x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 2 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Contribution : Pour des élections émergentes

© L’intelligent d’Abidjan Par Atapointe
Marche de la CNC sur la RTI
Lundi 28 septembre 2015. Cocody. Marche de la Coalition nationale pour le changement sur la télévision ivoirienne (RTI)
La publication de la liste définitive des candidats aux élections présidentielles du 25 octobre prochain en Côte d’Ivoire n’a pas manqué de mettre une partie de l’opposition ivoirienne en émoi. Pour cause, la Coalition Nationale pour le Changement (CNC), un regroupement de l’opposition ivoirienne, conteste que le président en exercice, Alassane Ouattara, en fasse partie. En effet, selon son interprétation de l’article 35 du code électoral ivoirien, celui-ci serait frappé d’inéligibilité. Aussi, a-t-elle appelé ses militants à manifester. Occasionnant ainsi, d’importants dommages matériels, de nombreux blessés et surtout une perte en vie humaine.

Dans un pays où les habitants n’ont pas fini de se remettre du traumatisme qu’a occasionné une crise post-électorale lors des précédentes élections, soldée par 3000 morts et des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés, une telle situation ravive systématiquement des souvenirs douloureux et paralysants. C’est pourquoi, tout esprit pensant est-il en droit de se demander ce qui cloche. Pour parler à l’ivoirienne : « y’a quoi même ? »

En vérité, nous pensons que le temps est venu pour tous les acteurs politiques ivoiriens de faire à l’unisson, le bond qualitatif. Ce saut qui permettra à notre pays d’entrer définitivement dans l’ère des élections démocratiques, transparentes et paisibles qui conduisent à une dévolution démocratique et paisible du pouvoir. En somme, des « élections émergentes.» Ce cadeau, nos acteurs politiques le doivent aux Ivoiriens, qui ne cessent de leur répéter: « on est fatigués. »
Car, en fait, pour qui ferraillent-ils ? Pour eux-mêmes ou pour les Ivoiriens ? Chaque homme politique, s’il veut prouver son étoffe d’homme d’Etat, doit impérativement sacrifier ses intérêts personnels sur l’autel des intérêts nationaux. Après tout, ne sommes-nous pas de simples mortels appelés à partir un jour ? Le plus important, ce ne seront pas nos gloires chevaleresques, mais plutôt l’œuvre qu’on aura réalisée pour le bien de la collectivité. C’est ce que l’histoire et les hommes garderont de nous, et cela seul, rien d’autre.

En réalité, la situation actuelle pose en toile de fond, la problématique de l’exercice démocratique, tant à l’échelle des partis politiques que nationale. En effet, par exemple, la stratégie actuellede la CNC, qui n’offre aucune possibilité de comprendre aussi bien ce qu’elle veut pour elle-même que pour la Côte d’Ivoire, trouve son explication dans le manque d’observance préalable de certaines pratiques démocratiques en son sein.

D’abord, parce que tout regroupement politique s’adosse avant tout, à un projet politique qui décline sa vision, c’est-à-dire, là où il veut conduire le pays. La CNC n’a, malheureusement, jusqu’à ce jour pu offrir une tellevitrine intellectuelle et de leadership aux Ivoiriens. Alors qu’elle compte en son sein, un aéropage d’éminents professeurs, diplomates, économistes, syndicalistes, journalistes…

Ensuite, parce que tout regroupement humain, à fortiori politique, doit avoir un leader qui incarne son leadership et ses valeurs. Cela, la CNC n’en propose pas. Or, il eût fallu, pour ce faire, que les différents leaders de la CNC acceptassent de se soumettre à des élections primaires, comme cela se fait partout dans le monde. Cela, pour désigner celui ou celle qui parlerait en son nom et qui défendrait son drapeau aux élections à venir. On pourrait rétorquer que ce n’est pas un parti avec des membres bien identifiés.Soit ! Mais, pour éviter le spectacle cacophonique qu’elle nous offre, il eût été bénéfique et salutaire d’y penser et de trouver la formule adéquate. Nous sommes convaincus, que les têtes bien pensantes dont regorge la CNC sont en mesure d’accoucher d’une telle gestation assistée.

Ce préalable démocratique n’étant pas respecté, il est en conséquence difficile que la CNC porte un projet politique attrayant. Car, ne l’oublions pas, bien qu’on soit sur le champ politique, on a, à faire du marketing (politique) pour vendre son projet : Que vend-t-on ? Pour qui ? Avec quelles promesses de satisfaction ? Et par quel canal ? A quasiment un mois des élections, nous ne pensons que la CNC ait encore commencé à répondre à ces questions essentielles.
De fait, il est temps que les hommes politiques ivoiriens fassent leur mue en même temps que la Côte d’Ivoire qui se fraie son chemin vers l’émergence. Même s’il demeurera toujours une cible d’électeurs qui restera, vaille que vaille, inconditionnelle à un parti, il ne faut pas moins venir à l’évidence que le gros lot de notre électorat est de plus en plus jeune, citadin et éduqué. En conséquence, les discours ne suffiront plus. Il faut convaincre avec un projet porteur d’espoir et capable d’apporter des solutions concrètes et réalistes à leurs préoccupations essentielles, qui gravitent autour de la formation et l’emploi. Pour parler comme M’boloNando, président du conseil régional de l’Agnéby-Tiassa au cours d’une émission de la RT1: « il n’y a plus de bastion. Les gens ont des problèmes, il faut résoudre leurs problèmes et ils vous suivront.»
Peut-être, faut-il le répéter pour que certains esprits s’éveillent, la Côte d’Ivoire est un grand pays qui fait la fierté des Africains. Aussi, l’heure a-t-elle sonné pour que les hommes politiques ivoiriens et les Ivoiriens eux-mêmes tiennent et méritent cette place. En acceptant de se soumettre à un exercice d’élévation d’esprit et d’âme, avant, pendant et après les échéances électorales à venir. Plusieurs pays autour de nous l’ont réussi depuis 1990 (Benin, Sénégal, Cap vert, Niger, Mali) et récemment (Nigéria.) Pourquoi pas nous ? Serions-nous patriotes, si on ramait à contre-courant de cette dynamique démocratique sans laquelle notre place de leader resterait compromise ? Que gagnerions à balafrer notre pays et à martyriser nos populations sous le prétexte qu’on prétend les servir ? Le printemps des élections émergentes se présente à la Côte d’Ivoire. Alors, permettons que les hirondelles annonciatrices de paix et de bonheur voltigent dans son ciel.Cela, pour l’amour pour notre patrie.

NURUDINE OYEWOLE
onurudine@yahoo.fr
COMMUNICATEUR
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ