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Société Publié le lundi 28 décembre 2015 | Ivoire-Presse

La Conférence des Producteurs Audiovisuels de Côte d’Ivoire satisfaite de son éligibilité aux subventions du Fonds de soutien du FSDP

© Ivoire-Presse Par DR
La Conférence des Producteurs Audiovisuels de Côte d’Ivoire satisfaite de son éligibilité à subventions du Fonds de soutien du FSDP
M. Latif Toungara, Président de la CPACI, tenant son chèque en main pose ici avec la Directrice du FSDP, Mme Bernise N`guessan.
La Conférence des Producteurs Audiovisuels de Côte d’Ivoire (CEPACI) a été éligible, à la session 2015 des dons et subventions du Fonds de soutien au développement de la presse (Fsdp). Dans cette interview, Latif Mamadou Toungara (Président de la Cpaci), se félicite de cette éligibilité
Et explique la détermination des producteurs à être un maillon essentiel de fourniture de contenu aux télévisions à venir.

Question : La Conférence des producteurs audiovisuelles de Côte d’Ivoire (Cpaci) a été éligible, pour la première fois, aux dons et subventions du Fsdp. Premier responsable de cette structure, quelle analyse en faites-vous?
Mamadou Latif Toungara : Bien vrai, c’est une grande première pour notre organisation à travers le Fonds. Nous sommes un maillon essentiel, important pour la production et la communication audiovisuelle. C’est nous qui fournissons du contenu aux télévisions et aux radios. Si le montant alloué, il faut le dire, n’est pas conséquent eu égard au volume de ce que nous engageons en terme de ressources financières, ressources humaines, etc, il est important de noter que l’initiative est un geste, en lui-même, louable. C’est une grande première dans la vie de notre organisation qui, pour la première fois, vient de bénéficier d’un soutien du ministère de la Communication, après notre contribution et notre participation au Discop Aidjan 2015. C’est le lieu de dire grand merci à toutes les structures qui encouragent notre corporation à s’organiser et à se développer; à commencer par le ministère de la Communication, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (Haca) ; le Fsdp.

Q : A quoi allez-vous affecter cette subvention ?
MLT : Conformément au protocole entre le Fsdp et la Cpaci, cette subvention est prévue pour consolider le budget de fonctionnement de notre Centrale. Il faut savoir que le Fonds attribue les subventions en fonction des besoins exprimés à l’avance par les organisations professionnelles du secteur de la presse et de la communication audiovisuelle. Pour vous répondre, plus précisément, elle servira à compléter les loyers et autres chapitres déficitaires. Ceci, en attendant que l’Etat réponde à notre demande de siège à l’instar de la Maison de la presse.
Nous avons, naturellement, des projets structurants. Mais au-delà de ces projets, nous envisageons financer la formation de 11 réalisateurs-producteurs à l’étranger. Le dossier est à l’étude au Fonds. Ces séances de renforcement de capacités permettront, à ces réalisateurs professionnels, d’être suffisamment opérationnels et mettre leurs compétences au service des nouvelles chaines de télévisions qui vont se créer dans le cadre de la libéralisation de l’espace audiovisuel.

Q : Etes vous prêts aujourd’hui à fournir du contenu de qualité, de sorte à satisfaire la demande de toutes ces chaines qui vont se créer ?
MLT : Pas tout à fait ! On ne peut à 100% être prêt. Mais, beaucoup de réalisateurs ivoiriens ont travaillé en amont. Nous avons plusieurs productions qui alimentent déjà les chaines existantes. Et ce sont des productions et créations de qualité. Aujourd’hui, il faut noter que nous assurons une grande partie des productions qui tournent sur les chaînes de la sous-région. Et ce sont des productions de qualité.

Pour être prêts, pour la libéralisation, il faut qu’un certain nombre de dispositions soient prises en amont. D’une part, par les producteurs eux-mêmes et d’autre part par les administrations et les institutions en charge de ce secteur: les ministères de la Communication et de la Culture en ce qui concerne la codification et la règlementation du secteur de la production audiovisuelle; les ministères des Finances et du Budget, pour ce qui concerne les mesures d’incitation et de fiscalité adaptées à ce secteur. Il y a surtout la Haca qui a déjà commencé le travail de manière significative et l’Office national de la cinématographie de Côte d’Ivoire (Onacci) pour le cinéma. Un vaste chantier en perspective et une course contre la montre avant la libéralisation tant annoncée.
Q : Si l’apport de l’Etat ne suffit pas, comment arriverez-vous à financer vos productions ?
MLT : Très bonne question ! Concernant l’apport de l’Etat, nous ne devons pas l’exprimer en termes de « suffisant ou insuffisant ». Il n’est pas quantifiable, il est inestimable. Je dirais qu’il est multi dimensionnel, en ce sens que l’Etat est le premier et le plus grand promoteur dans le domaine culturel et économique. Sans sa présence, sans l’implication de l’Etat, il n’y aurait pas d’opérateurs économiques significatifs ; ce dans tous les domaines de la société ivoirienne. Quand les présidents de la République effectuent des voyages officiels avec des dizaines d’entrepreneurs, c’est pour faire de la promotion économique et commerciale. Et là, ils sont dans leur rôle par excellence. A une échelle moins élevée et plus proche de nous, c’est ce que nous demandons à cor et cri. Il importe d’explorer le potentiel de certaines branches d’activités, non encore défrichées comme la production audiovisuelle, au risque de manquer le coche du grand boom de la communication audiovisuelle et rester les derniers de la classe en Afrique et imposer à nos concitoyens les « soupes populaires venant d’ailleurs ».

Pour revenir à votre question, nous les producteurs, disons que l’apport de l’Etat ne se matérialise pas forcément par des allocations de fonds en dons et subventions injectés dans le circuit de la production. Il se matérialise et commence surtout par des mesures et des mécanismes transparents d’incitation et d’aide à la production audiovisuelle. Mesures fiscales d’exonération, de dégrèvement, de TVA réduite, etc. ; encouragement clair du mécénat et du sponsoring qui permet aux entreprises de participer au financement d’une production en contrepartie de dégrèvement fiscale.

Nous rendons hommage ici à la HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle) qui vient de prendre une décision de haute portée : l’étude et l’élaboration du statut du producteur audiovisuel. Depuis l’indépendance de notre pays, c’est maintenant que cette corporation est dotée d’un statut. C’est un apport considérable de l’Etat.

Q: Quelles devraient être les partitions concrètes des ministères techniques à vos côtés ?
MLT : Chacun d’eux a sa partition à jouer dans l’organisation de ce secteur d’activités qui a des potentiels énormes en termes de création d’entreprises, d’emplois et de redistribution des richesses. La communication audiovisuelle et notamment la production audiovisuelle n’est pas qu’un « machin » culturel, mais elle est aussi et surtout une activité économique en puissance. Regardez Hollywood, c’est 30 à 40 % du Produit intérieur brut (Pib) des Etats-Unis d’Amérique. Le groupe Canal+, au-delà de son activité de diffuseur par satellite, s’avère aujourd’hui comme un major mondial dans le domaine de la production audiovisuelle avec un chiffre d’affaire faramineux. On ne présente plus Bollywood, tant les films Indous sont omniprésents sur les écrans. Plus près de nous, vous avez Nollywood du Nigéria, dont les productions sont présentes sur tous les bouquets mondiaux de diffusion. Imaginez seulement 5% de cette manne économique et financière chez nous !

Q : Sur quoi fondez-vous votre optimisme ?

MLT : Au niveau de notre pays, j’ai la profonde conviction que nous pouvons rivaliser valablement avec certains de ces majors et en dépasser d’autres. Je peux vous assurer que nous avons le potentiel, le background nécessaire. Le défi ici, c’est le rayonnement de la Culture ivoirienne, c’est la création de richesses et de milliers d’emplois pour notre jeunesse en quête de mieux-être. Nous pouvons y arriver.

Certains producteurs ont une autonomie de financement, d’autres ont l’appui de structures ou de mécènes qui leur donnent des coups de pouce salvateurs. Mais, nous travaillons à la mise en commun de certains par le truchement de regroupements, de structures financièrement fortes etc.

Pour nous, la libéralisation du paysage audiovisuel est un défi que nous devons et allons relever. Il est temps que la volonté politique donne un coup d’accélérateur au processus.
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