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Économie Publié le mercredi 18 mai 2016 | RFI

Daniel Kablan invité de Afrique Matin (RFI)

© RFI Par DR
Groupe consultatif du PND 2016-2020: ouverture des travaux à paris
Les travaux du Groupe Consultatif pour le financement du PND 2016-2020 ont débuté ce mardi 17 mai à la représentation française de Banque mondiale à Paris.
Invité : Daniel KABLAN DUNCAN, Premier ministre de la Côte d’Ivoire

AURORE DE LA BROSSE
Ce matin, Léonard VINCENT reçoit le Premier ministre ivoirien Daniel KABLAN DUNCAN qui est de passage à Paris pour présenter aujourd’hui le plan national de développement 2016-2020 pour la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre ivoirien a détaillé hier ses priorités économiques pour les cinq ans à venir : lutte contre le chômage des jeunes, réforme du secteur éducatif, terrorisme ou encore l’impact du terrorisme sur l’économie. Daniel KABLAN DUNCAN est interrogé par Léonard VINCENT.

LEONARD VINCENT
Monsieur le Premier ministre, bonjour.
DANIEL KABLAN DUNCAN
Bonjour.
LEONARD VINCENT
Quels sont selon vous les défis majeurs que doit relever la Côte d’Ivoire en termes économiques pour les cinq ans à venir ?
DANIEL KABLAN DUNCAN
Les défis majeurs sont au nombre de cinq. Le premier défi, c’est la poursuite de la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire. Le deuxième défi, c’est la transformation structurelle de l’économie ivoirienne à une économie industrialisée. Le troisième défi, c’est la promotion de la jeunesse et la promotion des femmes. Le quatrième défi, c’est l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens et le cinquième défi, c’est l’Ivoirien nouveau.
LEONARD VINCENT
Le chômage est évidemment l’une des plus grandes inquiétudes des jeunes Ivoiriens notamment. Comment est-ce que vous entendez aborder ce problème ?
DANIEL KABLAN DUNCAN
Je vais d’abord dire que le taux de chômage officiel tel que mesuré par les systèmes des Nations Unies est autour de 6,9 %, 7 %. C’est beaucoup mais à côté de ce chômage dit officiel, la Côte d’Ivoire a fait une mesure plus pragmatique qui prend ceux qui sont autour du SMIC en Côte d’Ivoire. A ce moment-là, vous avez des taux beaucoup plus élevés autour de 20 %. Il faut faire en sorte que pour les jeunes dont vous parlez trouvent du travail, à la fois au niveau du secteur agricole qui est un secteur important qui crée 2 400 000 emplois, mais aussi dans le secteur privé. Elément important : il faut les amener à l’auto-emploi qui est un élément très fort. A ce titre, le gouvernement a mis en place un ministère en charge de la promotion de la jeunesse et du service civique, et ensuite on a mis en place une agence chargée de l’emploi jeune avec des financements qui accompagnement, des financements nationaux comme des financements des partenaires extérieurs. Je voudrais aussi souligner qu’il faut faire en sorte qu’il y ait de l’adaptation entre la formation et l’emploi parce que c’est de là que viennent la plupart des distorsions. Vous avez des offres d’emploi sans réponse adaptée.
LEONARD VINCENT
Donc un travail sur le secteur éducatif également de formation pour que la formation soit adaptée au marché de l’emploi.
DANIEL KABLAN DUNCAN
Totalement exact. D’abord au niveau de la mise en place des ministères de l’enseignement technique des formations professionnelles avec la construction déjà décidée de onze lycées techniques et professionnels, mais aussi la professionnalisation de l’université. Nous avons cinq universités qui existent actuellement en Côte d’Ivoire, le président de la République a décidé de la création de trois nouvelles universités mais il faut que ces universités ne soient pas des universités généralistes seulement. Il faut les spécialiser en fonction des besoins de la Côte d’Ivoire. Je voulais quand même noter que dans l’éducation, le président de la République a décidé de la scolarisation pour tous qui a commencé en octobre 2015, parce que nous estimons en Côte d’Ivoire que la vraie richesse du pays, ce sont les ressources humaines.
LEONARD VINCENT
Un sujet a émergé en Côte d’Ivoire, un triste sujet : le terrorisme. Est-ce que ça a un impact sur l’économie ivoirienne ? Et comment est-ce que vous entendez pallier aux éventuelles inquiétudes ?
DANIEL KABLAN DUNCAN
Il y a le terrorisme à Bruxelles, il y a le terrorisme à Paris, mais le monde continue. Parce que nous sommes dans un monde de violence qui est due à l’insécurité dans un certain nombre de régions du monde, notamment en Libye et en Irak. Il faut se préparer à ce genre de situation. Nous avons tiré donc les expériences de ce qui est arrivé à Grand-Bassam et l’Etat a décidé d’investir 80 milliards de francs CFA. Ce que je note d’ailleurs, c’est que malgré cette attaque, le nombre de touristes ne fait qu’augmenter. Aucune liaison internationale n’a été supprimée, bien au contraire.
LEONARD VINCENT
Un secteur important de l’économie ivoirienne évidemment, c’est le cacao. La récolte, notamment la première récolte, semble moyenne ou médiocre parfois. Est-ce que vous avez des projets qui seront à même de rassurer les producteurs habitués à mieux ?
DANIEL KABLAN DUNCAN

Quand la récolte n’est pas très forte, il y a une augmentation des prix. Donc le producteur, lui, doit s’attendre à des prix peut-être plus élevés. Quoi qu’il en soit, ce qui est important, la Côte d’Ivoire produit actuellement entre 1,7 et 1,8 million de tonnes. Nous sommes le premier producteur mondial de cacao avec une part disons de 40 %. Ce qui est important, c’est que nous avons amélioré la qualité du fait de la décision de faire en sorte que le prix au producteur soit lié au prix international. 60 % du prix international est reversé au monde paysan. L’autre objectif qui est important à souligner, c’est la transformation de ce cacao que nous souhaitons être plus forte au niveau local. Nous transformons actuellement 33 % de ce cacao localement. Notre objectif est de faire en sorte que 50 % de ce cacao soit transformé localement. C’est l’une des raisons pour laquelle nous allons rencontrer le secteur privé à la fois par exemple sur le problème de la transformation du cacao mais aussi de reprendre l’énergie en Côte d’Ivoire. Parce que dans l’énergie, nous allons passer de 2 000 mégawatts actuellement aux 4 000 mégawatts en 2020.
LEONARD VINCENT
Le climat des affaires est meilleur maintenant en Côte d’Ivoire et j’imagine que c’est le message que vous allez adresser aux investisseurs.
DANIEL KABLAN DUNCAN
C’est facile de le confirmer puisque la Banque mondiale a classé la Côte d’Ivoire deux années de suite parmi les dix meilleurs pays dans le monde, les meilleurs pays réformateurs. Je crois que cela dit beaucoup de choses et nous comptons poursuivre ces efforts. Notre objectif est de faire en sorte qu’en 2020, la Côte d’Ivoire soit classée parmi les 50 meilleures économies dans le monde.
LEONARD VINCENT
Une dernière question si vous le permettez plus politique. On parle beaucoup d’un rapprochement voire d’une unification du RDR et du PDCI. Où en est ce projet ?
DANIEL KABLAN DUNCAN
En fait, ça ne concerne pas seulement que le RDR et le PDCI, ça concerne cinq partis politiques. Il faut ajouter à ceux dont vous avez parlé, l’UDPCI, le MFA et l’UPCI. L’objectif final est de faire en sorte que ces partis apparaissent comme des partis unifiés. Ça permettrait d’assurer à nouveau la stabilité politique en Côte d’Ivoire et faire en sorte, comme ça s’est passé aux dernières élections, que l’ensemble RHDP remporte les élections futures. Aux élections présidentielles dernières, le président OUATTARA appuyé par les cinq partis a obtenu 83,66 %. C’est tout dire.
LEONARD VINCENT
Monsieur le Premier ministre, merci.
AURELIE DE LA BROSSE
Le Premier ministre ivoirien, Daniel KABLAN DUNCAN, de passage à Paris. Il répondait à Léonard VINCENT.
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