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Société Publié le mercredi 13 avril 2016 | APA

Un mois après, la psychose terroriste plane encore sur l’activité touristique de Grand-Bassam

© APA Par DR
Patrick Colin, propriétaire de La Nouvelle Paillote à Grand-Bassam
Grand-Bassam (Côte d'Ivoire) - Un mois après l'attaque des djihadistes à Grand-Bassam (20km au Sud-est), la cité balnéaire est délaissée par les touristes qui trainent les pieds pour revenir, hantés par la psychose terroriste, malgré la forte présence des forces de l’ordre.

Si l'attaque terroriste de Grand-Bassam du 13 mars n'a pas impacté la ville (aucun monument n'a été visité par les tueurs), l'activité touristique, l'une des principales ressources connait un ralentissement, un mois après le passage meurtrier des djihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à la plage de Grand-Bassam qui peine à retrouver son taux de fréquentation habituel.

A La Nouvelle Paillote, l'un des trois complexes hôteliers ayant subi l'assaut des terroristes, Patrick Colin, le propriétaire ne se fait pas d'illusions. ‘'Rien ne marche. Personne n'arrive à la plage. La reprise est difficile. Les gens ont encore peur'', lâche-t-il, dépité.

Selon l'hôtelier, sa clientèle composée pour la plupart du ‘'personnel de la Banque africaine de développement (BAD), de l'ONU et de certaines ambassades européennes'' a déserté depuis l'attentat terroriste.

‘'Par mesure de consignes sécuritaires de leur organisme respectif'', se convainc M. Colin dont l'établissement a enregistré ‘' 6 morts, 30 blessés et 300 impacts de balles pendant l'attaque'', se rappelle-t-il.

‘'Avant les événements, à pareille heure, l'hôtel affichait complet surtout que nous sommes dans la bonne saison mais aujourd'hui, à peine deux clients viennent comme c'est le cas ce jour'', se désole Patrick Colin, soulignant que Bassam paie un lourd tribut de l'attentat du 13 mars dernier.

Même son de cloche à Le Wharf. ‘' La situation est difficile, à la limite de la faillite'', reconnaît, pour sa part, Alhassane Ouattara, le directeur du complexe qui appelle les touristes à revenir car, explique-t-il, ‘'aujourd'hui, Bassam est la ville la plus sécurisée de Côte d'Ivoire''.

‘'Il y a eu des attentats aux USA, en France, en Angleterre…, mais ce pas pour autant qu'on ne va pas dans ces pays. Donc, que les touristes et les Ivoiriens tuent en eux la peur pour venir à la plage'', lance M. Ouattara.

Mme Marie-Claire Grah Boni dite ‘'Cube Maggi'', présidente de l'Association touristique de Grand-Bassam (ATGB), quoique meurtrie par le drame, elle invite les visiteurs à ne pas ‘'délaisser Bassam, ce patrimoine culturel de notre pays''.

‘'Nos activités sont au ralenti. C'est à peine que nos recettes journalières excèdent 10.000 FCFA là où on faisait un chiffre d'affaire quotidien plus qu'excellent. Si les touristes ne reviennent, on aura donné raison aux djihadistes'', conseille la restauratrice.

Les commerçants de la plage ne sont pas mieux lotis. Pour leur présidente, Mme Clarisse Irié Lou Gohi Mahoua, ‘' Bassam doit revivre après l'attaque. C'est pourquoi, j'invite tout le monde à venir à la plage où la sécurité est désormais de mise. Sinon, nous risquons de mettre la clé sous le paillasson car rien ne marche plus''.

Même les hôtels épargnés par les terroristes connaissent le même sort de morosité. ‘'Nous nous tournons les pouces ici chaque jour. Pas de clients. Tous les séminaires programmés ont été annulés après l'attentat. C'est dur. Tout le week-end, on a eu que deux couples. Les gens sont hésitants. C'est désolant'', déplore la réceptionniste de l'Hôtel France.

Une situation que Josselyn Kongo, chargé de la Coopération à la Mairie de Grand-Bassam juge, certes ‘'préoccupante'' mais que les autorités de la ville cherchent à résoudre en multipliant ‘' les rencontres avec les hôteliers, les opérateurs économiques pour trouver ensemble les solutions''.

‘'Les terroristes voulaient plonger ce fleuron touristique dans l'obscurité. Malgré les morts, nous sommes restés debout. La seule réponse qu'on puisse donner aux terroristes c'est de (re) fréquenter nos plages. Aujourd'hui toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour assurer la sécurité des plages'', assure M. Kongo.

Issa Traoré est arrivé de Daloa (379 km au Centre-ouest) pour venir ‘'soutenir mes frères et sœurs de Bassam et leur dire que cette ville ne sera pas abandonnée à cause des terroristes''. ‘'Que les gens n'aient pas peur de venir à la plage où je suis actuellement. C'est bien sécurisé'' , conclut-il.

La sécurité est le point positif de la situation que traverse la première capitale ivoirienne. Gendarmes, policiers, soldats sont visibles tout le long de la plage, devant les hôtels. Une présence dissuasive qui réconforte les quelques vendeurs ambulants et clients.

Le dimanche 13 mars, des terroristes d'AQMI avaient ouvert le feu sur la plage de Grand-Bassam, tuant 19 personnes et faisant trente autres blessés.

HS/ls
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