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Sport Publié le vendredi 27 novembre 2015 | Diasporas-News

Judo / Gnéto Priscilla et Gnéto Astride : Deux sœurs, une passion

© Diasporas-News
Judo: Gnéto Priscilla et Gnéto Astride
Le hasard les a projetées au judo. Mais leur travail, leur abnégation et surtout leur volonté de vaincre les ont installées durablement sur le tatami français. Comme des reines de cet art martial. Lumière sur Gnéto Déhassa Priscilla Val (24 ans) et Gnéto Meany Astride (19ans). Deux championnes. Deux sœurs de sang dont la passion du judo a davantage raffermi les liens.

Le judo français n’a pas encore un statut professionnel. Mais on ne peut pas affirmer que ce sport martial ne nourrit pas son homme dans l’hexagone. Bien au contraire. Il n’y qu’à voir la dimension et le standing de la tête de gondole du judo français, Teddy Riner, huit fois champion du monde des plus de 100 kg, pour s’en convaincre. A une échelle inférieure, les sœurs Gnéto Déhassa Priscilla Val (24 ans) et Gnéto Meany Astride (19 ans) sont certainement en train d’écrire l’une des meilleures pages du judo français. Le rendez-vous pour rencontrer les deux athlètes est vite ficelé. Ce sont deux sœurs relaxes, détendues et complices que nous trouvons un soir du lundi 19 octobre 2015 au domicile de l’ainée qui y vit seule d’ordinaire. Un appartement de trois pièces logé au 7ème étage d’un immeuble de grand standing à Champigny-sur-Marne en Ile de France. « J’ai payé l’appartement en 2012 à mon retour des JO de Londres. Le judo m’apporte beaucoup, je peux dire que toute ma vie tourne autour du judo. Grâce au judo, j’ai visité des pays inespérés », commente Priscilla. Et pour être épanouie, la jeune athlète l’est. Salariée par son club, Levallois sporting club, elle perçoit une bourse de l’Etat français en sa qualité d’internationale française et bénéficie d’une convention rémunérée qu’elle a avec la douane française qui utilise son image pour des spots. Les deux tireuses étaient en compagnie de leur génitrice, Mme Gnéto Patricia Diomandé, ancienne internationale de handball qui a évolué au Stella club d’Adjamé. Ses filles se taquinent comme de vraies gamines. « Vous voyez, elles sont comme ça, ce sont mes bébés…vous comprenez qu’on vive leurs combats le cœur serré. Surtout quand c’est à l’étranger, c’est encore plus difficile. Leur père, lui, n’ose même pas suivre leurs combats, il demande juste le résultat à la fin », dit-elle sourire en coin. Une jeune mère qui partage beaucoup de choses avec ses filles.

Priscilla, la force tranquille…
Elle n’a choisi le judo. C’est plutôt le judo qui l’a choisie. Gnéto Priscilla alors gamine en Corse à Porto-Vecchio(France) marchait sur les traces de sa mère. Elle voulait donc jouer au handball, mais son destin bascule à son insu. « Les handballeurs et judokas s’entraînaient dans le même gymnase. Et quand je finissais au handball, j’allais voir l’entraînement du judo. C’est comme ça que j’ai été attirée par le judo, c’est en fait un hasard le judo pour moi… », se souvient Priscilla. Comme si elle était taillée pour cet art martial, les choses vont comme sur des roulettes. De son premier combat qu’elle perd à 11 ans, en 2002, à sa palette d’oppositions de plus de 200 combats aujourd’hui, toutes compétitions confondues, Val a fait un pas de géant vers le sommet du judo français dans sa catégorie des -52 kg. Normal qu’elle fasse partie des têtes de proue de l’équipe de France de sa catégorie. Elle se comporte tellement bien en si peu de temps en Corse qu’elle est coptée par Jean Yves Andareli avant de se voir repérée par l’entraîneur du Levallois sporting club, Christian Chaumont, par ailleurs coach de Teddy Riner. Elle coupe net : « C’est Teddy qui est entrainé par mon entraîneur, pas moi, car je suis arrivée avant lui au club », rigole-t-elle. Riner est arrivé à Levallois en 2011, elle, en 2010. Et depuis, la fille de l’ancien stoppeur de l’Africa sport et des Eléphants, Gnéto Kpassagnon, ne s’arrête plus. Elle enchaîne compétitions sur compétitions, récompenses sur récompenses. A 24 ans, elle collecte 12 médailles dont 3 en or. La plus prestigieuse de ces distinctions reste le bronze obtenu aux JO. « Cette médaille est une grosse fierté pour moi ». Un parcours qu’elle effectue sous les couleurs françaises, d’abord en junior, puis en sénior ensuite. « Le choix de la France par rapport à mon pays d’origine, la Côte d’Ivoire, ne m’a posée aucune problème. La question ne s’est pas posée, c’était évident pour moi de tirer pour la France ». N’empêche que sa fibre patriotique reste intacte. « Je suis en contact avec les athlètes et dirigeants ivoiriens. Ils ont du talent qu’ils ne peuvent pas exploiter, je trouve cela vexant ». Mais quel regard porte Gnéto Kpassagnon sur sa fille ? « Elle est beaucoup calme et très posée, mais elle a du caractère ». Pour son père, elle incarne autorité, audace, intelligence et aime foncer droit au but. Traits qui caractérise le lion, son signe zodiac. Des ambitions, la jeune tireuse en a à revendre. Et son rêve sportif majeur reste les JO de 2016 au Brésil. Compétition en prélude de laquelle elle a déjà glané 200 points récemment au grand chelem de Paris Bercy. Pour l’après judo, elle prépare un master en communication. Côté people, Priscilla n’est plus un cœur à prendre. Elle partage, depuis 5ans, sa vie avec son boy friend français.

Astride, fougueuse et rageuse…
Comme son aînée, Gnéto Maney Astride, 19 ans, n’est pas arrivée directement au judo. Elle a bifurqué par l’athlétisme. Amenée par sa grande sœur qui était déjà une figure de proue de la discipline en France, elle n’a pas mis de temps à troquer les chaussures à pointes de l’athlétisme pour le judogi(le costume du judo). Très précoce, elle se lance dans cet art dès 9 ans. « J’ai été influencée par ma grande sœur… », reconnait-elle, l’air amusée. Passée par une école de formation à Marseille, elle rejoint son ainée à Levallois sporting club, son club actuel. Internationale junior française, présentement pensionnaire de l’Institut National de Sport et d’Expertise Performance(INSEP) à Paris, Astride a déjà un palmarès qui achève de convaincre mêmes les plus septiques. Digne d’une grande championne. Sa dernière médaille (bronze) remonte au samedi 24 octobre 2015 lors du championnat du monde aux Emirats Arabes Unis, à Dubaï. Avec ses 31 médailles dont 10 en or, Astride est un gros grain de championne en devenir. Vice championne du monde de sa catégorie (-52kg), championne d’Europe et de France, elle a glané les prix dans plusieurs tournois d’Europe. Elle et sa grande sœur, ce sont deux traits de caractère différents. « Elle est bouillante, elle casse tout, tout de suite, elle ne cherche pas à comprendre aux combats. Mais en dehors du judo, elle est gentille mais fonceuse et obstinée », témoigne son père. Trait de caractère qui colle avec l’attitude du taureau, son signe zodiac. Très jeune, mais elle n’en demeure pas moins ambitieuse. « Je vise les JO de 2020», projette la jeune fille. En attendant, cette nouvelle bachelière allie le judo à ses cours à l’Insep qui feront éventuellement d’elle une animatrice sportive ou entraîneur de judo après deux années de formation. Dans la même catégorie pour l’instant, les deux sœurs pourraient se croiser pendant des combats. « Si on se croise, je la corrige et on revient à la maison », ironise Priscilla. La réponse d’Astride est immédiate : « Généralement, quand la grande croise la petite sœur, c’est la petite qui gagne ». Une éventualité que leur maman n’envisage pas. « Je ne veux même pas y penser, déjà je vis leurs combats intérieurement à fortiori qu’elles se croisent entre elles. Comme on est en sport c’est possible, mais moi maman, je refuse ». D’ici là, chacune prépare, à feu doux, les joutes futures. Pour tenir les engagements et les objectifs qu’elles se sont fixé.

Ould Hamet N’diaye.
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