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Art et Culture Publié le lundi 16 novembre 2015 | Le Sursaut

Cinema / FESTILAG 2015 ‘’Saudade’’, Naky Sy Savané à l’affiche d’un drame

C’est à bord d’un bateau que la 4è édition du Festival international du film des lacs et lagunes (Festilag) a été lancée à Grand-Bassam le 14 novembre 2015, dans le quartier France.

Le choix de la ville historique, patrimoine mondial de l’Unesco, qui abrite par ailleurs la première salle de cinéma de la Côte d’Ivoire, ‘’n’est pas anodin’’, a expliqué l’actrice Naky Sy Savané, présidente du Festilag. «En tant que féministe, souligne-t-elle, mon militantisme vient d’ici. Je me dois de porter ce drapeau à travers tout ce que je fais dans mes créations. Nous avons le devoir de tout faire pour mettre en lumière cette ville qui est très importante». Cette 4è édition en hommage au cinéaste-documentariste, Idrissa Diabaté, se tiendra du 17 au 21 novembre. ‘’Porteur privilégié de la mémoire profonde du peuple dans l’audiovisuel ivoirien’’, Idriss Diabaté qui réalise depuis 1986 des documentaires sur des faits de société en Afrique, est de retour de Douendza, dans le pays Dogon au Mali, où il était pour le tournage d’un documentaire sur la céréale-mil. Le clap du festival qui sera donné à la place Aouvé à Treichville (Avenue 16, rue 9) sera suivi d’une séance de projections. En ouverture, le court métrage ‘’Saudade’’ réalisé en 2015 par Sébastien Uria Fernandez qui consacre l’affiche à la comédienne Naky Sy Savané. Photographiée de profil dans l’ombre d’une fenêtre qui laisse échapper une faible luminosité, la comédienne porte vers le visage une rose. Un drame fiction qui replace la présidente du Festilag dans son rôle privilégié d’actrice. ‘’Saudade’’ sera suivi de ‘’Hope’’, un long métrage (91 mn) du Camerounais Boris Lojkine.

FEMINISME, PAS UN VAIN MOT POUR NAKY

Pour la comédienne, son ‘’féminisme n’est pas un vain mot’’ et elle prévoit de commémorer le 19 novembre la marche historique des femmes sur la prison de Grand-Bassam, dans le quartier France. Celles-ci, ayant exigé et obtenu la libération de leurs époux incarcérés. Cette marche sera suivie de la projection du film documentaire ‘’Congo, un médecin pour sauver les femmes’’ d’Angèle Diabang. Ce film qui était récemment à Abidjan au Festival Ciné droit libre focalise sur le chirurgien Denis Mukwege (Prix Sakharov en 2014) qui opère les femmes victimes de sévices sexuels. Aussi cette 4è édition du Festilag implique-t-elle les hommes dans la lutte contre l’excision. ‘’Quelle prise en compte dans les médias et l’audiovisuel’’ est le thème des échanges qui se tiendront. A côté, il y aura une exposition des œuvres de l’artiste-peintre Kourouma de Kimbirila.

Initié en Côte d’Ivoire dans une période post-crise, le Festilag, à travers ses promoteurs, s’est donné pour mission de réconcilier les Ivoiriens autour du cinéma. «L’avenir de mon pays me préoccupe. Le fait que mon pays soit en paix me tient à cœur. Dans mon projet artistique, je prône la cohésion. Nous avons parcouru le pays pour qu’il y ait la cohésion entre les peuples. La culture est la base de tout», précise la présidente du Festilag.
Témoignant de l’impact du 7è art sur les populations et la contribution du Festilag dans la réconciliation des Ivoiriens, Kélétigui Coulibaly, le délégué général du festival, rappelle que ‘’grâce au Festilag, nous avons réussi, à Abobo, à réconcilier deux quartiers à travers deux chefs qui ne se parlaient pas’’.

FESTILAG, UN PROGRAMME ECONOMIQUE POUR LA RELANCE DU CINEMA

Programme économique, le prétexte du Festilag est de contribuer à la relance de l’industrie du cinéma et à la réouverture des salles de cinéma. «On veut déclencher l’ouverture des salles que nous convoitons. Il faut que les salles s’ouvrent», a souhaité Kélétigui Coulibaly qui est revenu sur certaines causes de la fermeture des salles et la crise du cinéma.
«Ce n’est pas le développement des Ntic qui tue le cinéma», a-t-il souligné. Pour lui, le problème fondamental, selon des enquêtes faites, c’est que la plupart des exploitants de cinéma en Côte d’Ivoire étaient des hommes d’affaires et de culture autodidacte. «Lors de la crise des années 1980 avec la baisse du coût du cacao, les salles qui ont commencé à fermer, ce sont celles des quartiers populaires. On n’a rien fait», a-t-il rappelé. Seul le cinéma les Studios au Plateau, se souvient Kélétigui, a eu à réagir par le moyen de la publicité pour espérer ramener le public en salle. Par ailleurs, la télévision qui arrêtait à 21 H 30 ses programmes dans les années 1970, a tiré profit de cette crise du cinéma en augmentant son programme télévisuel.
Donnant son avis sur des perspectives de la relance du cinéma en Côte d’Ivoire, le délégué du Festival, spécialisé en marketing, invite à se tourner vers un cinéma qui ressemble au peuple. «Ce qui intéresse les gens, c’est le cinéma qui nous ressemble. Les jeunes de maintenant font un cinéma qui leur ressemble», a indiqué Kélétigui Coulibaly.
Prix du meilleur long métrage au Festilag 2014 avec ‘’Dakar trottoirs’’, le réalisateur sénégalais, Hubert Laba Ndao, a intégré le jury de la 4è édition présidée par Idriss Diabaté.
Cette année, le Festival accueille plusieurs films dont le documentaire ‘’La trace de Kandia’’ dit la voix d’or du manding, le récent ‘’Brooklyn’’ de Pascal Tessaud, ‘’Cellule 512’’ de Missa Hébié (Burkina Faso), ‘’Danbé, la tête haute’’, une comédie dramatique dans laquelle joue l’Ivoirienne Tatiane Rojo, etc.

Koné SAYDOO
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