x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 21 novembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

La France ne larguera pas la bombe atomique sur le continent africain

La France est en guerre depuis le vendredi 13 Novembre 2015. La France est dans la guerre depuis le 15 Novembre 2015 contre le groupe terroriste Daesh. C'est précisément au cours de cet événement de solidarité mondiale dans la douleur aux côté de la France qu'un dirigeant de parti politique d'extrême droite, lors d'une interview à une chaîne de télévision, a dit que " la France a le moyen de cesser la pollution de notre mer. Et ce moyen s’appelle l'uranium enrichi. De nombreux problèmes seront résolus si on on annihile le continent africain " . Le parti d'extrême droite en questions n'a pas encore réagi à cette ivresse dans l'art polémique de débiter des méchants mots à l'égard de l'Afrique et des africains.

Mettant en garde contre le fondamentalisme religieux, à Izieu lors du 71 eme anniversaire de la rafle de 44 enfants juifs par la GESTAPO, le Président de la République française François Hollande disait : " A chaque fois que des juifs sont tués parce qu'ils sont juifs, des chrétiens sont tués parce qu'ils sont chrétiens, des musulmans sont tués parce qu'ils sont musulmans, la barbarie n'a pas d'âge, de couleur et de limite. Plus que jamais, l'histoire nous livre ses leçons pour le présent " Vivement que le Président François Hollande ne laisse pas les codes secrets de la bombe atomique de la République Française aux mains de celui qui a expliqué que " le meilleur moyen de se débarrasser définitivement des morts en méditerranée, c'était de se débarrasser définitivement des africains à l'aide de la bombe atomique ". L'auteur de ces propos choquants se trompe de continent. Ce n'est pas d'Afrique d'où partent en majorité les migrants chrétiens d'orient et musulmans vers la méditerranée, l'Allemagne, l'Autriche, la France, la Grande Bretagne, la Hollande, la Norvège, la Suède mais d'Afghanistan, d'Irak et de Syrie. Il montre l'étendue de son ignorance de l'Afrique, le continent de l'avenir où vivent en bonne intelligence, la paix, le partage et dans le bien vivre ensemble des centaines de milliers de français de l'étranger et de binationaux.

Non, non et non la France sous l'impulsion et l'autorité du Président François Hollande ne larguera pas la bombe atomique sur le continent africain, partenaire commercial stratégique, débouché des produits manufacturiers, d'équipement et de consommation des firmes françaises, source d'approvisionnement en matières premières pétrolières, minières, minéralogiques et stratégiques. La France de Hollande ne prendra pas le raccourci de la récupération politique, de l'amalgame, de la peur, de la division, de l'exclusion, de la déstabilisation sur le dos des africains et des migrants de la méditerranée, après avoir démontré au monde entier qu'il est à la hauteur de la bonne gestion de la guerre contre le terrorisme, en privilégiant la sacralité de la vie humaine du citoyen ou de l'étranger, au travers des mesures efficientes internes de sécurité, de l'écoute lucide dans une approche constructive et participative, de la prise en charge des propositions de l'opposition politique, de la réflexion et de l'action sécuritaires, du rapprochement avec la Russie et des Etats unis d'Amérique et de la mutualisation des efforts en terme de coordination des stratégies de neutralisation et d'éradication du terrorisme de guerre.

Le monde ne doit pas entrer dans l'avenir de la guerre contre le terrorisme à reculons en perdant trop de temps sur la narration des causes, impacts et convulsions. Dans bien des contrées du monde, il est déjà utilement connu que le terrorisme naît, se développe, se transforme et prospère sur le terreau fertile de onze (11) facteurs, à savoir

1. la pauvreté;

2. l'obscurantisme;

3. l'exploitation de la religion;

4. l'injustice dans la répartition équitable des richesses nationales;

5. l’ingérence militaire étrangère dans les affaires internes d'un pays indépendant et souverain, sans assurer le service après vente;

6. la surpopulation juvénile sans perspective d'emplois générateurs de revenus et d'intégration au circuit économique domestique ou mondial d'échanges commerciaux ou de transferts de flux financiers;

7. le trafic de la drogue

8. le commerce des armes lourdes et légères;

9. la prise d'otages et le paiement de rançons, la corruption, le trafic d'influence, la complicité

10. le trafic d'êtres humains et d'organes;

11. le produit d'appel et l'endoctrinement pour prendre possession de la tête des jeunes psychologiquement fragiles, dérangés mentalement ou exclus du système économique sans perspective d'avenir, sans repère, sans débouché pour la promotion de l'indépendance de l'individu dans un contexte de liberté du marché.


Le terrorisme n'est pas invincible s'il y'a la volonté politique,, les moyens et les effectifs. Il doit être combattu de l'intérieur car toute citadelle imprenable et infranchissable n'est destructible que de l'intérieur. Pour le neutraliser il faut tarir ses sources de financement, d'approvisionnement en moyens de destruction, d'idéologie fanatique, obscurantiste, intégriste, d'informations venant de ses poches de complicités domestiques et internationales, de ses réseaux / cellules dormantes et en hibernation.

Le monde n'en finit plus de subir les soubresauts du terrorisme. Charlie Hebdo à Paris en France en Janvier 2015, la Terrasse à Bamako au Mali en Mars 2015, le musée Bardo à Tunis en Tunisie en Mars 2015 et le campus universitaire de Garissa au Kenya en Avril 2015, sans oublier le Nigeria qui subit de manière récurrente les attaques de Boko Haram et Paris du vendredi 13 Novembre 2015. Face au terrorisme qui dissimule son énergie, sa capacité de nuisance et les déploie à dose calculée et précise, le monde doit éviter de s'installer dans les critiques stériles, les déclarations de forme, les démonstrations tapageuses par voie de presse écrite et audiovisuelle et sur les réseaux sociaux qui servent aux groupes terroristes devenus des organismes robotiques autonomes spécialisés dans le camouflage, l'embuscade, la complicité, le renseignement, l'infiltration, l’hibernation, l'attentat surprise,l'attaque suicide, la bombe humaine, la violence meurtrière en grandeur exponentielle. Les terroristes aiment plus être devant la camera pour avoir un nom, une signature, une marque de fabrique, un statut et amplifier la caisse de résonance de leurs attentats de masse au plan international.

L'Afrique travaille avec ses moyens dérisoires, sa tension de trésorerie, l'énormité de ses besoins prioritaires et la faible préparation psychologique de ses populations pour mettre les consciences en éveil, prévenir le mal, avertir de l'existence du mal et agir. L'Afrique remporte des succès contre le terrorisme dans la discrétion, le professionnalisme et la coopération, avec en Avril 2015, neuf terroristes tués en Tunisie, un otage hollandais libéré d'AQMI par les forces spéciales françaises, des morts, des blessés et des prisonniers parmi les jihadistes au Mali, le chef du groupe jihadiste AJNAD MISR tué en Égypte, le bombardement de deux (2) camps des shebabs en Somalie par l'aviation kenyane. L'Afrique n'a pas baissé la garde face au terrorisme et à l'intolérance religieuse.

Le terrorisme est plus une guerre idéologique qu'économique. Le terroriste ne craint pas la mort qui lui sert d'inspiration. Renoncer est un mot qui est étranger au terroriste. Toutes les atrocités humaines naissent dans l'innocence. Les populations innocentes africaines aident les terroristes par ignorance, injustice, lavage de cerveau, endoctrinement, coercition contre leur gré, vengeance, appât du gain en étroit lien avec les trafics d'armes et de drogue. Sur le campus universitaire de Garissa au Kenya, les terroristes ont pris en otage 400 étudiants. Profondément convaincus, endoctrinés et ancrés dans l'islamisation forcée de la société, les tueurs terroristes ont tiré au hasard, puis ont laissé partir les musulmans et tué 142 étudiants chrétiens. Avec cet acte odieux, l'Afrique doit se réveiller, se dépasser et comprendre que l'islam est désormais tributaire du fond de violence et de domination plus que de la forme de religion d'amour et de paix.

La foi naît de ce que l'on entend. Il n'y'a pas d’hérésie ou de philosophies plus odieuse pour la religion que le dogmatisme ou l'obscurantisme de l'homme qui se prend pour Dieu sur terre ou qui croit agir au nom et pour le compte de Dieu. Le Dieu "Allah " de l'islam, Puissant et Miséricordieux, Créateur du ciel et de la terre est seul à savoir qui il veut punir, qui il veut épargner. Le Dieu " Allah " est Compatissant. Il n'aime pas le péché mais aime le pécheur qu'il a crée à sa ressemblance et à son image. Tu ne tueras point est un des commandements de Dieu " Allah " c'est à dire tu n’ôteras point la vie à un être humain.

L'Afrique est par essence plus collective qu'individuelle. Le plus grand défi auquel les africains sont confrontés face au terrorisme est le déficit d'implication des populations musulmanes dans la méthode, l'organisation, la communication, la sensibilisation, la mobilisation et la pédagogie sur la démarcation et la différence entre l'islam, une religion de paix, de partage, d'ouverture qui accepte la coexistence avec les autres religions et l'islamisme / fondamentalisme religieux. Cet engagement doit se faire pour éviter que les innocents paient pour les dogmes, les erreurs, les engagements, les politiques d'une vision sectaire musulmane qui cherche la domination de l'islam sur les autres religions.

Face au terrorisme à connotation religieuse, l'islam doit résorber l'islamisme par les onze (11) solutions suivantes:

1. mettre de l'ordre dans la maison islam ;

2. désacraliser la violence meurtrière ;

3. bannir la destruction des acquis démocratiques, économiques et sociaux par les fusils, les grenades, les bombes et les attaques suicides ;

4. faire un toilettage au niveau des textes, des commentaires, des prêches, de l'éducation et de la formation religieuses au lieu d'une révolution religieuse ;
5. aider à résorber la méfiance, la haine et la peur des autres à l'égard du musulman modéré, ouvert et tolérant qui est désormais pris en otage par les agissements terroristes dont il n'est ni responsable ni comptable ;

6. prôner un islam tolérant, intégrateur, légaliste en conformité avec le droit en vigueur ;

7. ouvrir les yeux sur la vulnérabilité des musulmans tolérants mais cibles collatérales de l'intolérance religieuse fondamentaliste parmi environ 500 millions de chrétiens que compte l'Afrique ;

8. faire comprendre que la détermination des islamistes à faire gagner du terrain à la violence en Afrique révèle la faiblesse de l'approche attentiste de l'élite musulmane, des guides religieux, dans la réaction tardive dans la communication, la sensibilisation, la vulgarisation, la mobilisation, la pédagogie, l'éducation et la formation religieuse sur la menace stratégique et imminente de l'islamisme ;

9. ne plus faire de l'islam un acteur neutre ou désespérément absent mais sérieux et de bonne foi contre le terrorisme ;

10. ne pas confondre islam et islamisme ;

11. ne pas favoriser l'ambition islamiste comme prétention de domination et de risque émergent pour l'Afrique.


Laurent Maurice Kouakou
chroniqueur expert consultant
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ