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Politique Publié le jeudi 17 décembre 2015 | Notre Voie

Rébellion en Côte d’Ivoire : Pourquoi les accords de paix n’ont pas marché

Le Centre ivoirien de recherches économiques et sociales (Cires) a présenté à la presse hier, à son siège d’Abidjan Cocody, les résultats de son " analyse de la durabilité des accords de paix en Afrique ". Il ressort des études menées par le Cires que les accords conclus dans le cadre de règlements de rebellions ou de conflits militaro-politique en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Libéria, ne survivent pas 5 années. « Beaucoup d’accords sont conclus selon un modèle assez classique : pression de la communauté internationale, nomination d’un facilitateur, conclave de belligérants... Ce modèle permet certes d’arracher un accord, mais il présente des limites à cause de son caractère non inclusif et non déterministe. Et la durée de vie moyenne de ses accords de paix ne dépasse guère 5 ans sans qu’ils ne soient rompus », a révélé Gbongué Mamadou, l’une des personnes ressources qui a travaillé sur cette recherche du Cires.

L’étude révèle aussi que selon des ménages, des membres de la société civile, des chefs traditionnels, des acteurs institutionnels, ainsi que des organisations féminines et de jeunesse de ces différents pays, ces accords sont éphémères car ils ne tiennent pas compte des aspirations des populations. En clair, les parties belligérantes ne pensent, en général, qu’à leurs propres intérêts, avant de se pencher sur le devenir de leur pays. En dehors de ce facteur, les chercheurs du Cires ont aussi enregistré la trahison des parties signataires, la méfiance des belligérants et l’influence des forces extérieures comme facteurs clés de rupture des accords de paix.

« Les résultats des analyses montrent que plus la tension politique entre les acteurs chargés de l’animation de la vie politique du pays est élevée, moins il est possible d’obtenir une stabilité des accords signés. Le climat généralisé d’insécurité dans un pays qui sort d’un conflit militaro-politique constitue également un facteur de rupture des accords de paix. En Côte d’Ivoire et en Sierra Léone, l’insécurité généralisée a été une menace sérieuse aux accords de paix signés entre les belligérants », a souligné Gbongué Mamadou. Selon le Cires, pour qu’un accord de paix puisse durer, 3 facteurs sont déterminants. Il s’agit de l’implication des communautés nationales dans les négociations accords de paix, la prise en compte des aspirations sociales et économiques du peuple, ainsi que la gestion des périodes pré et postélectorales. « Les analyses montrent que la prise en compte de mode de régulation endogène basée sur les us, la tradition et les coutumes ancestraux peuvent jouer un rôle important dans la conduite des négociations d’accord de paix », a conclu Gbongué Mamadou.
Dr Diarra Ibrahim, coordinateur du projet et directeur du Cires, a justifié l’intérêt des économistes-chercheurs sur la durabilité des accords de paix par le fait qu’il ne peut y avoir de véritable développement économique dans un pays sans une stabilité politique.

Herman BLÉOUÉ
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