participants, qui êtes réunis aujourd’hui, autour de ce thème qui nous rassemble, et vous féliciter car je pense que vous voyez juste en consacrant vos travaux de cette année aux jeunes.

Je pense aussi que vous voyez loin, en prenant le temps de mener une analyse impliquant ceux qui représentent l’avenir, sur les différents défis auxquels l’humanité devra faire face dans les décennies à venir.
Que les femmes et les hommes d’entreprise que vous êtes, placent la jeunesse au cœur de leurs réflexions, me semble pertinent et particulièrement encourageant.



Mesdames et Messieurs,

Oui, la jeunesse est formidable car elle est notre avenir, mais elle peut être incontrôlable et désespérée, si elle n’est pas l’objet d’un encadrement et d’une attention particulière. Elle peut devenir cette « bombe à retardement » dont parlent tant les experts, et dont le problème des migrants en est devenu le triste symbole.

Je crois profondément que si nous voulons relever le défi de la réussite de notre jeunesse, il nous revient à nous, leurs aînés, d’écouter nos jeunes pour mieux les comprendre, de leur faire aimer l’école et de les former dès leur plus jeune âge.

Il faut aussi leur fournir une hygiène de vie équilibrée, leur assurant d’évoluer dans un cadre familial sain, avec de bonnes valeurs morales. Tout ceci devant être supporté par un système éducatif, en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi et les aptitudes de chacun. Si nous avons besoin de médecins et d’ingénieurs, alors formons des médecins et des ingénieurs. Mais si nous avons besoin de plombiers et d’électriciens, formons-les à ces métiers, pour qu’ils deviennent excellents et recherchés dans leur domaine.

Il faut aussi transcender les générations et apprendre aux jeunes à travailler plus souvent avec leurs aînés, et aux ainés à donner plus rapidement leur chance aux jeunes.

Tout ceci est d’autant plus vrai qu’en Afrique, ce défi reste encore à relever, tant la réalité sociale diffère de celle des pays occidentaux.

Selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail en 2013, le continent africain à lui seul totalise la moitié des 75 millions de jeunes qui sont au chômage dans le monde. Et sur 100 chômeurs africains, 60 sont des jeunes.
Vous pouvez donc imaginer la somme des difficultés auxquelles la jeunesse africaine doit faire face.

Cette réalité qui nous choque et contre laquelle nous devons agir, conduit certains à croire que la jeunesse africaine constituerait un « péril » pour son continent.

Bien heureusement, je ne fais pas partie des afro-pessimistes. Je fais plutôt partie de ceux qui sont convaincus, comme le dit Mohamed Mo Ibrahim, l’un des plus grands chefs d’entreprise africains, que « Cette jeunesse est la première richesse naturelle du continent et il sera essentiel de la mettre en valeur ».

Aujourd’hui, l’Afrique compte 200 millions de jeunes de 18 à 24 ans et ils seront trois fois plus nombreux à l’horizon 2050.

Dans mon pays, les moins de 25 ans représentent près de 60% de la population totale. La vitalité et la créativité de cette jeunesse, constituent l’un des atouts majeurs pour un futur plus prometteur de l’Afrique. Notre responsabilité est de donner aux jeunes d’aujourd’hui, tous les outils pour construire les personnes qu’ils seront demain.

Oui, sa jeunesse est un atout formidable pour l’Afrique.

A nous, ici et maintenant, de lui donner toutes ses chances d’épanouissement, de réussite et de succès. Il nous faut donc, investir de notre temps et de notre énergie, pour les enfants et les jeunes du continent africain.

Il nous faut aussi répondre aux besoins de financement pour le développement des jeunes en Afrique et à la forte croissance que connait cette tranche de la population. La solution à ces défis passera nécessairement par un partenariat de plus en plus fort entre le secteur public et le secteur privé.


Mesdames, Messieurs,

Vous le savez peut-être, j’ai moi-même créé, dirigé et développé des entreprises pendant plus de vingt-cinq ans.

Je suis donc ravie d’avoir l’opportunité de parler aux dirigeants et leaders que vous êtes, pour exposer ma vision des enjeux liés à la jeunesse, en tant que chef d’entreprise que j’ai été, en tant que Présidente d’une ONG internationale, liée à l’enfance et la jeunesse et surtout, en tant que Première Dame de Côte d’Ivoire socialement engagée.

Tout au long de mon parcours, j’ai pu mesurer combien l’univers de l’économie pouvait contribuer à faire progresser des sujets aussi fondamentaux que l’avenir de la jeunessse.
En tant que chef d’entreprise, j’ai très tôt été confrontée à la problématique de l’emploi des jeunes.
C’est dans ce contexte en effet, que j’ai pu constater les défis auxquels nos jeunes devaient faire face, et aussi me rendre compte de l’énorme travail qu’il y avait à entreprendre, afin de permettre à notre jeunesse d’avoir une chance de réussir, dans une société de plus en plus compétitive.

J’ai donc intégré dans ma gestion d’entreprise, la responsabilité sociale du soutien à l’épanouissement de mes jeunes collaborateurs.

En effet, dans le cadre des sociétés que je dirigeais, j’ai axé mes efforts sur la formation de mon personnel pour une promotion en interne, ainsi que sur la mise en place d’un soutien social complémentaire.

Les efforts sur la formation du personnel avaient principalement pour vocation de parfaire l’enseignement trop souvent théorique qui leur avait été dispensé, en les envoyant régulièrement en stage, afin de mieux les intégrer au sein de l’entreprise et de leur permettre d’accéder à des postes de responsabilité.

Quant aux efforts sur le soutien social, ceux-ci avaient pour vocation de soutenir mes collaborateurs dans des domaines tels que la santé, afin de leur fournir une couverture sociale adaptée, qui n’était pas toujours usuelle en Afrique et aux Etats-Unis dans les années 90. Ces actions ont eu pour conséquence de fidéliser mes jeunes collaborateurs à leur entreprise, et aussi de réduire le taux d’absentéisme.

Cette expérience m’a permis de mieux comprendre les problèmes du secteur privé, et surtout les défis auxquels nos jeunes sont confrontés tous les jours, dans leur vie professionnelle.
Après l’élection de mon époux le Président Alassane Ouattara, à la Présidence de la Côte d’Ivoire, j’ai renoncé en 2010 à l’ensemble de mes activités de chef d’entreprise, pour me mettre entièrement au service de mes concitoyens, notamment à travers la Fondation Children of Africa.

Mesdames et Messieurs,

J’ai créé la Fondation Children of Africa en 1998, pendant la période où je dirigeais mes sociétés, car il était important pour moi d’aider les autres.
Vivant alors à cheval sur trois continents, l’Amérique, l’Europe et l’Afrique, j’ai très vite compris que la jeunesse africaine avait besoin d’être encouragée et soutenue.
Dans l’intitulé de la Fondation, les mots clefs retentissent comme une caution de mon engagement : « Children » et « Africa ».

Les enfants d’Afrique ont donc été très tôt, à l’origine de mon action humanitaire.

Soutenue par des contributeurs nationaux et des partenaires internationaux, la Fondation Children of Africa intervient majoritairement en Côte d’ivoire, mais aussi dans dix (10) autres pays d’Afrique à savoir, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, la République Centrafricaine, le Sénégal et le Togo.

Les grands axes d’intervention de la Fondation, à savoir la santé, l’éducation et le social, ont été définis sur la base des problèmes spécifiques observés en Afrique.

Dans le domaine de la santé, nous avons vacciné plus de 70 000 enfants et soigné près de 25 000 autres. Nous menons également chaque année, des caravanes ophtalmologiques pour des milliers d’enfants démunis.

Par ailleurs, nous avons lancé en 2013, la construction de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville qui sera le premier centre de soins hospitaliers, entièrement dédié à la mère et à l’enfant en Côte d’Ivoire. Cet hôpital permettra de contribuer à réduire la mortalité maternelle et infantile dans la région. Il sera livré à la fin de cette année.
Dans le secteur de l’éducation, nous avons donné accès à la lecture à plus de 100 000 enfants par le biais de nos 8 bibliobus, qui parcourent le pays. Nous avons aussi équipé 40 000 enfants en kits scolaires pour les aider à suivre leur scolarité.

La Fondation a également offert, plusieurs salles multimédias équipées et des bibliothèques à travers le pays. Enfin, nous avons construit un collège à Kong dans le Nord de la Côte d’Ivoire, et avons rénové et équipé plusieurs écoles dans le pays.

Dans le secteur social, la Fondation lutte contre la pauvreté en soutenant des milliers de jeunes femmes et de mères qui ont pu bénéficier de dons en nature servant à améliorer leur quotidien.

Par ailleurs, la Fondation construit et subventionne des centres d’accueil, qui sont conçus pour recevoir et prendre soin des enfants de la rue, des orphelins ou des enfants en rupture avec la société. Nous subventionnons une quinzaine de centres à travers l’Afrique, et gérons directement un centre pilote à Abidjan appelé « La Case des Enfants », qui sera très prochainement dupliqué dans plusieurs villes à l’échelle nationale.

Voici Mesdames et Messieurs, un résumé des actions de la Fondation qui depuis 17 ans, apporte beaucoup de réconfort et de bonheur aux populations défavorisées.

C’est ici l’occasion de saluer nos bénévoles qui font un travail extraordinaire.

Bien sûr, parfois, nous avons l’impression que notre contribution ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan, tant les besoins sont immenses. Mais souvent, le sourire d’un enfant que nous avons rendu heureux, nous redonne le courage d’avancer et d’en faire encore plus…
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais maintenant vous parler de mes autres engagements prioritaires en tant que Première Dame de Côte d’Ivoire.

Tout d’abord, la lutte contre le travail des enfants.
Premier producteur de cacao au monde, la Côte d’Ivoire est confrontée depuis des décennies au phénomène du travail des enfants, notamment dans les plantations.

Dès son accession à la Magistrature Suprême, le Président de la République connaissant mon attachement aux enfants, m’a demandé de me charger de cet important dossier.

Je me suis donc, personnellement engagée pour ce combat, notamment à travers le Comité National de Surveillance des actions de lutte contre le travail des enfants, dont j’assume la présidence.
Dans ce cadre, nous avons lancé un plan d’action national qui nous a permis de travailler en synergie avec des ONG nationales et internationales. Nous avons entre autres, renforcé le dispositif légal et réglementaire pour combattre ce fléau, et signé des accords avec les Premières Dames des pays voisins pour lutter contre la traite transfrontalière.

Nous avons également, mené une vaste campagne médiatique pour sensibiliser les populations et rencontré les industriels du chocolat pour leur demander d’accompagner le gouvernement par la construction d’écoles et d’infrastructures de formation.

Je tiens à souligner que nos efforts dans cette lutte portent leurs fruits car les mentalités et les habitudes changent, et nous sommes sur la bonne voie pour éradiquer le travail des enfants. D’ailleurs, les menaces d’embargo de la communauté internationale qui pesaient sur le cacao ivoirien ont pu être levées.

Mesdames et Messieurs,

Dans ma lutte pour le bien-être des enfants, je me suis rendue compte très tôt de l’importance des mamans dans leur éducation, c’est pourquoi, un autre de mes engagements majeurs, est la lutte contre la pauvreté des femmes, par la mise en place d’un fonds de microcrédit qui leur est réservé.

En effet, très souvent, les femmes n’ont besoin que d’un petit crédit pour faire du commerce ou de l’agriculture, mais elles ne sont pas éligibles auprès des banques. C’est donc dans le but de permettre aux femmes de démarrer une activité génératrice de revenus, que j’ai suscité la création du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI).

Le FAFCI est un fonds de microfinance à taux réduit, réservé aux femmes, et doté d’un capital de 12 millions d’euros mis en place par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il permet à ses bénéficiaires de réaliser leurs projets et de devenir autonomes.

A ce jour, 95 000 femmes, dont la plupart sont des jeunes, ont pu en bénéficier et être formées à la gestion de leurs activités.

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais maintenant vous parler des initiatives du Gouvernement de Côte d’Ivoire en faveur de sa jeunesse.
L’une des principales raisons de l’échec de la jeunesse africaine à relever les défis qui s’imposent à elle, est le déficit de scolarisation et de formation qui caractérise nos pays.
En Côte d’Ivoire, par exemple, selon les dernières données nationales de 2014 et la CIA World Factbook, le taux d’alphabétisation était de 56,9%, contre 99% en France.
Le Président de la République, préoccupé par cette situation, a donc décidé que, dès la prochaine rentrée scolaire, l’école serait obligatoire en Côte d’Ivoire pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans.
Cette importante mesure, dont le coût est estimé à plus d’un milliard d’euros, aura pour effet d’obliger les parents à envoyer tous leurs enfants à l’école, y compris les petites filles et d’influencer positivement les générations futures.
Comme vous le savez sans doute, la scolarisation des petites filles est un épineux problème en Afrique, et cette mesure servira à le résoudre.
Avant de prendre cette décision, de 2011 à 2015, l’Etat de Côte d’Ivoire et ses partenaires ont construit et réhabilité plus de 17 000 salles de classe primaires et 155 collèges pour rattraper le déficit d’infrastructures scolaires.
Sur cette période, plus de 35.000 enseignants et personnels d’encadrement ont été recrutés à tous les niveaux scolaires pour intégrer le système éducatif national.
Par ailleurs, depuis septembre 2012, les cinq (5) Universités publiques de Côte d’Ivoire ont été entièrement réhabilitées.

D’autre part, la Présidence de la République octroie chaque année des bourses d’études aux meilleurs élèves du pays, pour leur permettre d’intégrer les universités et les grandes écoles à l’étranger.
Je voudrais à cet effet saluer le Secrétaire Général de la Présidence, Monsieur le Ministre d’Etat Amadou Gon Coulibaly qui est avec nous aujourd’hui. Je vous demande de l’applaudir bien fort.

Plus récemment, un Ministère exclusivement dédié à la Promotion de la Jeunesse et à l’Emploi des jeunes a été créé, avec à sa tête le Ministre Délégué auprès du Président de la République Monsieur Sidi Touré, qui est également à nos côtés. Merci de l’applaudir aussi très fort.

Entre autre, ce ministère a initié la mise en place d’une agence emploi-jeunes, qui a pour mission de financer les jeunes entrepreneurs, d’organiser la mise en stage de jeunes diplômés, et de donner des formations à de jeunes chômeurs. L’une de ses actions phare : « agir pour les jeunes » qui permet d’octroyer des micro crédits aux jeunes, porteurs de projet, connaît un réel succès.

A cet effet, le Gouvernement ivoirien a mobilisé un budget de plus de 73 millions d’euros. Ce financement a été associé à la mise en place de nouvelles mesures fiscales en faveur des jeunes entrepreneurs et demandeurs d’emploi.



Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais à présent vous parler des perspectives prometteuses de mon pays.

Avec une jeunesse dynamique, performante, et habituée aux nouvelles technologies la Côte d’Ivoire est un pôle de développement considérable et constitue pour vous, chefs d’entreprises français, un inégalable marché de consommation, ainsi qu’une porte d’entrée pour l’ensemble du marché ouest africain qui représente plus de 335 millions de personnes.

Notre pays offre également des infrastructures de qualité, nécessaires à une implantation en Afrique, afin d’y étendre vos capacités de production et la distribution des produits « Made in France ».

A titre d’information, le Centre Ivoirien de Promotion des Investissements de Côte d’Ivoire est une plateforme d’assistance permettant de créer une entreprise en un seul lieu, et en moins de 24 heures. Il a également pour mission d’assister toute entreprise désireuse de s’installer dans le pays.

De plus, le secteur privé bénéficie d’un code des investissements attractif et d’un climat des affaires favorable.

Enfin, notre pays dispose d’écoles internationales, de bons établissements sanitaires, d’une compagnie aérienne régionale et de technologies de la communication parmi les meilleures; facteurs qui contribueront à faciliter votre implantation.

Comme vous pouvez le constater, la Côte d’Ivoire est un marché en forte croissance économique, constituant un grand potentiel pour vos entreprises.

Je saisis donc l’opportunité qui m’est offerte pour vous inviter à venir dans notre beau pays, et à conjuguer nos efforts, afin de donner les meilleures chances à cette « formidable jeunesse ».

Je ne doute pas un seul instant qu’elle sera capable d’oser, d’innover et de surpasser nos attentes.

Je vous remercie.
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