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Politique Publié le mercredi 25 novembre 2015 | Le Patriote

Interview: parti unifié/ gilbert koné kafana (SGA du RDR): “Il faut rapidement mettre fin à la guerre des temples”

© Le Patriote Par Atapointe
Visite d’Etat dans le district des Savanes : Kong accueil le président Alassane Ouattara
Vendredi 5 juillet 2013. Kong. Dans le cadre de la visite d’Etat qu’il effectue dans le district des Savanes, le président Alassane Ouattara a animé un meeting en presence de la Première Dame, Dominique Ouattara, de plusieurs membres du gouvernement et d`une population mobilisée pour l`occasion. Photo: le ministre Kafana Koné, maire de Yopougon.
Depuis la fin de l’élection présidentielle, un sujet fait actuellement polémique au sein de la grande famille des Houphouétistes : le nom du futur parti unifié. Dans chaque état-major des partis politiques du RHDP, l’heure est au débat sur la question. Nous avons rencontré le ministre d’Etat Gilbert Kafana Koné, le secrétaire général adjoint du RDR chargé de l’organisation, du patrimoine et de l’administration, pour en savoir plus. Dans cet entretien, il donne son avis sur la question et appelle à un rassemblement autour des valeurs qui fondent l’Houphouétisme. Interview

Le Patriote : Vous avez été l’un des responsables de la campagne du président Alassane Ouattara. Quelles leçons tirez-vous de cette victoire ?
Gilbert Kafana Koné : Je me réjouis de cette victoire. Non pas parce qu’elle est surprenante, puisque tout le monde savait que la réélection du président Alassane Ouattara ne posait aucun problème. Le souci était la mobilisation et le taux que le président Ouattara obtiendrait. Et sur ce point, je pense qu’il y a eu une satisfaction générale, et particulièrement par rapport au score qu’il a obtenu (83,66%, Ndlr). Ce qui est vraiment rare en Afrique. Les conditions de paix et de démocratie dans lesquelles ce scrutin s’est déroulé, constituent aussi pour nous des points de satisfaction parce que l’image de la Côte d’Ivoire a été restaurée. Pendant les dix années passées, de 2000 à 2011, la Côte d’Ivoire a montré l’image d’un pays violent et sans cœur. Les investisseurs commençaient à avoir peur de notre pays et se posaient la question de savoir comment les élections de 2015 se passeraient. En tout cas, je pense que la démonstration a été faite que cela n’a été qu’une parenthèse. Aujourd’hui, tout le monde peut dire que la Côte d’Ivoire d’Houphouët Boigny est de retour.

LP : Nous constatons beaucoup de célébrations çà et là alors que le président a demandé de se mettre au travail…
GKK : Les fêtes sont organisées à la demande des militants et personnellement je n’y trouve pas d’inconvénients. Parce qu’au fond, la fête est une occasion de mobilisation de nos militants. Le fait de fêter ne peut pas empêcher quelqu’un de travailler. Les célébrations se se déroulent les week-ends. Partout où les militants le demandent, il faut faire droit à leur sollicitation.

LP : Vous avez parlé de chiffres. Quand on prend le taux de participation de l’élection présidentielle de 2010, nous étions à plus de 80% au premier tour et cette année, on est à environ 53%. Vous n’en avez pas parlé, est-ce l’expression d’une gêne ?
GKK: Ce n’est pas du tout une gêne. Les contextes de 2010 et de 2015 ne sont pas les mêmes. En 2010, il y avait un enjeu. Il s’agissait, pour chacun, de sauver ce qu’il pouvait sauver, car il était question de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Nous devrions à cette époque sortir d’une crise vécue par chacun. Il était normal que, pour en sortir par le haut, chacun se mobilise pour faire valoir son vote. On ne doit pas comparer l’élection de 2015 à celle de 2010. Pour cette année, nous étions dans une période normale, a priori sans enjeu, sauf le plébiscite du chef de l’Etat. Au Sénégal, en 2012, le taux était de 51,58% tandis qu’au Mali, il y a deux ans, il était de 48%. C’est une tendance un peu partout. Inutile de polémiquer là où il n y a pas lieu de le faire. Le président a été élu par la majorité des électeurs inscrits.

LP : La branche pro-Sangaré du FPI estime que c’est son appel au boycott qui a été entendu…
GKK : Politiquement, c’est de bonne guerre. Reste à savoir quel est impact de cet appel au boycott. Cela reste à vérifier. Ils peuvent continuer de penser et dire ce qu’ils veulent, mais la réalité est là. 53% ce n’est pas petit en démocratie, et tout le monde l’a reconnu.

LP : Comment expliquez-vous le fait qu’il y ait encore, comme en 2010, des régions comme la Mé où le chef de l’Etat n’arrive pas à avoir des scores honorables ?
GKK : Je ne vois pas une zone où le président Ouattara n’a pas progressé.

LP : Il a progressé, mais il n’a pas gagné…
GKK : Il n’y a qu’une ou deux zones, ça ne peut pas être toute la Côte d’Ivoire. Quand vous prenez le cas du Moronou, je pense qu’on peut comprendre. C’est chez Affi N’guessan. Il est dans sa famille, et il faut le respecter. C’est tout à fait normal. Si vous êtes un homme politique et que vous ne gagnez pas chez vous, c’est qu’il y a un problème. Cela ne peut pas constituer un désaveu pour le président Alassane Ouattara. Il faut retenir que l’écrasante majorité des Ivoiriens a approuvé l’action du président Alassane Ouattara.

LP : Quand vous analysez les chiffres avec du recul, est-ce qu’on peut dire que le président Alassane Ouattara est un leader national ?
GKK : Il n’y a aucun doute. Partout, il a fait des résultats honorables qui vont jusqu’à frôler les 100% par endroits. C’est un grand leader, un grand président, un leader charismatique. Nous devons être fiers de ces résultats.

LP : Vous êtes à la tête d’une commune reconnue comme favorable à l’ex-président de la République. Est-ce qu’on peut dire, M. le Maire, que grâce à vos actions, les tendances ont changé aujourd’hui ?
GKK : Je ne sais pas si mon action a porté parce qu’il ne s’agit pas de moi, mais du président de la République. Je n’étais qu’un porte-parole. L’action du président est connue par tout le monde et je n’ai rien à y voir. Par contre, je pense qu’on aurait pu faire mieux. La part qui est revenue au président de la République, cela rentre dans le cadre normal de toute la Côte d’Ivoire. Je n’ai cependant pas été satisfait du taux de participation de la commune de Yopougon. Nous continuons de rechercher les raisons.

LP : Que comptez-vous faire pour que les actions du chef de l’Etat puissent davantage être reconnues par les populations et que le RHDP puisse s’enraciner dans la zone ?
GKK : Nous allons engager la suite de nos actions. Nous avions travaillé dur pour restaurer l’image de la commune. Pour l’instant, les choses sont en bonne voie. D’importants projets ont été réalisés, tandis que certains sont en cours, d’autres verront un début de réalisation. L’action pour nous est une action de proximité. C’est le sens de la tournée que nous sommes en train de faire basée sur les actions sociales et la consolidation de la cohésion sociale. Nous sommes en train de faire le tour des communautés et c’est à cela que nous voulons nous attaquer à présent.

LP : Pour revenir au RHDP, pensez-vous que, avec du recul, cette alliance a véritablement marché ? Que les uns et les autres ont travaillé dans la sincérité la plus totale ?
GKK : Les hommes sont ce qu’ils sont, mais le RHDP lui-même n’est pas en cause. Je pense que l’adhésion, de manière globale, a été totale. Sur le terrain, les individus fonctionnent par rapport à leurs ambitions, leurs appréhensions et leurs états d’âme. Il y a eu quelques grincements çà et là. Cependant, il nous appartient d’œuvrer pour améliorer nos rapports pour assurer une meilleure cohésion.

LP : Au vu des résultats à Yamoussoukro, Daoukro, Abengourou, vous n’avez pas atteint le même score que dans les villes du Nord. Certains pensent que le RHDP ne vit qu’au niveau de la direction. Qu’en dites-vous?
GKK : Je suis désolé, car c’est une mauvaise lecture. Les résultats obtenus par le président de la République, dans chaque zone, sont là. Je suis navré qu’on puisse penser ainsi.

LP : On sent le taux de participation plus élevé dans les zones traditionnellement favorables au pré- sident que dans celles favorables au PDCI ?
GKK : Ce n’est pas nouveau et cela est normal. Tout leader a un fief. Ce serait dommage si vos propres parents ne vous supportent pas à fond. C’est ce qui montre que vous avez un ancrage important. C’est l’effet de l’ancrage du président auprès de ses parents. Pour le reste, il faut saluer la mobilisation des Ivoiriens qui sont allés au-delà des 50%. Je ne sais pas quels sont les leaders qui arriveront à faire mieux que ce que le président Ouattara vient d’obtenir. Il faut continuer à travailler.

LP : Le chef de l’Etat a parlé d’un « Ivoirien nouveau ». En tant que citoyen, qu’attendez-vous de ce chantier du président de la République ?
GKK : Le président nous montre chaque jour la ponctualité. Nous n’arrivons pas à le suivre. Or, c’est important cette ponctualité. Car, elle est la politesse des Rois. Et le président l’incarne si bien. Il y a aussi l’acharnement au travail, mais surtout l’intégrité. Parce que ce n’est un secret pour personne que la corruption est décriée partout en Côte d’Ivoire. Nous en dénonçons nous-mêmes. Il va falloir changer. L’Ivoirien nouveau est celui qui doit travailler avec acharnement, qui respecte le bien public et qui aime son pays. C’est celui qui pense à son pays avant de penser à lui-même.

LP : Vous n’avez pas parlé de la justice et de la réconciliation. Estce par omission ou est-ce votre manière de voir ?
GKK : Ce n’est pas par omission. La justice fait partie de la vie de tous les jours. Je ne peux pas dire que la justice ne joue pas son rôle. Sur ce point, je n’ai pas d’observation à faire.

LP : Vos adversaires disent qu’il y a une justice à double vitesse. Car, affirment-ils, jusqu’à présent le camp Ouattara n’est pas inquiété…
GKK : C’est une chanson qui est connue. On ne peut pas dire que : « On m’a attrapé parce que je suis voleur et qu’il y a en qui sont en ville ». Du point de vue éthique, je ne crois pas que ce soit normal de le dire. La question est de savoir qui a fauté et qu’on n’a pas puni. Il faut laisser à la justice le soin de faire son travail. Je ne suis pas juge. Par conséquent, je ne peux pas juger de ce que la justice est en train de faire en ce moment. Il faut plutôt qu’ils trouvent le moyen pour prouver qu’ils ne sont pas fautifs au lieu de parler de justice des vainqueurs. Quelqu’un l’a déjà dit, on n’a jamais vu de justice des vaincus.

LP : Que pensez-vous que le pouvoir pourrait faire comme gestes à l’endroit des opposants pour faire avancer le processus ?
GKK : Je n’ai pas de leçon à donner au chef de l’Etat, encore moins des conseils. C’est un grand politicien, un grand homme d’Etat, qui aime profondément son pays et qui veut faire tout ce qu’il peut pour y amener la réconciliation. Je lui fais confiance.

LP : A la sortie du dernier bureau politique du PDCI-RDA, le président Henri Konan Bédié a lancé un appel pour que les partis composant le RHDP reviennent à la « maison PDCI », qui pourrait être le parti unifié. Qu’en pensez-vous ?
GKK : Je pense que le président Bédié, en sage africain, est dans son rôle, quant il demande aux autres partis de revenir à la maison. Il est le gardien de la maison et du temple. En tant que tel, il lui revient de faire appel aux autres. S’il ne l’avait pas fait, on pourrait le lui reprocher. Ceci étant, il faut savoir que ce qui s’est passé fait partie de la vie. Voilà qu’à la disparition du père, d’autres enfants sont allés se retrouver pour construire d’autres maisons. Ceux-ci ont eu des enfants et des petits-enfants. A un moment, tous les fils décident de se retrouver autour des valeurs enseignées par le père. Vous savez, un héritage laissé par un père comporte quatre volets. Il y a le patrimoine immobilier. Il y a l’œuvre du père, à savoir la construction de cette Côte d’Ivoire moderne laissée par le président Félix Houphouët Boigny. Il y a son instrument politique, le PDCI. Enfin, il y a l’enseignement du père, qui s’adresse à tout le monde. Chacun d’entre nous est héritier d’une partie de cet héritage au moins. De quoi s’agit-il ? Il est question aujourd’hui de l’instrument politique laissé par le père. Tout le monde ne peut pas rester indéfiniment sous le toit du père. Ce changement est inscrit dans l’Histoire. Si les enfants se sont retrouvés aujourd’hui, ils ne le font pas autour de la maison, mais plutôt autour des valeurs enseignées par le père. Demander à ceux-là, qui sont allés fonder d’autres foyers ailleurs de revenir, c’est ramer à contrecourant. Donc, les enfants se sont entendus sur ce volet de l’héritage du père, celui des valeurs et c’est de ça qu’il s’agit. Je pense qu’il faut mettre fin très rapidement à la guerre des temples ou des maisons parce que toutes ces maisons font partie de l’histoire de notre pays. Quelles que soient les raisons pour lesquelles ces maisons ont pu naître, tout ceci fait partie désormais de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Il faut que ce soit traité ainsi. Maintenant, nous avons des objectifs et des enjeux nouveaux. Il s’agit de nous mettre d’accord et nous approprier les valeurs enseignées par le père, qui sont des valeurs universelles et resteront éternelles tant qu’il y aura des hommes sur cette Terre. Ceci nous permettra de nous projeter dans l’avenir et de construire une nouvelle Côte d’Ivoire. Mener le débat en termes de maison ne me paraît pas opportun et il faut y mettre fin. Car ce n’est pas la priorité.

LP : Quel pourrait être ce cadre politique et institutionnel pour pouvoir mener ce débat sur les valeurs dont vous parlez ? En d’autres termes, est-ce que RDR, le MFA, l’UDPCI et l’UPCI sont prêts à se dissoudre pour revenir au PDCI ?
GKK : C’est justement pour ça qu’il ne faut pas parler de maison étiquetée RDR, PDCI, UDPCI ou MFA. Il ne faut pas travailler dans ce sens. Il faut que nous acceptions de tourner la page. Le meilleur hommage à rendre au père, c’est de nous approprier ses valeurs qu’il a enseignées. Et que la nouvelle maison que nous allons bâtir, nous puissions mettre à la porte le nom du père fondateur. Nous devons être prêts à abandonner toutes nos étiquettes, parce que le nom d’un parti n’est pas immuable et éternel. Ce qui importe, ce sont les valeurs que veut véhiculer ce parti politique. Ne nous cantonnons pas au nom du parti politique.

LP : L’héritage politique d’Houphouët n’est-il pas le PDCI ?
GKK : Le PDCI n’est qu’une partie de l’héritage. Cela n’est pas l’essentiel. L’héritage des valeurs enseignées par Houphouët Boigny n’est pas enfermé quelque part. Toutes ces valeurs sont reconnues par les différents partis du RHDP.

LP : L’appellation RHDP pose-telle problème réellement ?
GKK : Pour moi, ce nom ne pose pas de problème. Cela peut gêner d’autres. Mais jusque-là, je ne pense que cela cause un problème à quelqu’un au sein de l’ensemble des partis politiques qui se sont mis d’accord pour retenir l’appellation du RHDP. On peut certes mener le débat, mais je souhaite qu’il soit le plus bref possible pour nous permettre d’aller à l’essentiel.

LP : Après l’élection présidentielle, quelles sont les échéances les plus proches au niveau de l’alliance houphouétiste ?
GKK : A mon avis, je pense qu’il faut s’organiser le plus rapidement pour que le parti unifié voie le jour.
Parce qu’il n’y a pas mal de difficultés qui pourraient être à l’horizon. Il faut faire en sorte de ne pas arriver à une juxtaposition de chapelles politiques. Il faut arriver à faire un malaxage de tout ceci pour en arriver à quelque chose d’homogène.

LP : Cela traine depuis dix ans. Vous y croyez réellement ?
GKK : Si chacun doit rester dans sa maison, ce n’est pas par miracle que cela se fasse. Il s’agit de franchir le pas et d’affronter les difficultés qui font partie de la vie des hommes.

LP : Est-ce que l’unification se fera avant les échéances locales?
GKK : C’est une question à laquelle je ne peux répondre, car je ne fais pas partie des présidents qui décident. En tout cas, c’est ce que les leaders décideront qui se fera.

LP : Est-ce en rangs serrés, comme ce fut le cas de la présidentielle, ou en rangs dispersés que les partis du RHDP iront à ces élections locales ?
GKK : J’ai dit qu’il faut aller très rapidement, avant les élections, à ce parti unifié. Si on va en ordre dispersé à ces élections, quand est-ce qu’on ira en parti unifié ? Nous avons déjà des élus et je pense que le problème, c’est de construire le parti unifié. A quel moment ? Cela relève des deux chefs. Mais je ne pense pas que ces élections soient pour demain. Nous avons donc le temps pour bâtir ce parti.

LP : Il se dit qu’au niveau du RDR, vous n’êtes pas totalement partants pour le second volet de l’appel de Daoukro, notamment sur le mode de succession du président Ouattara ? Est-ce que le RDR est d’accord que le prochain président de la République viendra du PDCI ?
GKK : Si nous parlons de parti unifié, la question ne se pose pas. Maintenant, si on sort de ce cadre, la question se pose. Et je ne saurai y répondre.

LP : Avez-vous la même lecture que le PDCI, qui estime que l’alternance en 2020 doit se faire avec un cadre de ce parti pour diriger la Côte d’Ivoire ?
GKK : Il s’agit de la Côte d’Ivoire, et non d’un parti politique. Je crois que la réponse a été donnée par le président de la République lui-même. Ce sera le meilleur qui lui succédera. Car, il s’agit de bâtir la Côte d’Ivoire pour tout l’ensemble des Ivoiriens. Celui qui doit gérer ce pays doit être le meilleur.

LP : Quel qu’il soit ? Du PDCI ou du RDR ?
GKK : Oui, quel qu’il soit. Il faut qu’il soit un Ivoirien et le meilleur d’entre nous. Il s’agit de bâtir la Côte d’Ivoire en poursuivant l’œuvre gigantesque entreprise par le président Ouattara, de donner de l’espoir à nos enfants et de bâtir l’avenir de notre pays. Lequel avenir doit se faire avec le meilleur, quel qu’il soit.

LP : Le chef de l’Etat a parlé de la réforme constitutionnelle où il est question probablement d’un poste de vice-président. Pouvezvous nous en dire davantage ?
GKK : Seul le président de la République peut répondre à cette question. Parce que cela n’a jamais été débattu nulle part. Je ne peux vous en dire plus.

LP : Que pensez-vous néanmoins de la réforme constitutionnelle en vue, notamment de l’article 35 dont a parlé le président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Koné ?
GKK : Je crois que le discours du président du Conseil Constitutionnel, lors de la prestation de serment du président de la République, a indiqué la voie à suivre et rappelé les conditions dans lesquelles la Constitution actuelle a été rédigée, et qui nous ont conduits à une crise. Il faut éviter le piège de 2000. Tout le monde est d’accord et tous les accords, notamment de Marcoussis, ont mis le doigt sur les points à réviser. Il est question d’élaborer une Constitution plus consensuelle, plus lisible et qui soit véritablement digne de la Côte d’Ivoire et du 21ième siècle.

LP : Beaucoup attendaient cette révision avant. Pourquoi maintenant ?
GKK : Il fallait bien le faire à un moment donné. La révision de la Constitution n’était pas en tant que telle une priorité. Vous avez vu les conditions dans lesquelles le président avait pris le pouvoir en mai 2011. Il ne pouvait pas, dans ces conditions, s’engager dans une autre polémique de révision constitutionnelle. Je crois qu’il a fait le bon choix. Il a remis la Côte d’Ivoire au travail. Il a ouvert de grands chantiers pour ce pays. Il a ouvert un boulevard, il s’agit maintenant de faire les réglages. Et je crois que le moment choisi me paraît être le bon.

LP : Dans la presse, il est question d’écourter les mandats des élus locaux. Avez-vous, un avis sur la question ?
GKK : Si je dois donner mon avis, je ne souhaiterai pas voir mon mandat écourté pour une raison très simple. Quel bilan voulez-vous que je présente à mi-parcours ? Si mon mandat est écourté, mes adversaires pourront utiliser mon bilan comme argument, et que je ne pourrai pas défendre. Ceci étant, le gouvernement est libre de fixer la date des élections des collectivités territoriales à tout moment en fonction de son analyse de la situation.

LP : On sent moins la classe politique ivoirienne sur les attaques terroristes. On a vu ce qui s’est passé à Bamako récemment. Or, il est de coutume de dire que quand la maison du voisin brûle, vous n’êtes pas à l’abri. Pourquoi la Côte d’Ivoire semble ne pas trop se préoccuper de ce qui se passe à ses côtés ?
GKK : Il ne s’agit pas de parler dans la presse et prétendre qu’on soutient ces pays. Il y a des soutiens plus discrets et plus efficaces. Ce n’est pas de paroles dont on a besoin. Croyez-vous que ce sont les paroles qui intimident ces barbares ? Ce sont les vraies actions. Et je crois que personne ne peut exceller la Côte d’Ivoire dans ce domaine.

LP : Pensez-vous que la Côte d’Ivoire est à l’abri de ces attaques djihadistes ?
GKK : Aucun pays n’est à l’abri. Qui aurait pu penser que des pays développés comme la France pouvaient connaitre ce genre d’attaque ? Qui pouvait prévoir ce qui est arrivé aux EtatsUnis dans la destruction des tours jumelles ? Le terrorisme n’a pas de frontière. Nul n’est à l’abri.

CHARLES SANGA ET EDGAR KOUASSI
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