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Sport Publié le mercredi 30 septembre 2015 | Le Quotidien d’Abidjan

Football / Fin de mandat, gestion opaque, dettes: la FIF profondément divisée, Ouattara au secours de Sidy Diallo

© Le Quotidien d’Abidjan Par Guy Lasme
Le ministre Alain Lobognon échange avec le président Sidi Diallo sur l`harmonisation du football ivoirien
Jeudi 13 mars 2014. Abidjan. Le Ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, M. Alain Michel Lobognon, s’est entretenu avec le Comité exécutif de la Fédération ivoirienne de Football (FIF), conduit par son président Sidy Diallo
Jamais la fédération ivoirienne de football n’a été aussi divisée comme maintenant. Entre le président de la FIF et des présidents de clubs le fossé s’élargit de jour en jour. Le chef de l’Etat par des actions à des fins électoralistes tente de sauver le soldat Sidy.

La fin de mandat de Sidy Diallo à la tête de la fédération ivoirienne de football (FIF) rime avec des dissensions avec des présidents de clubs. En effet, il est reproché au locataire de la maison de verre de Treichville de gérer la fédération comme son bien personnel. Les arriérés des clubs de ligue 1, la gestion jugée opaque de la fédération par le neveu du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. A ses griefs des présidents de clubs, s’ajoute l’entêtement du président sortant de se maintenir contre vents et marées à la tête de la fédération. Cet entêtement donne l’impression que Sidy veut caporaliser la faitière du football ivoirien. C’est en septembre 2011, qu’Augustin Sidy Diallo a été ‘’imposé’’ aux clubs par les tenants actuels du pouvoir en Côte d’Ivoire en remplacement de Jacques Anouma, sous le règne duquel la Côte d’Ivoire a participé à son premier mondial en 2006 et a récidivé en 2010. Cette décision politique avait déplu à certains dirigeants de football et à de nombreux sportifs ivoiriens. Sidy Diallo à la tête de la FIF a conduit les Eléphants au sommet d la Can 2012 des séniors, de la Can des juniors et à la phase finale du mondial brésilien de 2014. Malgré ces compagnes, Sidy contrairement à son prédécesseur n’a pas jugé utile de faire un bilan financier aux Ivoiriens. Pour marquer leur désapprobation sur la gestion du football en Côte d’Ivoire par l’actuel président de la fédération ivoirienne de football, des présidents de clubs avaient menacé de ne pas disputer le championnat de ligue 1, 2014-2015. Ce qui a valu plusieurs reports dudit championnat. L’affaire des primes impayées des Eléphants après le succès final à la coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en février 2015, les arriérés des subventions des clubs par la FIF, les démissions en cascades (Brizoua Bi, Hamed Fofana, Eric Monnet…) des proches de Sidy du comité exécutif de l’instance du football ivoirien, les potentiels candidatures à la présidence de la FIF de dirigeants de clubs ont amplifié la discorde entre les deux parties. Comme si cela n’était pas assez, la rupture a gagné les joueurs au point où certains, en tout cas sous l’ère Sidy hésitent à porter la tunique Orange-blanc-vert. Le chef de l’Etat qui jusque-là observait le conflit sans rien dire, a décidé de voler au secours de son neveu.

Une décision à but électoraliste

La décision du chef de l’Etat d’accorder des rallonges budgétaires, l’octroi de crédits budgétaires, l’apurement des arriérés des fédérations sportives sur la période allant de 2009 à 2014 pour l’exécution des compétitions restantes au titre de l’année 2015 vise dans un premier temps à secourir Sidy Diallo. Il ait devoir de l’argent aux clubs de ligue 1 et à plusieurs autres structures. Il ne serait pas surprenant que les structures engagent des procès contre la FIF de Sidy pour non paiement des dettes contractées. Avant le match Sierra Leone-Côte d’Ivoire à Port Harcourt (Nigeria) comptant pour les éliminatoires de la Can 2017 (2ème journée), toutes les compagnies aériennes sollicitées par la FIF ont refusé de transporter les joueurs ivoiriens au Nigeria. Pour la simple raison que la FIF n’est pas solvable vis-à-vis de ces compagnies aériennes. Le blason de la fédération est vraiment terni sous le règne de Sidy. Il a donc fallu les supplications du président de la fédération et son engagement ferme d’éponger la dette dans un bref délai pour que la compagnie aérienne accepte de transporter en aller et retour les Eléphants. Le chef de l’Etat qui est en quête de voix ne manque aucune occasion pour intervenir à des faits électoralistes. Durant sa visite d’Etat dans l’Indénie Djuablin, Ouattara qui, même s’il ne le dit pas, est déjà en campagne pour la prochaine élection présidentielle, a promis son soutien aux fédérations sportives. Une décision à des fins électoralistes. Sinon, pourquoi c’est seulement maintenant en année électorale que cette décision intervient? Quand on sait que les fédérations cumulent des arriérés de subventions sur plusieurs années. Depuis 2009, les fédérations de cyclisme, de basket, de volley, de jeu de dames, de natation, d’arts martiaux, de karaté, maracana, de boxe, de pétanque (…) sont confrontées à un déficit financier du fait du gouvernement. Les primes du tour cyclisme de Côte d’Ivoire 2013 et 2014, les primes de l’Afrobasket 2013 des Eléphants basketteurs, rugbymen, des Eléphantes du football féminin à la Can 2014 (…) sont impayées. C’est sous le mandat d’Alassane Ouattara que la Côte d’Ivoire a connu le plus gros scandale dans l’histoire du football avec le détournement des primes des Eléphants. C’est encore sous la gouvernance de Ouattara que des internationaux de basket ont refusé de jouer pour la Côte d’ Ivoire pour protester contre le non paiement des primes de l’Afrobasket 2013. La même situation a été observée chez les Eléphants rugbymen. Les exemples sont légion. Vouloir apurer maintenant des dettes qui datent de cinq ans répond à coup sûr à un soutien implicite que l’oncle tente d’apporter au neveu c’est une bouffée d’oxygène dans les cordes. Ce geste du chef de l’Etat peut aussi s’expliquer par son désir de s’octroyer les suffrages des sportives ivoiriens. Comme il n’est jamais tard pour bien faire, si c’est Ouattara tente de régler effectivement les problèmes financiers des fédérations, cela un soulagement pour les fédérations notamment les fédérations des sports dits mineurs. Mais le chef de l’Etat ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Il doit se pencher également sur le problème des infrastructures sportives en Côte d’Ivoire qui sont pratiquement inexistants. Ouattara doit regarder dans ce sens et mettre en place une politique sportive qui privilégie l’élite dans chaque discipline sportive dans les années à venir.

Sidy avoue enfin

Le locataire de la maison de verre de Treichville donne enfin raison à tous ceux qui clamaient que les caisses de la FIF étaient vides. Dans un communiqué, la FIF a salué la décision du chef de l’Etat d’accorder une rallonge budgétaire et d’octroyer des crédits budgétaires aux fédérations sportives. Après avoir reconnu la fin de son mandat de quatre ans à la tête de la fédération (il a été élu le 10 septembre 2011), Sidy Diallo continue de s’accrocher au fauteuil présidentiel de la FIF. Jusqu’au 30 juin 2016? Nul ne le sait encore. Pourtant, les textes de la FIF en leur article 42 alinéa 2 stipulent que l’élection du président a obligatoirement lieu au plus tard le 30 juin suivant la fin de la quatrième année civile de son mandat. Jacques Anouma (réélu en 2007) a cédé le fauteuil à la fin de sa quatrième année civile. C'est-à-dire en 2011. A cette époque, la Côte d’Ivoire était profondément divisée, l’insécurité très élevée. N’empêche que le calendrier électoral de la FIF a été respecté. Pourquoi, Sidy ne ferait-il pas de même. En quoi, l’élection du président de la fédération ivoirienne de football, une association apolitique, gène le scrutin politique ? Il doute de lui et attend l’élection du président de la République et de son oncle (si c’était le cas) pour se relancer dans la course. Sidy semble avoir trouvé son jockey. En réglant une partie de la dette des clubs à un moment où nombreux parmi les présidents de clubs donnent de leur voix pour réclamer leur dû, Sidy semble avoir trouvé la solution. On comprend alors le revirement spectaculaire de certains présidents de clubs qui vilipendaient leur président de fédération. Cette attitude démonte que la situation pourrait être favorable au président sortant du fait du soutien affiché du le chef de l’Etat pour son neveu

San Aubin
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