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Editorial Publié le lundi 7 septembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Quand le non de Washington à Kagamé devient un oui à Ouattara

L'opposition ivoirienne exige presqu'à l'unisson, la prise en compte de sa lecture de l'article 35 du pays. Selon cette lecture, le chef de l'État ivoirien actuel est frappé d'inéligibilité parce qu'il se serait prévalu d'une nationalité autre que la nationalité ivoirienne.

En soutien à cette position, l'opposition brandit un arrêt de la Cour suprême en 2000, ainsi qu'une décision présidentielle de 2005 permettant à titre exceptionnel à Alassane Ouattara d'être candidat pour l'élection présidentielle de 2010, uniquement.

Du côté du pouvoir ivoirien, cette préoccupation de l'opposition est balayée d'un revers de la main.

Selon les uns, Alassane Ouattara a été victime d'arbitraire alors qu'il remplit toutes les conditions d'éligibilité prescrites par la loi.

Au niveau international la question n'a pas encore fait l'objet de réactions publiques.
Certains observateurs estiment qu'au nom du refus de l'exclusion, de la continuité des engagements d'un État, et des exigences de sortir de crise, l'actuel chef de l'État ivoirien devrait pouvoir de représenter sans difficultés.

Ceux qui estiment le contraire souhaitent que Washington, Paris et les puissances occidentales admettent leur lecture de la Constitution ivoirienne, en s'opposant à une candidate du président ivoirien.

Justifiant le refus d'Alassane Ouattara de modifier l'article 35 de la Constitution ivoirienne définissant les critères d'éligibilité, ses partisans évoquent trois raisons :
- il n'est pas concerné
- il a eu le souci d'éviter de modifier les textes constitutionnels dans son seul intérêt, et à son profit propre et personnel
- la Constitution ivoirienne mérite un toilettage allant au delà du seul article 35, et cela doit se faire dans un cadre aérien et consensuel, que le contexte de sortie de crise après 2011 n'a pas permis.

Ces partisans du président ivoirien veulent voir comme un soutien à la posture de leur leader la déclaration ci-dessous faite par un responsable américain, contre les tentatives du président rwandais Paul Kagamé de modifier la Constitution pour se représenter à la prochaine élection dans son pays : « Nous ne soutenons pas ceux qui, à des postes de pouvoir, changent les constitutions uniquement pour leurs propres intérêts politiques ».

C'est, selon Jeune Afrique, le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby, qui a dit cela dans un communiqué.

Dans l'entourage du chef de l'État ivoirien, des interlocuteurs estiment qu'Alassane Ouattara est un bon élève sur la question du refus de tripatouillage de la Constitution à des fins personnelles.

Mais ils ajoutent qu'il n'avait peut-être pas le choix : « Dans tous les cas, ils auraient parlé. Si on lançait le référendum pour modifier l'article 35, les mêmes opposants auraient critiqué auraient critiqué et auraient appelé à voter contre. Ils auraient même dit que cela est un aveu que le président n'avait pas été victime d'arbitraire, mais était bel et bien inéligible. Les voici encore qui reprochent de n'avoir pas fait, ce qu'ils lui auraient pourtant reproché d'avoir tenté. Le président Ouattara veut un vrai débat sur la refonte de la Constitution ivoirienne, au-delà de l'article 35. Il ne voulait pas un débat autour de sa personne visée depuis toujours, mais pas concernée. C'est pour cela qu'il n'a pas lancé le processus de révision sur la question. Quand aucune question de candidature de Ouattara ne se posera plus, alors les Ivoiriens devront faire un débat serein et profond sur l'article 35 et les autres dispositions de leur constitution ».

À l'approche du 10 septembre 2015, dernier délai de la publication par le Conseil constitutionnel de la liste définitive des candidats à l'élection présidentielle, chacun affûté ses armes.

Charles Kouassi
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