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Société Publié le samedi 6 février 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : demain les femmes africaines

Dans les années 60, on pouvait voir au mur de nombreux salons, des Certificats d’Etudes Primaires Elémentaires (CEPE)encadrés. C’était, alors, un grand diplôme, la réussite assurée dans la vie. La quasi-totalité des diplômés étaient des garçons. Rare de voir des filles fréquenter l’école primaire. Pour les parents, même pour ceux qui avaient été à l’école, la place de la femme se trouvait dans la cuisine, dans la prière et surtout dans le mariage. L’homme était l’avenir de la femme. La première fois que j’ai vu une femme de mon quartier, employée dans l’administration, comme fonctionnaire, j’étais si enthousiaste que je me réveillai tôt le matin afin de la voir partir au bureau. Nombreux étaient des hommes, du quartier, qui ne l’appréciaient pas. Si l’école, pour une femme était du « Boko haram », une femme, dans un bureau travaillant avec des hommes devenait un sacrilège. Elle ne pourra que se gâter. Aujourd’hui, les choses ont vraiment changé. La femme se trouve dans tous les secteurs de la vie. Depuis longtemps, les parents ont compris, dans tous les pays africains, la nécessité d’envoyer les filles à l’école, au même titre que les garçons. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Déjà dans les écoles primaires, les collèges, dans les écoles professionnelles et l’enseignement supérieur, les filles font partie des excellents et ont tendance, de plus en plus, à devenir les meilleures. Elles sont plus conscientes et plus ambitieuses. Elles ont les pieds sur terre. Leur émergence dans la société africaine n’est qu’un début. On peut prophétiser, d’ores et déjà, qu’il n’est plus loin, le moment où tous les secteurs de la société seront dirigés en grande partie par les femmes. En fait, le combat pour émerger sera gagné faute de combattants, à cause des hommes qui continueront à s’engluer dans les débats stériles et la facilité. Au moment où ils sont attablés dans les maquis jusqu’à des heures tardives, les femmes seront à la maison pour se détendre des fatigues de la journée. Elles auront le temps de lire, de réfléchir. Forcement, elles monteront dans la société. Evitant le gaspillage, elles sauront constituer une épargne et devenir des actionnaires dans plusieurs sociétés. Au moment où les hommes continueront d’augmenter le nombre d’habitantes de leurs harems et dépenser ce qu’ils gagnent dans les plaisirs nocifs de la vie. Ce sont les hommes qui passent leur temps à parler de politique, de faire et de défaire, verbalement, des gouvernements, au lieu de trouver des stratégies pour devenir excellents dans leur domaine. Leur énergie déployée à critiquer les autres, à haïr, ne peut que les conduire au stress et à la médiocrité. Toujours à cours d’argent, ils ne pensent qu’à des augmentations de salaire et des grèves au lieu de se tracer des chemins pour ne pas être des victimes désignées des usuriers ou des banques qui ne donnent jamais gratuitement. En ce moment-là, le cortège des femmes passe. En plus, les femmes bénéficient d’un fort appui de la communauté nationale et internationale. Que de projets pour les femmes africaines ! On a compris, en Occident, que pour aider l’Afrique, il serait mieux de passer par les femmes. A cause de leur sérieux par rapport aux hommes dont beaucoup se sont fait remarquer par leur tendance portée à la corruption. Si ce n’est pas un homme, quelle femme prendrait une grande partie du budget consacré à la lutte contre le terrorisme pour le mettre dans sa poche. Que les hommes ne s’étonnent pas si demain, un demain proche, que les femmes s’installent, en majorité, dans tous les secteurs de commandement. La différence de comportement est trop grande entre les deux genres pour ne pas que l’avenir de la femme ne soit pas le plus brillant. La femme freine elle-même son émergence par sa trop grande tendresse et d’amour pour l’homme. Elle tarde à décoller parce qu’elle a toujours pensé que sa vie est conditionnée forcement par l’homme. Sa première ambition est l’homme. Le mariage surtout. Elle perd tout son dynamisme tant qu’elle ne se voit pas souvent sous la couverture de l’homme. Le jour où la femme africaine comprendra qu’elle doit privilégier sa carrière avant le mariage le continent commencera à voir de nombreuses femmes comme Premiers- ministres et Présidents de la République. Elles doivent rejeter la vielle conception traditionnelle africaine qui demande à la femme d’être mariée pour être considérée quel que soit son poste ou son argent. Mais je suis persuadé, tout comme les parents ont « libéré » les filles pour aller à l’école, le temps n’est plus loin où les femmes africaines vont se libérer de l’obsession du mariage. Hommes, tremblez déjà. La femme africaine se réveille. On ne peut pas enchaînée définitivement le genre. Il arrive, un jour, où les chaînes tombent. Celles de la femme africaine commencent à tomber... Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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