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Société Publié le mercredi 20 avril 2016 |

Conférence de presse de l’Association des journalistes et communicateurs pour l’émergence : le discours liminaire du président Bamba Idrissa

© Par AJCEM
Conférence de presse de l’Association des journalistes et communicateurs pour l’émergence : le discours liminaire du président Bamba Idrissa
Mercredi 20 avril 2016. Abidjan.
Thème : « Le désordre, un frein à l’émergence de la Côte d’Ivoire »



Mesdames et Messieurs

Chers invités

Chers confrères



Avant tout propos, je voudrais vous saluer et vous remercier du fond du cœur, pour votre présence à nos côtés, pour cette deuxième conférence de presse que l’Association des journalistes et communicateurs pour l’émergence (AJCEM) organise à Abidjan. Le thème que nous tenons à partager avec vous ce matin, est : « Le désordre, un frein à l’émergence de la Côte d’Ivoire ».



Après la décennie de crise militaro-politique, suivie de la période sombre qu’elle a connue fin 2010-début 2011, la Côte d’Ivoire est en train d’écrire lentement mais sûrement une nouvelle page de son histoire. Cela ne va pas sans passer par un certain nombre de défis à relever : le rétablissement de la sécurité, la restauration de l’Etat de droit, la mise en place d’une armée républicaine et la conduite du processus de réconciliation nationale. Le tout, sur fond d’une forte relance économique dans les meilleurs délais, pour que la reconstruction nationale soit une réalité.



Avec le soutien de la communauté internationale, la relance économique devrait permettre également la réforme des systèmes éducatifs et sanitaires, ainsi que l’insertion de milliers de jeunes diplômés et sans emplois.



Une fois cette noble ambition réussie, la Côte d’Ivoire devrait atteindre le cap des pays émergents, comme le souhaitent le président Alassane Ouattara et son gouvernement.



Aussi, est-on heureux que ce concept si cher au chef de l’Etat ivoirien, fasse école dans la sous région, et même sur tout le continent. Il est aujourd’hui courant d’entendre « Emergence du Sénégal », « Emergence du Gabon » etc.



Toutefois, dans la mise en œuvre pratique du programme de société du président Alassane Ouattara, en vue de l’atteinte de cet objectif à l’horizon 2020, l’Association des journalistes et communicateurs pour l’émergence fait un amer constat : Le désordre dans tous les domaines.

Ce qui constitue un véritable frein à l’émergence de la Côte d’Ivoire. Et si l’on n’y prend garde, l’émergence du pays ne sera qu’un simple vœu pieux pour ses dirigeants, et un espoir déçu pour les populations.



Il suffit de jeter un regard analytique sur le comportement quotidien des uns et des autres, pour se rendre compte du risque d’échec de cette ambition.



AU NIVEAU INSTITUTIONNEL

Plusieurs lois sont votées mais jamais effectivement appliquées sur le terrain : l’interdiction du téléphone au volant, de la cigarette dans les endroits ouverts au public, le non respect des règles de conduite, l’occupation anarchique des trottoirs et autres domaines publics de l’Etat, l’interdiction des sachets plastiques, celle de la vente ambulante de pain dans des sacs, l’interdiction des mendiants et petits revendeurs sur les grandes voies et aux carrefours etc.



Toutes ces mesures décidées par le gouvernement, sont impunément foulées au pied.



AU NIVEAU DE L’ADMINISTRATION

Il existe de façon récurrente, une insubordination criante dans les administrations, au point qu’on a du mal à faire la distinction entre le chef et son subalterne. Il y a également des responsables qui, par ignorance ou par zèle inutile, posent régulièrement des actes au-delà des limites de leurs attributions, empiétant ainsi dangereusement sur celles de leurs collaborateurs.



Aujourd’hui, la politique a tellement pris le pas sur les compétences, que certains agents préfèrent obéir à leurs « parrains » qu’à leurs chefs hiérarchiques.

Par ailleurs, la ponctualité, une vertu partagée par le chef de l’Etat, a foutu le camp, non seulement dans l’administration et les services publics, mais aussi au niveau des autorités politiques et administratives.



Des ministres, des directeurs et bien d’autres autorités, ne ressentent aucune gêne à accuser 30 minutes, une heure voire deux heures de retard à une cérémonie. Pourtant, la ponctualité est un élément fondamental dans la quête de l’émergence. Par exemple en Chine, nous avons constaté que les autorités sont présentes dans les environs d’une cérémonie, 15 à 30 minutes avant le début de la manifestation.

Et le temps de parole est chronométré, de sorte qu’il n’y a aucune possibilité pour l’orateur, de déborder le temps qui lui est imparti



AU NIVEAU DU COMPORTEMENT DES CITOYENS

Dès sa prise de pouvoir effective, le président de la République a fait du développement infrastructurel, l’une de ses priorités. C’est ainsi que plusieurs ouvrages significatifs ont été réalisés pour le bonheur des populations vivant en Côte d’Ivoire.



A ces efforts de doter le pays d’infrastructures modernes, devrait s’ajouter un comportement citoyen, en vue de leur préservation.



Mais force est de constater qu’à ce niveau, il y a une démission totale tant des élus locaux, des agents assermentés, que des populations.



Les routes et les ponts sont construits mais ne sont pas entretenus. De même que les espaces verts qui sont créés. Mais bien pis, certains individus prennent le malin plaisir de les dégrader sans être inquiétés.



On peut citer les affichage anarchiques sur les murs et les piliers des ponts ; la saleté déversée à tous les coins de rue ; les garages autos à ciel ouvert, qui obstruent les rues dans plusieurs communes d’Abidjan ; la fermeture anarchique des voies à forte circulation par des populations qui organisent des cérémonies de mariage, de baptême etc.



Partout, les maires qui doivent mettre de l’ordre, ont démissionné, préoccupés qu’ils sont, à se faire réélire aux prochaines élections.



Tout se passe comme si l’Ivoirien n’a plus l’amour pour son pays. Or, il est clairement établi que c’est l’homme qui fait l’émergence.



AU NIVEAU DU TRANSPORT

A ce niveau, c’est la grande pagaille à Abidjan et à l’intérieur du pays. Les autorités ont achevé de convaincre qu’elles n’ont pas le pouvoir de mettre de l’ordre dans ce secteur important à l’économie nationale.



Le phénomène des Gnambros ou de syndicats, continue d’exister, avec son lot quotidien d’affrontements à l’arme blanche, et souventes fois, à la kalashnikov ;

les stationnements anarchiques des transporteurs sont devenus la règle, faute de répression. Quelquefois, ces stationnements se déroulent aux yeux et à la barbe des forces de l’ordre ; des grands carrefours sont transformés en gare routière ; les Gbakas (minicars) ont envahi le boulevard Valéry Giscard d’Estaing. Ils stationnent en désordre, sous les ponts et un peu partout. Depuis un moment, ces véhicules ont fait leur entrée dans des quartiers. C’est le cas par exemple, de Koumassi, Marcory où ils sillonnent les sous quartiers.



AU NIVEAU SÉCURITAIRE

La persistance du phénomène des « microbes » dans les communes d’Abobo, Attécoubé, et maintenant de Yopougon, sans que les autoritaires sécuritaires n’y parviennent à bout, laisse croire qu’il n’existe plus d’Etat. Pour les populations constamment exposées aux griffes de ces enfants tueurs, l’Etat les a tout simplements abandonnées à leur sort.



Mesdames et Messieurs,

L’émergence de la Côte d’Ivoire, n’est pas l’affaire de l’Etat seul, encore moins du chef de l’Etat. Il appartient à chacun de jouer sa partition, pour qu’à l’horizon 2020, nous soyons heureux de constater que notre pays fait partie des pays émergents. Ce sera notre fierté à tous parce que chacun, à son humble niveau, y aura participé. Pour le moment, on a l’impression que le président Alassane Ouattara se débat seul, pour poser des actes concrets quand les autres se contentent au mieux de le chanter à longueur de meeting, ou de croiser les bras sans rien faire.



Nous appelons le gouvernement à rester ferme sur les décisions qu’il prend, pour leur application effective, afin que l’autorité de l’Etat soit respectée.



C’est le lieu également d’appeler à la conscience nationale des citoyens, pour une implication sincère dans les projets d’intérêt commun, car le plus grand bénéficiaire reste les populations que nous sommes.



Je vous remercie.

Pour le Bureau Exécutif

Le Président

BAMBA Idrissa
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