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Économie Publié le vendredi 27 mai 2016 |

Cérémonie de clôture:Discours de Monsieur Akinwumi Adesina

© Par DR
Déjeuner annuel de la BAD et des ambassadeurs 2016
Jeudi 11 Février 2016. Le Président du groupe de la Banque Africaine de développement, Akinwumi Adesina a invité les chefs de missions diplomatiques et des organisations internationales accrédités en Côte d`Ivoire à un déjeuner. Le Président de la BAD a profité de l`occasion pour présenter la réponse de la Banque et du continent face aux défis.
Discours de Monsieur Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement à l’occasion de la Cérémonie de clôture des Assemblées annuelles 2016 du Groupe de la Banque africaine de développement, Lusaka (Zambie), 27 mai 2016

Monsieur le Président des Conseils des Gouverneurs,

Honorables gouverneurs,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Au nom de la haute direction et du personnel de la Banque africaine de développement, je voudrais, du fond de mon cœur, vous remercier tous pour le succès des Assemblées annuelles 2016.

Je suis particulièrement reconnaissant à vous, Monsieur le Président des conseils des gouverneurs, notre gouverneur hôte, pour la chaleureuse hospitalité que vous nous avez réservée et pour les excellentes commodités mises à notre disposition.

Monsieur le Ministre Chikwanda, ces Assemblées annuelles de la Banque sont les dernières auxquelles vous participez.

Vous avez été un véritable ami de la Banque depuis 1974, date à laquelle vous êtes devenu probablement le plus jeune ministre africain des Finances.

La Zambie a rejoint la Banque trois ans plus tôt en 1971: vous êtes avec nous depuis très longtemps !

Parmi vos principales réalisations, on peut citer le rôle que vous avez joué en tant que Président du Groupe africain du FMI/de la Banque mondiale pour défendre les intérêts de l’Afrique, ainsi que le rôle décisif que vous avez joué au sein de notre Banque – toujours avec bonne humeur et bon sens.

Vous avez géré la crise des produits de base en Zambie et avez piloté l’économie, avec une parfaite maîtrise. Vous avez été un président formidable. Vous étiez président lors de mon élection, et vous êtes président aujourd’hui à ma 1ère assemblée annuelle. Vous resterez toujours « mon président ».

Je vous invite tous à vous lever pour rendre hommage au Président, qui prend sa retraite dans deux mois!

Mesdames et Messieurs, nous venons de vous donner lecture du communiqué officiel des Assemblées annuelles 2016.

Le Communiqué fait état de notre profonde gratitude au Président Lungu et au ministre Chikwanda, ainsi qu’aux trois autres présidents, deux vice-présidents, deux premiers ministres, quatre anciens chefs d’Etat, un ancien Secrétaire général des Nations Unies, un Commissaire de l’Union africaine et le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).

Il s’agit là d’une palette exceptionnelle de personnalités et d’un témoignage éloquent du rôle de ces Assemblées annuelles qui rassemblent la crème de l’Afrique, pour tracer la meilleure et la plus brillante trajectoire de son avenir.

En renouvelant mes sincères remerciements à nos invités spéciaux, je sais pertinemment que les 18 personnalités que je viens de citer aimeraient certainement que je remercie tous les acteurs dont je n’ai pas cité les noms, soit au moins 1800 personnes – qui n’ont ménagé aucun effort pour faire de ces Assemblées annuelles un succès.

Les gouverneurs, les administrateurs et le personnel de cette Banque.

Le Comité d’organisation national zambien et le Consortium chargé de la gestion de cet événement qui a fait un travail extraordinaire, sous une énorme pression.

Les hommes et les femmes qui nous ont balisé la voie, avec autant de ferveur, nous ont servi, nous ont guidés, et ont satisfait et géré tous nos besoins.

Je les salue et je salue le peuple qu’il représente : le peuple zambien.

La Banque africaine de développement et le continent africain continuent d’être aux côtés de ce grand pays : dans nos propres langues, nous nous levons et chantons avec vous votre hymne national.

Notre souhait collectif est que vous vous envoliez avec l’aigle, votre emblème, pour atteindre des sommets toujours plus élevés.

Merci la Zambie !

Mesdames et messieurs, cette semaine a été merveilleuse.

J’en retiendrai de nombreux souvenirs mémorables – l’un d’eux – et non des moindres – est celui du jeune Kelvin Doe mardi dernier : l’incarnation de l’espoir, de la passion, du talent et du potentiel de ce grand continent.

Nous avons versé des larmes avec Kelvin parce que sa vision est la nôtre, et c’est sa génération – pas la nôtre – qui héritera de l’Afrique que nous appelons de tous nos vœux.

Kelvin est impatient de voir le changement, et Kelvin est un agent du changement.

Tous autant que nous sommes dans cette salle sommes impatients de voir le changement, et tous autant que nous sommes dans cette salle sommes des agents du changement.

Et les agents du changement ont un programme pour le changement, et ce programme, ce sont les Cinq grandes priorités (Top 5).

Vous les avez entendues tout au long de la semaine. Permettez-moi de les répéter une fois de plus.

Eclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie.

Nourrir l’Afrique.

Industrialiser Afrique.

Intégrer l’Afrique.

Améliorer la qualité de vie des Africains.

Et tout ceci d’ici 2025.

Mercredi dernier, nous avons demandé à notre Conseil des gouverneurs de voter et de choisir ce qui – pour eux – est la priorité absolue du Top 5.

La première priorité – « Eclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie » a obtenu plus de 50 % des voix, les quatre autres quelque 10 % chacune.

Dans les débats qui ont suivi le vote, il est apparu très clairement que le déficit énergétique est effectivement au cœur des défis qui interpellent l’Afrique, et que l’alimentation suffisante en énergie sera le catalyseur et le moteur de la transformation de l’Afrique.

Il est aussi apparu très clairement que les Cinq grandes priorités sont liées les unes aux autres et que l’intégration de l’Afrique – la quatrième de ces priorités – est une composante transversale, comme le sont les ingrédients essentiels du développement : le rôle des femmes, le rôle des jeunes et le rôle de la bonne gouvernance.

Permettez-moi de mentionner brièvement quelques-uns des autres temps forts de cette semaine – une semaine marquée par une vingtaine d’événements officiels, une bonne vingtaine d’événements parallèles, et certainement un nombre 100 fois plus important de réunions ayant abouti à des annonces, des signatures, ou à des processus plus tacites mais tout aussi importants de renforcement de la volonté politique et de l’engagement pratique pour le partenariat.

Le thème de nos Assemblées était l’énergie et le changement climatique – les menaces qu’ils font peser et les opportunités qu’ils offrent.

Les énormes réserves d’énergie renouvelable inexploitée; les énormes réserves de ressources internes non encore exploitées qui peuvent nous permettre de répondre à tous nos besoins financiers.

Nous avons eu des échanges francs sur un savant dosage entre principe et pragmatisme qui permettra un mélange d’énergies renouvelables et non renouvelables, et nous avons tous convenu que l’impératif – quelle que soit l’énergie que nous utilisons – est la croissance et le développement.

Nous reconnaissons que l’Afrique ne dispose ni de la technologie ni du financement nécessaires pour adopter, exclusivement, l’énergie renouvelable à court terme.

Pour l’heure, nous estimons que les sources d’énergie les plus abordables constituent les meilleurs choix.

Nous savons que nous avons besoin d’une vision globale du secteur de l’énergie, avec des partenariats stratégiques axés sur les chaînes de valeur.

Il s’agira notamment de mener les réformes sectorielles et d’élaborer les politiques qui nous permettront d’accéder à plusieurs sources de financement privé.

Le secteur privé africain, nous l’avons dit, a la capacité de rendre ce changement possible, mais il aura besoin de l’appui de la Banque sous forme de fonds propres, et devra également mettre l’accent sur des solutions réseau et hors réseau.

Nous sommes d’accord qu’une solidarité mondiale s’impose.

Et nous l’avons clairement dit : le financement climatique doit se traduire dans les faits.

Bref, il nous faudrait redoubler d’efforts et aller plus vite, pour que la révolution africaine puisse s’opérer.

Pour reprendre les mots de Carlos Lopes : «il existe 23 différentes initiatives sur l’énergie en Afrique, chacune essayant de tirer parti de l’autre. Je salue le Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique, parce qu’il est grand temps qu’une institution du continent joue le rôle de chef de file et mette de l’ordre dans ce domaine.

Mesdames, Messieurs, cette institution est la Banque africaine de développement. Elle mettra effectivement de l’ordre dans le domaine. Elle injectera effectivement 160 gigawatts supplémentaires dans le réseau électrique.

Cette semaine, nous avons examiné chacune des 5 grandes priorités.

Nous avons partagé avec tous le Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique que notre Conseil d’administration a récemment approuvé.

Nous avons largement débattu des priorités «nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique et intégrer l’Afrique», et nous élaborerons des stratégies exhaustives.

Nous avons lancé la nouvelle stratégie Emplois pour les jeunes en Afrique – une initiative qui nous permettra de créer 25 millions d’emplois en 10 ans et de développer les compétences de 50 autres millions de personnes.

Nous nous sommes également penchés sur la question d’une Banque capable de réaliser ces grands objectifs. Une Banque jouissant d’une solide assisse financière et d’une excellent note triple A. Une Banque qui se relance, avec un nouveau Modèle de développement et de prestation de services, qui la rapprochera plus que jamais de ses clients, et améliorera en même temps sa performance, son efficience et son revenu.

C’est cette Banque qui a consenti un niveau record de prêts d’environ 9 milliards de dollars en 2015, une année où, malgré une conjoncture défavorable, l’Afrique a réalisé une croissance record de 3 %, qui devrait atteindre 3,7 % en 2016 et 4,5 % en 2017, selon les prévisions.

Voilà, Mesdames, Messieurs, les courbes de croissance de la Banque et du continent.

C’est l’événement de cette semaine (du 23 au 27 mai 2016). C’est l’événement que nous rapporterons dans nos pays respectifs, bien revigorés pour faire face à notre défi commun.

Combien de fois avons-nous entendu cette semaine que nous devons traduire nos discours dans les faits, et que nous devons joindre l’acte à la parole ?

Nous joignons déjà l’acte à la parole : je suis très fier du travail que cette Banque a accompli, et de l’impact qu’elle a produit sur des centaines de millions de vies.

Hier, dans une interview télévisée à la BBC, il m’a été posé la question de savoir ce que je souhaitais réaliser le plus en 5 ans. J’ai répondu, sans hésitation, que je souhaitais mettre fin à l’épineux problème de la pauvreté de l’Afrique en énergie, et lui fournir une énergie qui lui permettra d’exploiter tout son potentiel.

Permettez-moi, avant de conclure, de saluer ceux qui nous ont accompagnés et ceux qui le feront à l’avenir.

Mes remerciements vont à l’infatigable Shahid Khan, le Doyen de notre Conseil d’administration.

Ses pairs et lui ont apporté une contribution inestimable au développement et à l’orientation des activités de la Banque.

Ils nous ont parfois défiés et parfois encouragés dans nos réflexions sur les Cinq grandes priorités et le Nouveau modèle de développement et de prestation de services. Nous leurs en serons à jamais reconnaissants.

En remerciant Shahid, je voudrais également remercier ses 10 collègues qui, comme lui, viennent d’achever leurs mandats.

Je remercie les administrateurs Asano, Munoz, Ketsela, Mohamed, Sentore, Tuunanen, Msa, O’Neill, Ngum, et bien entendu Mwangala de la Zambie, qui nous a beaucoup aidés à organiser ces Assemblées.

En disant adieu à certains, nous souhaitons la bienvenue à d’autres.

Cette semaine, j’ai eu le privilège de vous présenter mes collègues, Frannie Leautier, ma nouvelle vice-présidente principale, et Alberic Kakou, mon nouveau vice-président des ressources humaines et des services institutionnels.

Je voudrais à présent joindre ma parole à celle du Président des Conseils des gouverneurs pour souhaiter la bienvenue à notre nouveau Président des Conseils des gouverneurs [nom], gouverneur pour l’Inde.

Votre sagesse et vos idées sont les bienvenues – la Banque appartient à ses actionnaires, et votre volonté est la nôtre, pour servir les populations africaines.

L’année prochaine, à la même date, nous nous retrouverons en Inde, et nous remercions sincèrement nos amis Indiens –véritables partenaires, comme le Forum Afrique-Inde l’a une fois de plus démontré cette semaine – pour leur disposition à nous accueillir.

Mesdames, Messieurs, je vous dis merci en Bemba, en Tonga et en Nyanja : Natotela, Ndalumba et Dzikomo.

Et vous dis simplement Namatse en Hindi.
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