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Société Publié le mardi 3 mai 2016 | La Synthèse

Alerte: Korhogo sans eau depuis des mois

A Korhogo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, la fête du travail s’est déroulée dans atmosphère de pénurie d’eau. C’est que les populations de cette localité vivent, depuis plusieurs semaines, sans eau courante.
Le secrétaire général 1 de la préfecture de Korhogo, Kouadio Eugène, représentant le préfet de région du Poro, a, au cours de son discours de commémoration traditionnelle de la fête du travail du 1er Mai 2016, remis sur la table le manque criard d’eau qui secoue terriblement la ville de Korhogo depuis deux mois. Un manque d’eau dû, dit-on, à l’absence de pluies. Ce qui aurait tari le seul barrage hydraulique du quartier koko qui ravitaille la population à hauteur 480m3 par heure. «Une préoccupation qui nous dépasse», a indiqué l’autorité administrative. «La seule alternative qui nous reste est la conduite d’eau sur le fleuve Bandama du département de Sinematiali (30 km) de Korhogo. Et elle ne présente que 120 m3» a-t-il déploré. Ces 120 m3 sont, en effet, associés aux citernes d’eau de l'office national de l’eau potable (ONEP) qui sillonnent les quartiers de la ville. «Mais les souffrances des populations sont toujours perceptibles et sans aucune solution», a relevé Kouadio Eugene. Le secrétaire général1 de la préfecture de Korhogo s’est tourné vers le chef de canton intérimaire de Korhogo, ISSA Coulibaly, l’autorité traditionnelle, qui serait le seul recours pour faire venir la pluie dans la ville. «Ce chef détiendrait les secrets et le pouvoir de faire venir la pluie», a estimé le SG1. En entendant que le bon Dieu soit clément envers les populations de la cité du Poro et de faire pleuvoir des pluies intenses sur Korhogo, pour l’heure chacun se débrouille comme il peut avec son bidon d’eau de 25 litres. A vélos, à motos ou en véhicules, à la recherche des forages privés. Quant aux femmes, elles continuent de se battre avec des puisettes au bord des puits d’eau, enfant au dos et des cuvettes sur la tête à la recherche de ce liquide précieux et vital, quelque soit la qualité. A Korhogo, il n’est pas évident de se laver trois fois par jour. Des chantiers de construction de bâtiments sont même suspendus jusqu'à nouvel ordre par manque d’eau. Le représentant du Préfet de région du poro a promis transmettre à qui de droit les préoccupations évoquées par les branches syndicales. Le directeur régional du travail, N’guessan Kouassi, a félicité les travailleurs pour leur mobilisation et les exhorter à s’armer de courage «car toute lutte est difficile et le gouvernement fera tout pour prendre en compte leurs différentes doléances».

Elie KONE
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