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Editorial Publié le jeudi 17 septembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

"Pas de Gbagbo sans paix" ou "Pas de paix sans Gbagbo "

Cet éditorial paru dans le quotidien Intelligent d'Abidjan, il y a un an semble encore pertinent. Nous vous le proposons à nouveau.

Pas de paix sans Gbagbo (No Gbagbo No Peace) contre pas de Gbagbo sans paix (No Peace No Gbagbo). L'histoire de l'oeuf et de la poule : qui a engendré qui, qui va engendrer qui? GAGNER la paix pour libérer Gbagbo, ou bien LIBERER Gbagbo pour gagner la paix? Gagner avec ou sans Gbagbo? Difficile de faire avec le "et" à la place du "ou" pour dire Libérer Gbagbo ET gagner la paix... Si on considère que les membres du comité central sont des élus et cadres qui sont l'émanation de la base, nous avons 53 pour cent no Gbagbo no peace contre 47 pour cent de no peace no Gbagbo. Les uns et les autres peuvent progresser dans les semaines à venir et cela donne une idée des tendances du congrès d'autant plus que Affi peut être considéré comme le leader des 47 pour cent. Mais en dehors de Gbagbo Laurent qui les fédère mais qui ne peut être candidat (parce qu'il n'est pas sur le terrain), comment les leaders du bloc de 53 pour cent pourront-ils avoir un leader, un chef parlant d'une seule voix pour tous? Lida, Akoun et les autres devront, au-delà du nom de Gbagbo dont ils soupçonnent les autres de vouloir tourner la page, se trouver un porte-parole unique à affronter dans le parti Affi N’guessan, étant entendu qu'il sera difficile de réaliser un consensus pour faire descendre dans l'arène et la bataille, le sage, l'ami fidèle Aboudrahamane Sangaré. Les débats au sein du FPI ne peuvent être un débat Gbagbo contre Affi. Ceux qui utilisent le nom de l'ancien président et qui croient l'aimer plus que les autres, devraient faire attention. Le RDR a été lui aussi dans une logique de "Rien sans Ouattara" , avec le boycott de l'élection législative de 2000. 10 longues années et une rébellion après, Alassane Ouattara est devenu président de la République. Le Fpi attendra-t-il lui aussi dix ans et une rébellion, à défaut d'une révolution populaire, d'une révolte des populations ? Au cours de ces dix ans, le RDR avait fini par entrer dans une logique de normalisation et de collaboration avec le pouvoir Gbagbo. Avant la rébellion (et malgré la rébellion), le RDR avait "réintégré la République ". Et il avait tiré profit aux côtés du Pdci et de ses alliés des Forces nouvelles, des opportunités institutionnelles offertes (Assemblées nationales, mairies, conseils généraux, gouvernement, responsabilité dans l'administration, dans les entreprise d'Etat, amitiés et fraternités avec des barons du régime Gbagbo) pour préparer l'échéance de 2015. Une échéance que Bédié et Ouattara absents (exclus) de la présidentielle 2000, n'avaient eu de cesse de réclamer toutes ces années. Ouattara et Bédié ont trouvé Gbagbo illégitime, l'ont contesté mais (malgré ou grâce à la rébellion) ils n'ont eu de cesse durant dix ans de réclamer une élection, pour se "venger" et jouer enfin le "match". Même si la rébellion avait emporté à l'époque Laurent Gbagbo, seule une élection aurait permis à la Côte d'Ivoire d'avoir un nouveau président. Quatorze ans après, le Fpi lui n'a pas encore de stratégie affirmée et définitive; et ce parti, à la fois père et fils des élections semble se laisser ballotter et manipuler par les décisions de Bensouda, des juges de La Haye. C'est en fonction du sort des individus que ce grand parti qui s'est dressé contre Houphouët, fait ses stratégies, donnant crédit à cette confidence d'un ancien compagnon de route du Fpi rencontré récemment à Washington :" Un jour j'ai demandé au président Gbagbo, comment il entrevoit le Fpi après lui ? Il m’a répondu qu'il n'y aura pas un Fpi après lui, contrairement à l'exhortation si je tombe, enjambez mon corps et continuez le combat. À cette époque le parti n'était pas encore au pouvoir." Une confidence de taille! Le come- back annoncé de Nicolas Sarkozy en France, la longévité politique de Bédié et le parcours de Ouattara, peuvent sans doute, plus que jamais, doper l'enthousiasme des partisans de la ligne LIBERER GBAGBO POUR GAGNER, malgré l'ampleur moindre des obstacles connus par les autres : Ouattara était en exil, Bédié était en exil, Sarkozy a certes des ennuis avec la justice, mais aucun n'a été dans une situation de privation de liberté contrairement à l'ex-président, dont la situation à La Haye n'est pas du tout identique à ses précédents et successifs séjours en prison lorsqu'il était étudiant, enseignant, puis opposant sous le long règne d'Houphouët-Boigny. Si j'étais Fpi, j'aurais été dans la ligne NO PEACE NO GBAGBO , car il s'agit comme l'âne, d'agir pour avoir le foin. Si j'étais Fpi, j'aurais admis que notre adversaire a besoin d'être apaisé et d'être rassuré, qu'il ne croit pas du tout comme moi, que si Gbagbo est libéré, il y aura enfin la paix et qu'aussitôt nous entrerons dans le train de l'émergence. Si j'étais Fpi, j'aurais fait le bilan de cette posture radicale qui n'a pas empêché de mettre mon leader aux arrêts le 11 Avril 2011, d'être en prison à Korhogo, de l'envoyer à La Haye; cette posture du refus qui n'a pas empêché tant d'autres difficultés. J'aurais alors fait confiance à la stratégie d'Affi N’Guessan. Le compromis dynamique, le chemin du dialogue, la revendication des acquis de Ouagadougou que le président Gbagbo n'a pas osé remettre ouvertement en cause dans ses entretiens avec François Mattei, m'auraient alors servi de boussole. J'aurais aussi compris que dans un match ma voix de supporteur peut être entendue ou écoutés, mais surtout j'aurais admis que tant je ne suis pas dans le jeu, mes réclamations et revendications ne peuvent être entendues. J'aurais alors encouragé toutes les actions de normalisation, et milité pour pardonner, pour calmer les coeurs et apaiser malgré les souffrances, les injustices et les exactions subies. J'aurais fait tout cela pour mon pays, pour mon leader Laurent Gbagbo, son épouse, pour Blé Goudé, tous les exilés et toutes les victimes. Sauf à entrer dans une logique de confrontation et de belligérance armée, (tout en n'oubliant pas que nous avons déjà perdu une guerre en Avril 2011), j'aurais admis que les moyens de pression du Fpi sur le pouvoir Ouattara -Rhdp restent limités, car nous n'avons pas de rébellion comme nos adversaires de l'époque, nous n'avons pas le même soutien international qu'eux, notre leader n'est pas simplement en exil...... Oui si j'étais Fpi.... J'aurais créé les conditions pour que le Fpi, comme Sarkozy tente de le faire, prenne le pouvoir en 2015 malgré les risques et soupçons de fraude. J'aurais dit que le pouvoir Ouattara ne peut pas être plus intelligent que nous, et ne pourra pas en dépit des tripatouillages, réussir là où nous aurions échoué : manipuler les résultats à la CEI. Je sais que si j'étais Fpi, mes amis diraient que je suis un naïf, un infiltré, un traitre, un pseudo-militant voulant lui aussi tourner la page Gbagbo.

Charles Kouassi
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