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Société Publié le lundi 18 avril 2016 | Diasporas-News

Pheel Pambou : Il réveille la diaspora tous les matins !

© Diasporas-News Par DR
Pheel Pambou : Il réveille la diaspora tous les matins
De sa voix suave et joviale, il est celui qui réveille la diaspora afro-caribéenne de Paris tous les matins sur Africa N°1. Grâce à Pheel Pambou, les « Afro » se sentent moins seuls dans cet univers glacial, un pays où ils n’ont pas toujours choisi de vivre. Avec lui, c’est un peu plus de soleil tous les matins, même les jours d’hiver. Diasporas News l’a rencontré.
De sa voix suave et joviale, il est celui qui réveille la diaspora afro-caribéenne de Paris tous les matins sur Africa N°1. Grâce à Pheel Pambou, les « Afro » se sentent moins seuls dans cet univers glacial, un pays où ils n’ont pas toujours choisi de vivre. Avec lui, c’est un peu plus de soleil tous les matins, même les jours d’hiver. Diasporas News l’a rencontré.

Comment et quand est-ce que votre aventure audiovisuelle a commencé ?
Ça a commencé très jeune à Libreville, tout à fait par hasard ; j’accompagnais des amis lycéens à leur émission hebdomadaire de Rap. C’était pour une radio assez jeune et libre, et le ton était souvent contestataire. L’émission avait lieu tous les samedis. Un jour, il y a eu un absent. Un responsable de cette radio, Radio Liberté, me demande si je veux remplacer au pied levé l’ami absent. Moi qui étais un féru de culture américaine, je n’hésite pas une seconde. L’émission se passe bien et je sens que ce métier est fait pour moi. Du coup, j’ai décidé de me former aux métiers de la presse. J’ai fait une formation de journaliste, avec de nombreux stages, afin de bien connaitre mon métier. Après cette formation, j’ai travaillé dans de petites stations librevilloises avant d’être débauché par Africa N°1 Gabon. Je dois vous dire qu’à la base j’ai toujours été attiré par ce métier. Je voulais être journaliste sportif parce que je suis un grand amateur de sport. Commenter des matches me rend fou de plaisir. Et très jeune, je rêvais déjà de faire ce métier. Même si aujourd’hui je parle de culture ou de musique, le sport est toujours dans un coin de ma tête.
Vous êtes le ‟réveil-matin” de la diaspora afro-caribéenne à Paris. Comment les choses se passent-elles en termes de préparation, et comment appréhendez-vous votre matinale à succès ?
J’anime la matinale de l’antenne parisienne depuis 4 ans maintenant. M. Dominique Guillot, le patron, a cru en moi et m’a donné ma chance, et je l’ai saisie. Il savait que je pouvais tenir une antenne. Mais c’est lui qui m’a fait progresser et donné les codes du métier en France, qui sont différents de ce que j’avais connu au Gabon. Et ça fait 4 ans que je réveille la diaspora tous les matins, et j’en suis heureux. Même si ce n’est pas évident de se réveiller à 4 h du matin tous les jours, je le fais avec un grand plaisir.

En effet on sent ce plaisir, cette jovialité dans votre voix le matin, et les auditeurs en sont satisfaits…
S’ils sont satisfaits d’être réveillés tous les matins par ma modeste personne, j’en suis très heureux. Cela me motive à continuer à faire le maximum pour leur faire plaisir.

En plus d’Africa N°1, vous êtes aussi présentateur à Télésud ; comment se passe une journée-type de Pheel Pambou ?
J’essaie de tout préparer la veille. C’est vrai que j’ai parfois des journées très longues, donc j’essaie d’anticiper un maximum. Sur le plan télévisuel, là aussi j’ai saisi la perche que m’a tendue Serge Fattoh sur l’émission Afronight pendant 5 ans en tant que chroniqueur. Il m’a beaucoup aidé. Et puis, depuis cette saison, j’ai mon propre programme grâce au flair de Bernard Volker, le patron de Télésud qui a apprécié ma culture musicale. Il m’a demandé de lui faire une proposition d’émission. C’est comme ça qu’est né le Pheel Hit, une émission de classement des meilleures productions musicales du moment. Le classement est fait par les téléspectateurs qui votent pour leurs meilleurs clips et l’émission passe tous les samedis. Donc, les journées sont bien chargées, mais bien organisées. Mais j’ai aussi une bonne équipe autour de moi qui m’aide beaucoup. Ce métier c’est une passion, et même en vacances, il m’arrive de travailler un peu. Mais ne vous inquiétez pas pour ma santé, je trouve toujours du temps pour bien me reposer.

Comment arriver à rester Africain dans un environnement français, avec ce jeu de la double culture qui n’est pas toujours évident ?
Il faut rester soi-même, ne pas se renier. J’ai la chance d’avoir grandi et travaillé en Afrique, puis celle de vivre en France aujourd’hui. J’ai parcouru de nombreux pays en Afrique. Donc, bien comprise, cette double culture est une richesse. L’intégration est la base de tout. Il faut garder le meilleur de l’Afrique tout en l’enrichissant avec le meilleur de la culture occidentale. Il faut garder les pieds dans la tradition tout en ayant la tête dans la modernité.

D’où vient le fameux cri de ralliement wawawawawawawawawaouh avant votre Hit Africa?
(Rires) J’ai fait le constat que la consommation de tabac ne cesse d’augmenter en France. On a réfléchi avec l’équipe du Hit Africa, sur Africa N°1, pour voir comment on pouvait, à notre façon, lutter contre ce fléau. Le concept, c’est de tenir la note le plus longtemps possible sans s’essouffler. On a demandé aux artistes, collègues et auditeurs de jouer le jeu et c’est parti comme ça. Ceux qui manquaient de souffle étaient généralement des fumeurs. Et sans qu’on leur dise quoi que ce soit, ils prenaient conscience des méfaits du tabagisme. Et ça aide les fumeurs à réduire leur consommation de cigarettes. Ce cri identifie l’émission, mais c’est aussi, à mon modeste niveau, une façon de lutter contre le tabagisme. Si on peut sauver quelques vies humaines, on aura fait œuvre utile.

Comment le grand fan de football que vous êtes envisage la CAN 2017 qui aura lieu chez vous au Gabon ?
Les autorités sont en train de bosser d’arrache-pied pour faire de cette CAN une vraie réussite. Les stades commencent à sortir de terre. Et les Gabonais sont très fiers d’accueillir la CAN. Et si on la remporte, ce sera encore plus fou ! À l’instar d’Aubameyang qui est notre fierté nationale, il y a un ensemble de joueurs très talentueux qui nous remplissent d’espoir. La CAN, c’est une fête de la jeunesse et de l’unité africaines. Je pense qu’au-delà des divergences politiques, les gens seront capables de prendre de la hauteur afin que cette fête soit une réussite pour le Gabon et pour l’Afrique.

La réussite de la CAN implique un climat de paix générale au Gabon ; que pensez-vous de la situation politique de votre pays ?
J’espère et je prie pour que l’élection présidentielle du mois d’août prochain se déroule dans la paix. Il y a aujourd’hui des tensions entre pouvoir et opposition, mais aussi à l’intérieur même du parti au pouvoir. Il y a de la violence verbale de part et d’autre, mais je sais une chose : lorsque la nation est en danger, le Gabonais est capable de se dépasser pour faire triompher l’intérêt général. J’espère vraiment que les Gabonais seront des ouvriers de paix, et ne prendront jamais les armes contre eux-mêmes. L’ancien président Omar Bongo, nous a inculqué la culture du dialogue, et j’espère que nous suivrons sa trace. Il faut s’asseoir ensemble et, même si on est de sensibilités différentes, l’intérêt du pays est plus important que tout. Il suffit de voir comment l’image du pays a été écornée par le phénomène des crimes rituels pour comprendre que nous jouons gros dans cette élection. Mais j’ai foi, que le moment venu, la sagesse de tous l’emporte sur l’égoïsme. Les Gabonais, surtout les jeunes, ont besoin de rêver, de s’épanouir et d’entrevoir leur avenir avec optimisme. Que ce soit des jeunes de la diaspora ou ceux qui vivent sur place, ils ont les yeux sur leurs dirigeants. Qu’on ne les déçoive pas, car ils sont l’avenir du Gabon !

Malgré votre emploi du temps hyper chargé, on sait que vous êtres très croyant. Quelle est la place de Dieu dans votre vie ?
C’est la base de toute chose dans ma vie. Déjà au Gabon, j’organisais des concerts avec des musiciens chrétiens, nationaux et internationaux, pour leur donner l’occasion de s’exprimer et pour répandre l’amour et la paix autour de nous. Dieu a toujours été au centre de ma vie. Et je ne serais pas à ma place aujourd’hui sans lui. Surtout dans ce pays où il y a 4 millions de chômeurs, il m’a fait la grâce d’être là où je suis. J’ai traversé aussi des déserts mais je crois qu’il est toujours là pour m’accorder son aide. Toute ma vie est devant lui à travers la prière, et c’est lui qui me guide. Je sais que ceux qui lisent ces propos en ce moment ne comprendront pas mes paroles. Mais j’ai expérimenté la bonté et l’amour de Dieu dans ma vie. Si pour certains il est abstrait, pour moi, Dieu est réel ! Je ne suis pas un illuminé, loin de là !

Un dernier mot ?
Plus de paix. Nous vivons des temps difficiles avec toutes les guerres, les attentats qui peuvent désormais frapper à n’importe quel endroit du monde. Notre mode de vie, même à Paris, a changé. En Afrique, ça va changer avec ce qu’on a vu récemment. Des amis proches ont été touchés par les attentats de Bruxelles. Il faut que les dirigeants du monde se mettent ensemble pour trouver une solution à ce fléau. En ce qui concerne l’Afrique, il faut que nos dirigeants modernisent leur façon de gouverner. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, les jeunes africains sont au courant de beaucoup de choses. On ne peut plus les tromper comme on trompait leurs parents dans les années 70. Il faut écouter cette jeunesse et l’aider à avancer. C’est comme ça aussi que l’Afrique sera émergente.

Interview réalisée par Malick Daho








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