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Société Publié le mardi 13 octobre 2015 | Diasporas-News

Interview Exclusive de Sylvain Ngakoutou PATASSE, président du parti Centrafrique Nouvel Elan (CA-NE)

© Diasporas-News Par DR
Sylvain Ngakoutou PATASSE, président du parti Centrafrique Nouvel Elan (CA-NE)
A l’heure où les violences interconfessionnelles resurgissent de nouveau à Bangui ; tensions qui risquent de reporter les échéances électorales. Impassible, déterminé, un homme prépare minutieusement son rendez-vous avec le peuple.

Diasporas- News : Y-a-t-il d’autres formes d’engagements, autre que la politique, qui vous tenterait pour le bien de votre pays ? Si oui, lesquelles ?

SNP : Évidemment oui. Je suis avant tout issue du milieu des affaires.
En tant qu’opérateur économique j’ai créé des emplois à travers différentes structures économiques que j’ai dirigé et continue de diriger.
L’activité économique comme vous le savez a pour but d’accroître le bien-être des individus.

D-N : Quid de Centrafrique Nouvel Elan (CA-NE) : date de naissance, nombre d’adhérents, mode de financement ?

SNP : Centrafrique Nouvel Élan est une association politique qui a été créée le 29 septembre 2014.
Née au lendemain des évènements sanglants de décembre 2013 qui ont mis à mal la cohésion sociale, l’Association se propose de reconstruire une nouvelle société centrafricaine décomplexée, affranchie des faiblesses et égarements du passé et qui aborde l’avenir avec détermination et confiance.
Centrafrique Nouvel Élan est porteur d’un véritable projet social de paix qui vise à ressouder les « liens sociaux » et promouvoir le vivre-ensemble.
Les buts immédiats de cette refondation de la nation consistent à : sauvegarder la famille ; garantir la dignité de l’homme dans la vie sociale et économique ; assurer la sécurité économique et sociale à ceux qui sont dans l’impossibilité de gagner leur vie.
Centrafrique Nouvel Élan est soutenu par des milliers d’adhérents. Quant aux ressources de l’association, elles proviennent essentiellement des cotisations de ses membres, dons, legs, et autres activités génératrices de revenus.

D-N : Quelle est la force politique de CA-NE : aura-t-il des parlementaires dans la future assemblée ou il est dédié tout entier à l’action de son Président ?

SNP : Centrafrique Nouvel Élan, comme toute structure politique, vise la conquête et l’exercice du pouvoir de manière démocratique.
Pour pouvoir mettre en œuvre notre projet politique, après l’accession au pouvoir, il est indispensable d’avoir une majorité à L’Assemblée Nationale. C’est à cet effet que nous présenterons des candidats dans la quasi-totalité des circonscriptions électorales.

D-N : Vous aviez été candidat malheureux en 2014 lors de la désignation du président de la République par intérim [à la suite de la chute de Michel Djotodia], quelles expériences en tirez-vous ?

SNP : En janvier 2014, alors que la nation centrafricaine était en péril, j’avais décidé de prendre mes responsabilités face à l’histoire et vis à vis de mes compatriotes en me présentant à l’élection à la présidence de la transition afin d’aider à la normalisation de la situation du pays.
Cette expérience fort enrichissante a plus que jamais renforcé ma conviction et ma foi en un avenir meilleur pour mon pays.

D-N : Etes-vous de nouveau candidat pour les prochaines élections présidentielles [censées se tenir avant la fin de l’année] ?

SNP : le 08 mars 2015 à l’occasion de la journée internationale de la femme, j’ai été invité par les femmes de la ville de Berberati et des localités de la région de la Mambéré Kadeï, qui souhaitaient que je me prononce sur ma candidature à la prochaine élection présidentielle en Centrafrique. Répondant à cette sollicitation maintes fois réitérée dans cette ville chargée d’histoires, j’ai sans détour et officiellement déclaré que je suis candidat.
La situation chaotique de mon pays m’incite particulièrement à prendre mes responsabilités.

D-N : Vous seriez l’un des seuls candidats [à la magistrature suprême] à sillonner le pays depuis plusieurs mois, pourquoi les autres ne le font pas ?

SNP : À travers ma profession d’expert évaluateur en diamant et or, j’ai travaillé pendant plus de 20 ans dans l’arrière pays. Cela m’a permis de tisser des liens étroits avec mes compatriotes notamment et également ceux de confession musulmane qui m’ont adopté. Je suis resté proche de ces populations auxquels j’ai continué de rendre visite malgré le déficit de sécurité dans ces zones.
Par ailleurs, je suis l’un des rares candidats à n’avoir jamais exercé aucune fonction politique et donc considéré comme un homme neuf, synonyme d’espoir pour le peuple qui souhaite un renouvellement de la classe politique.

D-N : La seule onction du peuple suffira-t-elle à vous porter au sommet de l’Etat ?
Les chefs d’Etat de la CEEAC, la France, d’autres bailleurs de fonds
imposeraient leur agenda ou sinon leur choix.

SNP : le chaos qui s’est installé aujourd’hui en Centrafrique est la résultante conjuguée de tentatives de musèlement du peuple et d’exclusion de certaines catégories de la population dans la gestion de la chose publique.

Il est donc temps de redonner la parole au peuple qui a le droit de disposer de lui-même au travers de la désignation de ses dirigeants.


D-N : Comment réconcilier le peuple centrafricain après cet épisode de violences confessionnelles ?

SNP : les récents événements sanglants qui ont endeuillés les 3ème, 4ème et 5ème arrondissements de la ville de Bangui le 26 septembre 2015 dernier, démontrent si besoin en était la fragilité de la situation en Centrafrique et la nécessité pour tous les leaders tant politique que religieux d’œuvrer davantage à la réconciliation nationale et surtout au vivre ensemble.
Je suis intimement convaincu pour ma part que l’objectif de la reconstruction de la République Centrafricaine n’est pas uniquement de remettre sur pied des bâtiments, des ministères, des secteurs économiques, des services mais bien de rebâtir une véritable société, une Nation.
J’ai la profonde conviction qu’aucune intervention de reconstruction ne pourra efficacement se faire sans l’adhésion de la population qui, elle-même, dépend d’un tissu social soudé, puisque les conflits peuvent éclore sans que la population les soutienne, mais il ne peut advenir de paix sans une population convaincue par l’intérêt de vivre ensemble en bonne entente.
C’est ensemble (Musulmans et Chrétiens) que nous sortirons de cette situation.

D-N : Après tant d’années de chaos, reconstruire une Nation relève d’un vaste chantier : quelles sont vos solutions ?

SNP : Le projet de société que je propose, ma vision, les programmes et mesures qu’il comporte visent à assurer et développer le bien-être de tous au travers d’une croissance économique inclusive.
Pour atteindre cet objectif, je souhaite orienter tous les moyens et tous les efforts de l’Etat sur 4 (quatre) axes stratégiques d’intervention comportant 60 (soixante) mesures phares que je rendrais publique très prochainement.

Rétablir la sécurité afin d’assurer le développement économique et offrir ainsi de meilleures opportunités à tous les citoyens à l’horizon 2020 ; Permettre à toutes les Centrafricaines et à tous les Centrafricains d’acquérir enfin les droits fondamentaux de tout être humain : manger à sa faim, avoir accès à l’eau potable, bénéficier des soins de base, inscrire ses enfants à l’école ; lutter contre le chômage des jeunes ; et restaurer le vivre ensemble entre les différentes communautés.
Telles sont mes ambitions !

D-N : On se donne rendez-vous au bord de l’Oubangui après votre investiture ?

SNP : Si Dieu le veut (Inch’ Allah) !

Lamine THIAM
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