Journaliste au quotidien Fraternité-matin, Gooré Bi Hué est élu président de l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci) depuis le 07 décembre 2012. Il est membre de la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP) où il siège au nom de l’Ojpci. A quelques jours du prochain congrès électif de ladite structure, le président dresse son bilan et se jette dans l’avenir pour la corporation.
Cela fait 3 ans que vous êtes à la tête de l’Ojpci. A quand le renouvellement des instances ?
Effectivement, c’est en décembre 2012 que j’ai été porté à la tête de l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci), organisation créée en 2009. Pour rappel, le confrère Brou Aka Pascal a été le premier président. 2012-2015, cela fait 3 ans que je dirige l’organisation. Il est indispensable, conformément aux textes la régissant, d’organiser le congrès ordinaire en vue du renouvellement des différentes instances, notamment la présidence, le Comité de contrôle, et le Commissariat aux comptes. Journalistes que nous sommes, critiquons souvent les hommes politiques de rechigner à organiser des élections. Donc, nous ne voulons pas de telles critiques prospèrent dans notre gouvernance, dans la gestion de l’OJPCI. C’est pourquoi, nous voudrions annoncer à l’opinion publique, nationale et internationale, que le congrès de l’Ojpci aura lieu les 5 et 6 février 2016, à Grand-Bassam. A moins que survienne un cas de force majeure.
Autour de quel thème se tiendra ce congrès?
Le thème retenu à l’issue d’une réunion que j’ai convoquée, et ayant regroupé l’ensemble des membres du bureau est : « L’Ojpci, pour un professionnalisme renforcé ». Ce thème répond à notre volonté de mieux participer à la construction et au développement de la Côte d’Ivoire. Nous estimons que, nous journalistes, exerçant dans un pays que le Chef de l’Etat veut émergent à l’horizon 2020, un pays où il prône un Ivoirien nouveau, devons renforcer nos capacités, exercer notre métier avec davantage de professionnalisme afin d’être véritablement des acteurs majeurs du développement dans notre mission d’information, de formation et d’éducation de la masse. Nous devons, dans notre domaine, avoir une conscience effective de notre responsabilité dans la révolution ou la décadence sociale. Par son professionnalisme, c’est-à-dire le respect de l’éthique et de la déontologie de son métier, ses critiques objectives et avisées, le journaliste peut contribuer à l’avancée démocratique et sociale de son pays. Par la complaisance, il peut conduire à la décadence de son pays, à l’incurie des citoyens, à la haine et à la division, deux ennemies du progrès social, culturel et économique.
Que le professionnalisme prévale donc pour qu’on ne qualifie plus notre presse de «presse-poubelle », qu’elle ne soit plus critiquée par des observateurs pour la confusion par des journalistes des genres rédactionnels, mais aussi pour certaines légèretés dans le traitement de l’information. Par le professionnalisme renforcé, nous pouvons contribuer à réinventer la presse et la société ivoiriennes au plan qualitatif. C’est une nécessité. Car, face à la concurrence de la presse numérique, des médias internationaux et celle que va sûrement provoquer de la libéralisation de l’espace audiovisuel, soit notre presse se réinvente et subsiste, soit, elle disparaît.
Quel bilan dressez-vous de votre gestion de l’Ojpci ?
Le bilan moral et financier se fera dans les moindres détails au prochain congrès, prévu pour les 5 et 6 février 2016. Cependant, le bilan du bureau est de mon point de vue est positif et satisfaisant. L’Ojpci fait son chemin. Sans perdre le temps, mais en prenant le temps de bien faire.
Aujourd’hui, l’Ojpci est l’une des deux faitières de notre secteur. Nous prenons part à toutes les consultations concernant la presse nationale. L’Ojpci bénéficie depuis 2014 des financements du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp). Plusieurs séminaires de formation initiale et/ou de renforcement des capacités des journalistes sur la profession ainsi que des panels sur certaines questions de gouvernance, des pans importants du programme d’activités triennal 2013-2015 de notre organisation, ont été organisés. Deux membres de l’OJPCI ont effectué un voyage d’étude d’un mois en Chine. Nous avons désormais une adresse géographique. Nous avons pu nouer un partenariat avec le Pnud et certaines agences des Nations Unies opérant en Côte d’Ivoire, l’Association des Economistes et financiers de Côte d’Ivoire, etc. Notre action a permis de décrisper les relations entre nos deux principales organisations (Ojpci et Unjci) qui travaillent en bonne intelligence pour l’évolution de notre secteur et l’amélioration des conditions de vie professionnelle et sociale des acteurs des médias. L’Ojpci a pris une part active dans le lobbying qui a abouti à l’application de la Convention collective, et surtout des 1900 points. Même si ma nomination, en Conseil des ministres, à la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP) est Es qualité, c’est le résultat du dialogue permanent que nous a pu entretenir avec les autres organisations professionnelles des médias. Car, c’est en assemblée que toutes les organisations professionnelles ont porté, unanimement, leur choix sur ma personne, avant que le processus ne soit enclenché par le dépôt du PV et de mon CV au ministère de la Communication, puis au Secrétariat du gouvernement avant la nomination en Conseil des ministres avec les 11 autres membres de ladite Commission. Qui, rappelons-le est présidée par notre aîné Kébé Yacouba, un grand professionnel en matière de journalisme en Côte d’Ivoire. De nouveaux adhérents sont enregistrés au cours des deux dernières années. Ce bref tableau montre que du travail a été fait au cours des trois années de mandat. Nous aurions bien voulu en faire davantage, mais à l’impossible nul n’est tenu ! D’autres projets majeurs sont en discussions avec le Fsdp et des bailleurs de fonds. Ils portent, entre autres, sur une opération immobilière baptisée « 100 villas pour 100 journalistes », des voyages d’études. Souffrez que je n’en dise davantage.
Quels sont les atouts qui militent en votre faveur si vous êtes candidat à votre propre succession?
Mon premier souci d’amener l’Ojpci à poser des actes qui se pérennisent, qui continuent de renforcer la notoriété et la crédibilité de l’Ojpci. Pour l’opération immobilière par exemple, nous allons travailler, après étude, à la capacité d’endettement du journaliste ivoirien. Nous voulons également encourager les journalistes à produire, comme le fait le confrère Zio Moussa, président de l’Organisation pour la liberté de presse, de l’éthique et de la déontologie (Olped), des ouvrages sur notre secteur, sur leurs expériences. C’est ainsi que nous contribuerons à l’évolution du monde ivoirien des médias.
Pour revenir à votre question, je réponds par l’affirmative. Je serai candidat à ma propre succession. Mais le plus important, c’est mon bilan au double plan moral et financier qui se voudra détaillé pour montrer d’où nous sommes partis en 2009, où nous étions à fin 2012, et où nous sommes aujourd’hui. Et quelles sont les perspectives pour la prochaine mandature 2016-2018.
Peut-on connaître la nature de vos relations avec les autres organisations professionnelles de journalistes et avec le ministère de la Communication?
Avec la tutelle, nous avons de très bons rapports. L’Ojpci est régulièrement associée à toutes les concertations comme nous l’avons indiqué tantôt.
Avec les autres organisations professionnelles, les relations sont aussi excellentes, les concertations sont régulières sur les grands dossiers, bien que chacune ait son propre agenda. Certains voudraient se réjouir de relations conflictuelles entre nos organisations professionnelles des médias, mais ils font fausse route. Parce que l’élément sur lequel nous travaillons, c’est la qualité du journalisme. Et notre souci est de faire en sorte que le journaliste s’épanouisse, que le professionnalisme se renforce. Avec peut-être, à chaque organisation, sa méthode, ses moyens et sa stratégie. C’est en bonne intelligence que nous devons travailler à faire avancer les choses, Unjci, Ojpci, Gepci, Urpci, Reprelci, etc.
En cas de réélection, quel sera votre nouveau programme ?
En temps opportun, nous en reparlerons. Mais pour l’instant l’accent est mis sur les préparatifs du congrès. En tout état de cause, un séminaire programmatique sera organisé, comme je l’avais fait en 2013, pour définir le programme d’activités 2016-2018. Cela dit, le prochain triennal verra la concrétisation en 2016, du projet d’organisation des ‘’Prix OJPCI’’ sur lequel un travail de base a été déjà fait par une Commission technique que j’ai nommée et présidée par Lebry Léon Francis, un journaliste chevronné.
Au titre de la formation, l’accent sera mis sur le journalisme d’investigation. La création de la CAIDP favorise aujourd’hui l’accent aux informations détenues par l’administration publique ainsi que les sociétés privées exerçant un service public. C’est une opportunité pour la presse ivoirienne en matière de collecte d’information ou d’investigation. Nous comptons travailler à cela pour renforcer le professionnalisme en Côte d’Ivoire.
Bientôt le secteur de la télévision sera libéralisé. Comment l’Ojpci prépare-t-elle ses membres à amorcer ce virage?
La libéralisation de l’espace audiovisuel rimera avec concurrence et professionnalisme. Chaque acteur du secteur audiovisuel doit s’en convaincre et renforcer des capacités en conséquence. Pour jouer sa partition, l’Ojpci va organiser des modules de formation ou recyclage voire de reconversion, à cet effet, avec l’appui des partenaires.
Quelles ont été vos joies et vos peines en tant dirigeant d’une organisation professionnelle des médias (OPM) comme l’OJPCI?
Rire. Vous savez, très peu paient leur cotisation ou participent aux réunions pour faire vivre l’organisation. Mais, ils sont prompts pour les critiques et récusations et/ou protestations ! En tout cas, ne demandez pas qui est à jour de ses cotisations ? Vous n’en trouverez pas beaucoup. Nonobstant, c’est avec joie que je contribue à mon humble niveau au développement de la presse par la conduite du programme d’activités de l’OJPCI. Surtout, l’entente qui règne entre les dirigeants actuels des OPM et qui permet d’avancer sur bien des dossiers.
Quel est votre message à l’endroit des journalistes et des hommes politiques ?
Nous, journalistes devons prendre toute notre place dans la construction d’une nation cohésive par notre professionnalisme, par l’équité dans le traitement de l’information. Nous ne devons pas nous obliger à être des « plumes » ou « micros » au service des politiques. Prenons de la hauteur pour dénoncer, sur la base des faits avérés, ou exalter quand il le faut. Sans forcément chercher à nuire ! Faisant normalement partie de l’élite nationale, nous devons travailler à mériter la respectabilité à travers la qualité de nos articles et analyses. Ceux-ci doivent aider les gouvernants et les gouvernés. Au-delà de ce qui précède, le journaliste doit, de par son apparence, susciter de l’admiration et de la considération en tout lieu et en toute circonstance.
Aux hommes politiques, ce serait prétentieux de ma part de croire être indiqué à leur faire des recommandations ! Mais, je trouve souvent marrant que dans les civilités prononcées au cours des événements, certains considèrent les journalistes comme leurs amis. Car, c’est souvent qu’on entend dans les discours, « chers amis journalistes », au lieu de : « Mesdames et messieurs, les journalistes». Et comme les journalistes sont « ces amis de tous », il est à souhaiter que l’on leur donne l’accès à l’information et aux documents publics pour que la presse ivoirienne renforce sa crédibilité que de fournir toutes les informations de premières mains aux médias étrangers. Je n’ai rien contre ceux-là, loin s’en faut ! Car, c’est frustrant pour un journaliste national de recourir aux médias internationaux pour avoir une information de son territoire d’exercice. Je tiens à remercier votre journal pour l’opportunité que vous m’offrez ainsi pour parler du métier de journalisme.
Interview réalisée par M.Ouattara
Cela fait 3 ans que vous êtes à la tête de l’Ojpci. A quand le renouvellement des instances ?
Effectivement, c’est en décembre 2012 que j’ai été porté à la tête de l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (Ojpci), organisation créée en 2009. Pour rappel, le confrère Brou Aka Pascal a été le premier président. 2012-2015, cela fait 3 ans que je dirige l’organisation. Il est indispensable, conformément aux textes la régissant, d’organiser le congrès ordinaire en vue du renouvellement des différentes instances, notamment la présidence, le Comité de contrôle, et le Commissariat aux comptes. Journalistes que nous sommes, critiquons souvent les hommes politiques de rechigner à organiser des élections. Donc, nous ne voulons pas de telles critiques prospèrent dans notre gouvernance, dans la gestion de l’OJPCI. C’est pourquoi, nous voudrions annoncer à l’opinion publique, nationale et internationale, que le congrès de l’Ojpci aura lieu les 5 et 6 février 2016, à Grand-Bassam. A moins que survienne un cas de force majeure.
Autour de quel thème se tiendra ce congrès?
Le thème retenu à l’issue d’une réunion que j’ai convoquée, et ayant regroupé l’ensemble des membres du bureau est : « L’Ojpci, pour un professionnalisme renforcé ». Ce thème répond à notre volonté de mieux participer à la construction et au développement de la Côte d’Ivoire. Nous estimons que, nous journalistes, exerçant dans un pays que le Chef de l’Etat veut émergent à l’horizon 2020, un pays où il prône un Ivoirien nouveau, devons renforcer nos capacités, exercer notre métier avec davantage de professionnalisme afin d’être véritablement des acteurs majeurs du développement dans notre mission d’information, de formation et d’éducation de la masse. Nous devons, dans notre domaine, avoir une conscience effective de notre responsabilité dans la révolution ou la décadence sociale. Par son professionnalisme, c’est-à-dire le respect de l’éthique et de la déontologie de son métier, ses critiques objectives et avisées, le journaliste peut contribuer à l’avancée démocratique et sociale de son pays. Par la complaisance, il peut conduire à la décadence de son pays, à l’incurie des citoyens, à la haine et à la division, deux ennemies du progrès social, culturel et économique.
Que le professionnalisme prévale donc pour qu’on ne qualifie plus notre presse de «presse-poubelle », qu’elle ne soit plus critiquée par des observateurs pour la confusion par des journalistes des genres rédactionnels, mais aussi pour certaines légèretés dans le traitement de l’information. Par le professionnalisme renforcé, nous pouvons contribuer à réinventer la presse et la société ivoiriennes au plan qualitatif. C’est une nécessité. Car, face à la concurrence de la presse numérique, des médias internationaux et celle que va sûrement provoquer de la libéralisation de l’espace audiovisuel, soit notre presse se réinvente et subsiste, soit, elle disparaît.
Quel bilan dressez-vous de votre gestion de l’Ojpci ?
Le bilan moral et financier se fera dans les moindres détails au prochain congrès, prévu pour les 5 et 6 février 2016. Cependant, le bilan du bureau est de mon point de vue est positif et satisfaisant. L’Ojpci fait son chemin. Sans perdre le temps, mais en prenant le temps de bien faire.
Aujourd’hui, l’Ojpci est l’une des deux faitières de notre secteur. Nous prenons part à toutes les consultations concernant la presse nationale. L’Ojpci bénéficie depuis 2014 des financements du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp). Plusieurs séminaires de formation initiale et/ou de renforcement des capacités des journalistes sur la profession ainsi que des panels sur certaines questions de gouvernance, des pans importants du programme d’activités triennal 2013-2015 de notre organisation, ont été organisés. Deux membres de l’OJPCI ont effectué un voyage d’étude d’un mois en Chine. Nous avons désormais une adresse géographique. Nous avons pu nouer un partenariat avec le Pnud et certaines agences des Nations Unies opérant en Côte d’Ivoire, l’Association des Economistes et financiers de Côte d’Ivoire, etc. Notre action a permis de décrisper les relations entre nos deux principales organisations (Ojpci et Unjci) qui travaillent en bonne intelligence pour l’évolution de notre secteur et l’amélioration des conditions de vie professionnelle et sociale des acteurs des médias. L’Ojpci a pris une part active dans le lobbying qui a abouti à l’application de la Convention collective, et surtout des 1900 points. Même si ma nomination, en Conseil des ministres, à la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP) est Es qualité, c’est le résultat du dialogue permanent que nous a pu entretenir avec les autres organisations professionnelles des médias. Car, c’est en assemblée que toutes les organisations professionnelles ont porté, unanimement, leur choix sur ma personne, avant que le processus ne soit enclenché par le dépôt du PV et de mon CV au ministère de la Communication, puis au Secrétariat du gouvernement avant la nomination en Conseil des ministres avec les 11 autres membres de ladite Commission. Qui, rappelons-le est présidée par notre aîné Kébé Yacouba, un grand professionnel en matière de journalisme en Côte d’Ivoire. De nouveaux adhérents sont enregistrés au cours des deux dernières années. Ce bref tableau montre que du travail a été fait au cours des trois années de mandat. Nous aurions bien voulu en faire davantage, mais à l’impossible nul n’est tenu ! D’autres projets majeurs sont en discussions avec le Fsdp et des bailleurs de fonds. Ils portent, entre autres, sur une opération immobilière baptisée « 100 villas pour 100 journalistes », des voyages d’études. Souffrez que je n’en dise davantage.
Quels sont les atouts qui militent en votre faveur si vous êtes candidat à votre propre succession?
Mon premier souci d’amener l’Ojpci à poser des actes qui se pérennisent, qui continuent de renforcer la notoriété et la crédibilité de l’Ojpci. Pour l’opération immobilière par exemple, nous allons travailler, après étude, à la capacité d’endettement du journaliste ivoirien. Nous voulons également encourager les journalistes à produire, comme le fait le confrère Zio Moussa, président de l’Organisation pour la liberté de presse, de l’éthique et de la déontologie (Olped), des ouvrages sur notre secteur, sur leurs expériences. C’est ainsi que nous contribuerons à l’évolution du monde ivoirien des médias.
Pour revenir à votre question, je réponds par l’affirmative. Je serai candidat à ma propre succession. Mais le plus important, c’est mon bilan au double plan moral et financier qui se voudra détaillé pour montrer d’où nous sommes partis en 2009, où nous étions à fin 2012, et où nous sommes aujourd’hui. Et quelles sont les perspectives pour la prochaine mandature 2016-2018.
Peut-on connaître la nature de vos relations avec les autres organisations professionnelles de journalistes et avec le ministère de la Communication?
Avec la tutelle, nous avons de très bons rapports. L’Ojpci est régulièrement associée à toutes les concertations comme nous l’avons indiqué tantôt.
Avec les autres organisations professionnelles, les relations sont aussi excellentes, les concertations sont régulières sur les grands dossiers, bien que chacune ait son propre agenda. Certains voudraient se réjouir de relations conflictuelles entre nos organisations professionnelles des médias, mais ils font fausse route. Parce que l’élément sur lequel nous travaillons, c’est la qualité du journalisme. Et notre souci est de faire en sorte que le journaliste s’épanouisse, que le professionnalisme se renforce. Avec peut-être, à chaque organisation, sa méthode, ses moyens et sa stratégie. C’est en bonne intelligence que nous devons travailler à faire avancer les choses, Unjci, Ojpci, Gepci, Urpci, Reprelci, etc.
En cas de réélection, quel sera votre nouveau programme ?
En temps opportun, nous en reparlerons. Mais pour l’instant l’accent est mis sur les préparatifs du congrès. En tout état de cause, un séminaire programmatique sera organisé, comme je l’avais fait en 2013, pour définir le programme d’activités 2016-2018. Cela dit, le prochain triennal verra la concrétisation en 2016, du projet d’organisation des ‘’Prix OJPCI’’ sur lequel un travail de base a été déjà fait par une Commission technique que j’ai nommée et présidée par Lebry Léon Francis, un journaliste chevronné.
Au titre de la formation, l’accent sera mis sur le journalisme d’investigation. La création de la CAIDP favorise aujourd’hui l’accent aux informations détenues par l’administration publique ainsi que les sociétés privées exerçant un service public. C’est une opportunité pour la presse ivoirienne en matière de collecte d’information ou d’investigation. Nous comptons travailler à cela pour renforcer le professionnalisme en Côte d’Ivoire.
Bientôt le secteur de la télévision sera libéralisé. Comment l’Ojpci prépare-t-elle ses membres à amorcer ce virage?
La libéralisation de l’espace audiovisuel rimera avec concurrence et professionnalisme. Chaque acteur du secteur audiovisuel doit s’en convaincre et renforcer des capacités en conséquence. Pour jouer sa partition, l’Ojpci va organiser des modules de formation ou recyclage voire de reconversion, à cet effet, avec l’appui des partenaires.
Quelles ont été vos joies et vos peines en tant dirigeant d’une organisation professionnelle des médias (OPM) comme l’OJPCI?
Rire. Vous savez, très peu paient leur cotisation ou participent aux réunions pour faire vivre l’organisation. Mais, ils sont prompts pour les critiques et récusations et/ou protestations ! En tout cas, ne demandez pas qui est à jour de ses cotisations ? Vous n’en trouverez pas beaucoup. Nonobstant, c’est avec joie que je contribue à mon humble niveau au développement de la presse par la conduite du programme d’activités de l’OJPCI. Surtout, l’entente qui règne entre les dirigeants actuels des OPM et qui permet d’avancer sur bien des dossiers.
Quel est votre message à l’endroit des journalistes et des hommes politiques ?
Nous, journalistes devons prendre toute notre place dans la construction d’une nation cohésive par notre professionnalisme, par l’équité dans le traitement de l’information. Nous ne devons pas nous obliger à être des « plumes » ou « micros » au service des politiques. Prenons de la hauteur pour dénoncer, sur la base des faits avérés, ou exalter quand il le faut. Sans forcément chercher à nuire ! Faisant normalement partie de l’élite nationale, nous devons travailler à mériter la respectabilité à travers la qualité de nos articles et analyses. Ceux-ci doivent aider les gouvernants et les gouvernés. Au-delà de ce qui précède, le journaliste doit, de par son apparence, susciter de l’admiration et de la considération en tout lieu et en toute circonstance.
Aux hommes politiques, ce serait prétentieux de ma part de croire être indiqué à leur faire des recommandations ! Mais, je trouve souvent marrant que dans les civilités prononcées au cours des événements, certains considèrent les journalistes comme leurs amis. Car, c’est souvent qu’on entend dans les discours, « chers amis journalistes », au lieu de : « Mesdames et messieurs, les journalistes». Et comme les journalistes sont « ces amis de tous », il est à souhaiter que l’on leur donne l’accès à l’information et aux documents publics pour que la presse ivoirienne renforce sa crédibilité que de fournir toutes les informations de premières mains aux médias étrangers. Je n’ai rien contre ceux-là, loin s’en faut ! Car, c’est frustrant pour un journaliste national de recourir aux médias internationaux pour avoir une information de son territoire d’exercice. Je tiens à remercier votre journal pour l’opportunité que vous m’offrez ainsi pour parler du métier de journalisme.
Interview réalisée par M.Ouattara