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Art et Culture Publié le samedi 5 décembre 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : Aliko et le Pape

Aliko. Il s’agit bel et bien de l’homme le plus riche d’Afrique. Le fameux Aliko Dangote. Tout commence pour lui, en 1977, quand il avait vingt-ans. Encore à Kano, le petit haoussa emprunte deux mille Euros à son oncle pour débuter un commerce. Il achète des paquets de ciment qu’il revend. Vu la conjoncture au Nigéria, à l’époque, le ciment est d’une grande rentabilité. Inutile de dire qu’il remboursa son oncle en un temps record. Rapidement il va diversifier ses affaires. C’est en visitant le Brésil qu’il comprendra que seule l’industrialisation peut sortir l’Afrique de certaines difficultés et qu’un individu ne peut être considéré comme riche tant qu’il ne se lancera pas dans le développement industriel. De nombreux Africains ont créé de grands groupes commerciaux mais très peu ont opté pour la création d’usines. C’est alors que le jeune Aliko Dangote va prendre une grande expansion dans son pays et même dans le reste de l’Afrique. En développant et en diversifiant ses industries, il va devenir l’homme le plus riche d’Afrique. Il aurait pu faire encore mieux si des syndicats ne s’étaient pas opposés à certains de ses rachats d’entreprises. La jalousie est humaine. Elle est née avec les enfants d’Adam et d’Eve. Caïn a tué son frère Abel par jalousie. Je crois fermement que les gouvernements et les banques africains doivent choisir impérativement des personnes qui ont fait leurs preuves dans certains domaines pour les aider à créer de grands groupes industriels. Le succès de Dangote s’explique aisément. L’amour du métier. On ne peut pas s’improviser homme d’affaires. On doit l’avoir dans le sang. Et cela débute dans sa prime jeunesse. Et cela manque cruellement dans beaucoup de pays africains. Des gens s’improvisent dans un métier par et pour l’amour de l’argent. Alors, on ne doit pas s’étonner des nombreux échecs dans tous les domaines. La forte population du Nigeria. Dire qu’un Nigérian est le plus riche d’Afrique ne saurait étonner. Une forte économie est avant tout un grand nombre de consommateurs. Les autres pays africains pour concurrencer ce grand pays doivent créer des unions économiques qui marchent réellement. Les politiques « nationalistes » sont néfastes pour le développement si on veut émerger dans le capitalisme. J’ai pensé à Aliko Dangote à cause de l’attaque du Radison Blu de Bamako. Dès les premières heures, il a été dit que le plus riche d’Afrique se trouvait à l’hôtel. Il a fallu qu’il démente lui-même. Il était parti la veille pour Lagos. Je me demande comment un homme aussi riche peut voyager sans s’appuyer sur une sécurité privée. Je me demande si ce n’est pas lui que les terroristes recherchaient pour qu’il serve de monnaie d’échange. On espère qu’il saura prendre désormais des précautions dignes d’un chef d’Etat car il est plus qu’un président de la République. 2. Le Pape François. Lui aussi était en grand danger en République Centrafricaine. Des services de sécurité occidentaux lui déconseillèrent ce voyage périlleux. Mais tous ces sécuritaires ne connaissent pas les peuples africains capables des changements les plus surprenants en moins de vingt-quatre heures. L’accueil a été délirant et pieux. Les Occidentaux ne semblent pas aussi comprendre que François est dirigé par le Saint, Esprit. Avec la troisième personne du Saint-esprit, la peur ne saurait habiter un Pape. La honte pour eux ! Ce périple africain m’a marqué au niveau de Nairobi. Le Pape a donné à la méditation des Africains leurs deux défauts qui entravent tout développement et épanouissement. Depuis de nombreuses années je dénonce, ces plaies, régulièrement dans ma chronique, dans mes romans, notamment « Sur le chemin de la gloire. » Ces deux plaies sont le tribalisme et la corruption. Dommage que ce cri du Pape n’a jamais eu aucun retentissent en Afrique comme si chacun trouvait son intérêt dans le tribalisme et la corruption. Dans son discours le Pape a parlé d’un homme qui venait de mourir. « Il voulait être enterré avec tous ses biens mais il n’arrivait pas à les emporter avec lui. » Un humour pour enseigner spirituellement. A propos du goût prononcé des Africains pour l’argent je viens d’entendre sur la Radio-mondiale qu’un ancien chef d’Etat a été accusé de dissimulation d’argent aux Etats-Unis et qu’il peut être condamné à cinq ans de prison. Pire, qu’à chaque fois il s’opposait aux fouilles à cause de son rang. Africain ! Pauvre Africain ! Ainsi va l’Afrique ! A la semaine prochaine.
Isaïe Biton Koulibaly
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