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Santé Publié le mardi 8 septembre 2015 | Le Quotidien d’Abidjan

Lutte contre Ebola: Les Ivoiriens baissent la garde

© Le Quotidien d’Abidjan Par DOMINIQUE FAGET
Liberia : Les Médecins Sans Frontières mettent en place l`équipement de protection contre le virus de la fièvre d`Ebola
Samedi 30 aout 2014. Morovia (Liberia)
La lutte préventive contre la fièvre hémorragique à virus Ebola en Côte d’Ivoire a pris du plomb dans l’aile. Les populations ne semblent plus respecter les mesures préventives. Alors que la menace est là et toujours réelle.
Les mesures préventives rendues publiques par le gouvernement ivoirien (parmi lesquelles l’interdiction de se serrer les mains, le lavage régulier des mains au savon et à l’eau, la mise en isolement de tout cas déclaré suspect, l’interdiction de toucher les personnes infectées, les dépouilles des personnes infectées par la maladie, ou encore l’interdiction de manipuler ou consommer tout type de gibier) ne semble plus être prises au sérieux par la population ivoirienne. Aujourd’hui, en dehors de certaines églises, les catholiques où un message du Conseil épiscopal est diffusé pour insister sur le respect de ces mesures, et de quelques personnes conscientes de la menace qui est toujours réelle, la majorité des Ivoiriens a tendance à tourner en dérision ces mesures préventives qui sont pourtant d’une importance capitale. Et ce malgré les spots publicitaires diffusés à la Radiotélévision ivoirienne (RTI) et sur les stations des radios. En effet, la viande de brousse (gibier, ndlr) qui a été interdite de consommation a retrouvé le fond des marmites de la capitale économique et de la plupart des localités ivoiriennes. Les Ivoiriens continuent d’échanger des poignées de mains, de se faire des accolades. Pire certaines autorités qui doivent servir de modèles aux populations continuent de s’échanger des poignées de mains. Des Ivoiriens pour se mettre à l’abri de cette épidémie n’hésitaient pas à s’offrir des gels sanitaires pour se désinfecter les mains. Aujourd’hui, les vendeurs de ces gels broient du noir. « Notre activité ne prospère plus, les Ivoiriens ne se ruent pas sur nos produits comme par le passé », indique Mme Cécile Dion, commerçante de gels et de produits divers. Idem pour M. Cyrille Djoman qui explique cette mévente par le fait qu’il n’y a plus de menace d’Ebola au Libéria, pays voisin de la Côte d’Ivoire. Cette assertion est avérée. D’ailleurs, dans un communiqué,l’OMS a déclaré le 3 septembre dernier la fin de la transmission du virus Ebola au Liberia. Selon notre source, depuis 42 jours (soit deux fois la durée maximale d’incubation), aucun cas n’a été recensé depuis que le dernier malade signalé a donné deux tests négatifs. Désormais, « le Liberia entre maintenant dans une période de haute vigilance de 90 jours », a ajouté l’OMS. Il est bon de noter que le Liberia avait déjà été officiellement déclaré exempt de l’épidémie le 9 mai dernier, mais le virus avait fait sa réapparition le 29 juin. Les autorités sanitaires avaient, toujours selon nos sources mis en garde contre un risque de résurgence, tant que la Sierra Leone et la Guinée voisines seraient en proie à l’épidémie.
Un nouveau cas en Sierra Léone
Depuis hier, un nouveau cas d’Ebola a été identifié dans un village du nord de la Sierra Leone. Notre source a expliqué que placé en quarantaine fin août après la mort d’une femme de 67 ans victime du virus, c’est la nièce de la défunte qui a été testée positive au virus samedi, dans le village de Sellu Kafta, dans le district de Kambia. Ce cas apparait au moment où la Sierra Leone espérait être en voie d’éradication du virus après la sortie d’hôpital, le 24 août à Makeni, de la dernière malade d’Ebola connue, après plus de deux semaines sans nouvelle contamination signalée. Cette situation n’est pas de nature à rassurer les pays voisins. C’est pourquoi, du fait de la proximité des frontières des villes africaines et du fait de la porosité des frontières, il importe d’être vigilant et de ne pas baisser la garde. La sensibilisation des populations devrai continuer et s’intensifier pour éviter que la Côte d’Ivoire qui a été préservée jusqu’à ce jour, malgré des cas suspects détectés par le passé, continue de l’être.
Des moyens mis à disposition
Des moyens financiers ont été mis à la disposition de la Côte d’ivoire pour l’aider à lutter efficacement contre l’Ebola. C’est dans ce cadre que le gouvernement coréen à travers son agence de coopération internationale (KOICA) a octroyé au ministère de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, un appui de 200.000 millions de FCFA pour soutenir la prévention contre la fièvre hémorragique à virus Ebola en Côte d’Ivoire. La convention d’attribution de ce don a été signée le 12 mai dernier au Plateau, par le représentant résident de l’agence coréenne KOICA, SEM Sang-Chul Kim et le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, Pr Abdoul Kader Keita, représentant la ministre Raymonde Goudou Coffie. Dans la même dynamique à travers l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA), l’Ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, SEM Kawamura Hiroshi a remis quatre appareils thermographiques à l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan pour renforcer son dispositif de prévention contre Ebola. Ces appareils de dernière génération, dotés de caméras thermiques, sont capables de déterminer en une seule fois, la température de plusieurs voyageurs, alors que le système de surveillance des passagers en vigueur ne pouvait que prendre les températures par individu. Cet appui technologique d’une valeur de 150 millions de FCFA (260.000 dollars US) vient donc améliorer le système de surveillance contre Ebola à l’aéroport Félix Houphouët Boigny, en ce sens qu’il réduit les charges du personnel, facilite et fluidifie le contrôle pour le bonheur des passagers. L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est selon l’OMS la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976. Elle est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée. Elle a fait depuis plus de 11 300 morts pour quelque 28 000 cas, un bilan qui est sous-évalué, selon l’OMS. Selon notre source, plus de 99 % des victimes se concentrent dans ces trois pays (Le Libéria, La Sierra Léone et la Guinée).
Rosemonde Kouadio
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