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Politique Publié le mercredi 11 mai 2016 | Notre Voie

Des assises aux couleurs de la justice des vainqueurs

© Notre Voie Par ISSOUF SANOGO
Ouverture de la session d’assises qui va juger Simone Gbagbo
Lundi 9 mai 2016. Palais de justice d`Abidjan. l’Ancienne première dame de Côte - d`Ivoire Simone Gbagbo en audience d`ouverture de son procès sur des accusations de crimes contre l` humanité pour son rôle présumé dans les violences électorales de 2010.
Simone Gbagbo est toujours dans le collimateur de la justice des vainqueurs du régime Ouattara. L’ex-Première dame comparait encore depuis lundi avec 11 autres co-accusés devant la Cour d’assises pour crime «contre l’humanité » en rapport avec la crise postélectorale de 2011. Il y a seulement un an, soit le 15 mars 2015, la même Cour d’assises présidée par le juge Tahirou Dembélé condamnait Simone Gbagbo, qui comparaissait avec 78 autres codétenus, à 20 ans de prison et dix ans de privation de ses droits civiques pour « attentat à l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ». Les charges retenues étaient également liées à la fameuse crise postélectorale de 2011 née du refus du candidat Alassane Ouattara de reconnaître la victoire du candidat Laurent Gbagbo, proclamée par le Conseil constitutionnel, juge suprême du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire et dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours.

Ce énième procès contre l’épouse de l’ex-chef de l’Etat, lui-même détenu à la Cpi, constitue un autre épisode de plus dans cet acharnement judiciaire qui suscite une profonde indignation au sein de l’opinion publique nationale. Et pour cause, cela fait plus de 5 ans que dure le supplice de Simone Gbagbo, détenue au secret depuis la chute de son époux et soumise à une véritable traque judiciaire. Le régime Ouattara présente l’ex-député d’Abobo comme étant à l’origine de tous les malheurs qu’a connus la Côte d’Ivoire. Dans cet autre procès qui s’ouvre et dont l’issue est aisément imaginable, l’otage du régime Ouattara déjà condamnée à 20 ans pourrait encore écoper de 20 autres années de privation de liberté ou même la perpétuité. Tout porte à croire que les vainqueurs de la guerre postélectorale de 2011 (grâce à l’intervention de l’armée française) seraient heureux de voir Simone Gbagbo périr dans les liens de la détention.

Pendant ce temps, les vrais criminels du camp Ouattara, dont les crimes abominables ont été abondamment répertoriés par les principales organisations nationales et internationales de défense des droits humains, se pavanent librement dans le pays en toute impunité. A quand les assises pour les auteurs du massacres des gendarmes à Bouaké en 2002 ou du génocide du peuple Wê de Duékoué de mars 2011 (environ 1.000 civils sans défense tués en une seule journée) ? Quand est-ce que cette justice, qui multiplie les procès contre les pro-Gbagbo, jugera utile de s’intéresser enfin aux tueurs des danseuses d’Adjanou, aux bourreaux des populations d’Anokoi Kouté, aux braqueurs des agences de la Bceao dans les ex-zones sous contrôle de la rébellion armée, aux violeurs et autres scélérats qui pendant une décennie ont semé la mort et la désolation dans ce pays ?

Jean KHALIL SELLA
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