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Art et Culture Publié le samedi 24 octobre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : La dissimulation

Après plusieurs propositions de titres pour ma chronique j’ai préféré la dissimulation. C’est un titre à la Alberto Monravia, le plus grand auteur contemporain italien, décédé, dont les œuvres sont des analyses implacables du caractère de l’homme et de la femme de ce pays. Avec lui, on peut parler d’un écrivain qui disséquait ou fustigeait ses compatriotes à travers leur mode de vie, leur vision de la famille et leur hypocrisie. Les hypocrites fut ma première proposition de titre. Il est devenu si courant qu’il ne fait plus d’effet sur lecteur qui a tendance à le banaliser. Alberto Monravia a été sans concession avec les hommes politiques et les électeurs, considéré comme des sournois. Souvent le lecteur, le peuple ou la population n’ont de regard que sur les hommes politiques et ne se critiquent pas. Cela paraît tout à fait normal, personne ne voyant son dos et ne possédant pas de miroir pour mieux se connaitre. L’écrivain était ce miroir pour que chacun regarde son visage et son cœur. Alberto Monravia ne pouvait que faire partie de mes auteurs préférés au même titre que les classiques russes dont je tiens mon style et mes thèmes. En ce moment j’écris un roman dont le huitième chapitre aurait plu à Fédor Dostoïevski.

La dissimulation du citoyen ordinaire est manifeste lorsqu’il s’agit d’élection. Pas forcément d’élections politiques mais tout ce qui concerne un choix entre plusieurs candidats. Une vraie aubaine pour un écrivain de regarder et d’entendre les différents électeurs. Il y a quelques semaines je fus élu comme membre de l’assemblée générale du Burida. Le Bureau ivoirien des droits d’auteur. Je pouvais faire acte de candidature comme membre du conseil d’administration. Certains m’y poussaient dans ce sens. Je n’ai pas l’étoffe d’un dirigeant quel que soit l’intérêt financier ou matériel que cela pourrait me rapporter. Je me sentirai ridicule que de voir des paires pour qu’ils votent pour moi. J’ai été toujours inquiet devant la tendance des individus à courir pour des postes électifs. J’ai surtout peur de la duplicité, de la dissimulation et de l’hypocrisie, des gens, des électeurs. On ne peut pas le savoir sans être un lecteur de la lecture de ravissement. Ce sont les ouvrages consacrés par les siècles. Les classiques, conseillés à tous ceux qui veulent diriger les autres pour mieux les connaitre afin de prendre des précautions. Je peux citer quelques noms de ces auteurs légendaires. Sénèque, Victor Hugo, Chateaubriand, Balzac, Tolstoï, Shakespeare et j’en passe. Ils sont français en grande partie. Les Français sont adulés dans le monde entier grâce à leur culture qui les rend fiers et souvent méprisants des autres. Nulle part dans le monde, sauf un peu l’Allemagne, on trouve un pays qui a enrichi autant le patrimoine culturel de l’humanité. Ces auteurs ont enrichi la pensée universelle. Lire les classiques, ces auteurs qui ont été consacrés par les siècles, est recommandée dans les ouvrages ; les plus brillants, consacrés au leadership. Il faut connaitre les hommes. Celui qu’on croyait, tous, qu’il sera le Président du Conseil d’Administration du Burida a été battu. J’ai surtout retenu ses propos. « J’ai été trompé par certains électeurs qui m’avaient promis de me donner leurs voix. » Un lecteur des ouvrages consacrés par les siècles n’aurait jamais été surpris. L’homme est ainsi, rempli de contradictions, d’une grande ambivalence et de beaucoup d’intérêt. On ne peut se fier à lui. Ce dimanche soir, à l’issue de l’élection présidentielle, de nombreux candidats vont revoir en images leurs meetings, réécouter les propos lénifiants de leurs supposés supporters ou militants et vont se mordre les doigts.

La déception sera grande chez plusieurs candidats qui n’étaient pas préparés à l’hypocrisie humaine. Quelqu’un écrivait sur son Facebook qu’il voyait les mêmes personnes aux meetings de tous les candidats qui passaient dans leur contrée. Une période électorale, pour de nombreuses personnes, est une période de traite, pour ne pas dire du racket. Elles disent que les candidats ne passeront pas avant cinq ans et donc l’occasion est favorable pour se remplir les poches même si elles savent que ce petit butin ne dépassera pas une semaine de dépenses. Celui qui va sourire, à l’issue d’une élection, est incontestablement la personne qui va disposer de « sacs d’argent. » Dans tous les pays du monde une élection est une affaire de sous, de sorte que dans certains pays où les dépenses électorales sont règlementées on assiste à des problèmes juridiques qui se tirent sur des années et des années. Ici, en Côte d’Ivoire, le gagnant est si connu d’avance qu’on ne parle plus que de taux de participation brandi par certains pour montrer leur mauvaise foi vis-à-vis du vainqueur. Mais tous les vaincus ont la chanson habituelle sur le disque rayé : « La fraude. » Pour une fois, je vais lire attentivement les chiffres de certaines localités ou régions ou les leaders ont promis des scores faramineux. A commencer par les taux de participation de leur région ou de leur ville. On doit finir avec la politique de démagogie qui caractérise ainsi de nombreux politiciens à la recherche de fonction lucrative et qui prennent leur souhait ou désir pour des réalités. Seul le combat sur le terrain paie et non les discours sur des estrades. La semaine prochaine ma chronique dont j’ai déjà le titre sera : « Le nouveau Alassane Ouattara. » Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe BitonKoulibaly
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