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Économie Publié le mardi 1 septembre 2015 | Notre Voie

Petite monnaie : La pièce de 250 FCFA toujours rejetée

Alors qu’elle n’est pas retirée de la circulation et malgré un communiqué de la Bceao il y a deux ans, la pièce de 250 FCFA est systématiquement refusée dans les transactions.

Aujourd’hui, la petite monnaie appelée monnaie divisionnaire (elle se compose essentiellement de pièces métalliques) est devenue une denrée rare, au point qu’elle est source de nombreux désagréments dans les échanges commerciaux. Aucun domaine n’est épargné : dans les marchés, chez les boutiquiers de quartier, dans les pharmacies, les grandes surfaces, le transport en commun, etc., c’est toujours le même son de cloche, péremptoire : «Il n’y a pas de monnaie !».
A ce phénomène déjà préoccupant de la rareté des pièces s’ajoute un autre : celui du tri des pièces en circulation par les populations. En effet, loin de s’accorder à utiliser le «peu» de pièces en circulation, on assiste, de plus en plus, à une habitude de rejet des pièces de 250 FCFA. A tort ou à raison ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que nombreuses sont les personnes qui se voient refoulées parce que disposant de pièces de 250 FCFA. La plupart des commerçants refusent systématiquement les pièces de 250 FCFA. A Abidjan, comme dans les villes de l’intérieur du pays, ces pièces sont automatiquement refusées dans les marchés, dans les boutiques de quartier, dans le transport en commun, etc. Désormais, quiconque reçoit cette pièce a une réaction mécanique : il la rejette immédiatement. En tout cas, il ne veut pas se laisser abuser dans les transactions financières, de peur de ne pas pouvoir, à son tour, l’utiliser. Tout le monde souffre de cela. Est-ce la mauvaise foi des uns et des autres qui est à la base de rejet de cette pièce ? Aucun argument ne vient justifier le refus. Si ce n’est qu’une méfiance qui n’a pas sa raison d’être.

ALLER A LA REPRESSION
Si l’on s’en tient aux propos des commerçants, transporteurs et populations interrogés sur le terrain. Kouadio Mathias, un professeur de Lettres modernes, se souvient : «Un matin, j’étais en train de faire une course à Port-Bouët et je voulais acheter un journal. Je n’avais sur moi que deux pièces de monnaie, à savoir une pièce de 250 FCFA et une pièce de 50 FCFA. Juste les 300 FCFA nécessaires à l’achat du journal. Je me suis rendu dans 5 kiosques à journaux et lorsque je leur tendais les pièces, les vendeurs les refusaient. Finalement, je n’ai pas pu acheter mon journal». Dans le transport, un jour ne passe sans que les apprentis de minibus et les passagers ne s’insultent à cause de ces pièces. Koné Souleymane, chauffeur de woro-woro à Abobo confirme : «Moi, au début, je prenais les pièces de 250 FCFA. Mais, il y a des clients qui les refusent. Et, il arrive parfois qu’on fasse palabre. Alors, j’ai décidé de ne plus les prendre pour ne pas gâter mon travail». Pour sa part, Esso Marcel, pompiste, affirme que, quand il emprunte les véhicules de transport, les chauffeurs refusent les pièces de 250 FCFA. Il a donc décidé de ne plus les accepter aussi à la station.

L’ASSURANCE DE LA BCEAO
Les petites vendeuses d’eau glacée ne font pas mieux. Elles peuvent laisser mourir quelqu’un de soif pour une affaire de pièce de 250 FCFA tendue. Pareil pour les vendeuses de bananes, ignames et maïs braisés.
Comme on le voit, les pièces de 250 FCFA sont toujours rejetées dans les échanges commerciaux. Alors, à qui se fier ?
Une source à l’Association professionnelle des Banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire ( Apbef-ci) explique : «La Bceao est disposée à échanger les pièces de monnaie légèrement usées. Tout citoyen peut faire le déplacement au guichet de la Bceao pour ce service. Et, c’est sans contrepartie. Sinon les pièces de 250 FCFA sont toujours en vigueur». Outre cette assurance donnée par l’Apbef-ci, on se souvient que la Bceao a même fait un communiqué diffusé en août 2013 pour rassurer les populations dans son ensemble que les pièces de 250 FCFA sont toujours en circulation dans les pays de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa). N’est-ce pas que cela devrait en quelque sorte mettre un terme au calvaire des détenteurs de ces pièces de monnaie ? N’est-il pas temps pour le gouvernement de passer à la phase de répression contre tous ceux qui refusent cette pièce de monnaie ? Au vu des désagréments que ce phénomène crée au sein des ménages, on appelle de tous nos voeux les personnes impliquées, notamment monétaires, à prendre toutes les mesures idoines pour remédier à cet épineux problème qui n’aura que trop duré.



Camille KONAN
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