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Sport Publié le mardi 8 septembre 2015 | Diasporas-News

Les sélectionneurs européens en Afrique:Stop au mercenariat !

© Diasporas-News Par DR
Les sélectionneurs européens en Afrique / Luiz Fernandez
Depuis plus de deux décennies, la mode est aux entraineurs européens pour les sélections nationales africaines. Mais entre véritables passionnés de foot capables de d’ s’investir dans le pays d’accueil et mercenaires à la petite semaine, la bonne pioche est souvent un vrai coup de bol.
Claude Leroy, le tout premier « sorcier blanc », un des vieux briscards du continent africain vous le dira : « Pour réussir en Afrique, et obtenir des résultats, il faut de la détermination, de l’entêtement, de la patience, une bonne connaissance du terrain, et de la chance aussi parfois. Mais au-delà de ces facteurs, il faut aimer ce continent, sa culture, ses us et coutumes qui sont parfois aux antipodes de notre organisation européenne hyper cartésienne. » Amour, le mot est lâché ! Et dans la bouche de Claude Leroy dont le CV peut se targuer d’avoir dirigé les sélections de la République Démocratique du Congo, du Ghana, du Cameroun à deux reprises, ainsi que du Sénégal, ce mot prend tout son sens. Car voici un sélectionneur qui aime l’Afrique et les Africains. On ne prendrait aucun risque à dire qu’il se sent plus heureux en Afrique qu’en France.
Comme lui, il en existe encore. Michel Dussuyer, l’actuel sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire, l’ancien, Hervé Renard, puis Philippe Troussier, Henry Kasperczak et Patrice Neveu sont de la trempe de ces sélectionneurs à la fois passionnés de football et de l’Afrique. Travailler sur le continent africain a été et reste pour eux un véritable choix de carrière, pas un choix par défaut. Même si certains ont pu en tirer des bénéfices a posteriori, leur choix initial ne fut pas de se servir de l’Afrique comme tremplin.
Pourtant, tous ne sont pas à loger à la même enseigne. Le récent épisode du choix du sélectionneur de la Côte d’Ivoire vient, au cas où nous l’aurions oublié, nous rappeler qu’il existe encore des mercenaires du football. Frédéric Antonnetti était le premier choix de la fédération ivoirienne de football. Et le Corse était aussi très intéressé par l’offre de la FIF. Mais l’affaire ne put se conclure à cause d’une clause qui dérangeait l’ancien entraineur de Bastia, Saint-Etienne et Rennes. Il voulait bien devenir sélectionneur des champions d’Afrique, à condition de continuer de résider dans l’hexagone français. Ce à quoi les Ivoiriens ont opposé une fin de non-recevoir. Justifiée à plus d’un titre !
L’argent, oui, la boue, non !
Antonnetti voulait le pognon des Eléphants, mais refusait de baigner dans la mare aux éléphants, avec toute la boue qu’elle pouvait charrier. Comment vouloir être rémunéré par une nation, pour un travail au sein de sa sélection, mais refuser d’habiter sur-place ! En plus de faire injure à son employeur, n’est-ce pas une attitude purement mercantile ? Mercenariat des temps modernes qui a commencé avec Henri Michel, ancien entraineur de l’équipe de France, qui, après les Bleus, s’en est allé chercher des espèces sonnantes et trébuchantes en Afrique tout en continuant d’habiter la France. Il s’est poursuivi avec la quasi-totalité des entraineurs connus dont Alain Giresse, Wolker Finke, Sabri Lamouchi, Sven Goran Eriksson, Éric Guérets et Luis Fernandez, pour ne citer que ceux-ci.
Prenons le dernier cité qui est entraineur du Sily national de Guinée. Fernandez est heureux de coacher les Guinéens, mais il serait tellement malheureux s’il perdait ses postes de consultant sur la radio RMC et sur la chaine de télévision BeIN Sports où il est royalement rémunéré. Du coup, il ne va à Conakry que lors des rassemblements précédant les matchs officiels de la Guinée. En dehors de cela, les autres stages et mises au vert se déroulent en France, à sa demande, donc facilement conciliables avec ses obligations médiatiques.
Travailler en Afrique n’est guère aisé. «On est parfois obligés de pousser des coups de gueule, parce que les billets d’avion ne sont pas pris à temps, ou bien les réservations ne sont pas faites. Mais c’est la culture locale, il faut faire avec», dit Claude Leroy. « Il faut avoir l’Afrique au cœur », renchérit Patrice Neveu. Le mélange de foot et de politique n’est pas toujours sain. Car en Afrique, les fédérations sont majoritairement financées par les gouvernements. Et l’ingérence y est parfois prégnante. Un mélange des genres de très mauvais aloi.
Beaucoup de pays africains payent grassement leurs sélectionneurs. Le foot étant l’opium du peuple on y met le paquet pour mieux faire passer une politique contestable. Cela est-il une raison nécessaire et suffisante pour prendre ces pays pour des vaches à lait ? Il est clair que sans exigence, il sera difficile pour les équipes nationales africaines de briller au plus haut niveau. Ce qui revient à dire qu’elles doivent se montrer fermes vis-à-vis des potentiels sélectionneurs. Quel que soit la longueur de leurs palmarès. Le mercenariat doit s’arrêter. Sinon, le football africain continuera de nourrir et se nourrir d’aventuriers sans foi ni loi.

Malick Daho
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