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Politique Publié le mercredi 29 juin 2016 | APA

Procès de Simone Gbagbo: un ex-chef milicien suspecté de ‘ ’ déséquilibre mental’’, son audition reportée

© APA
Procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo
Mercredi 01 juin 2016. Abidjan. 2eme jour du procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo à la Cour de justice pour crimes contre l`humanité.
Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le témoin à charge Moïse Metchero Harold dit Colonel H qui a accusé Simone Gbagbo, la veille, d’avoir financé des groupes armés lors de la crise postélectorale, a été suspecté, mercredi, devant la Cour d’Assises de ‘’déficience mentale’’ par la défense de l’accusée qui a obtenu de la Cour ‘’la suspension de son témoignage’’ jusqu’à la production du ‘’rapport d’expertise psychiatrique’’ le concernant.

La poursuite de l’interrogatoire du témoin de l’accusation Moïse Metchero Harold, ex-chef milicien du Groupement pour la patrie (GPP, proche de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo), actuellement, en détention pour d’autres procédures et qui a indexé Simone Gbagbo comme celle qui ‘’nous finançait’’ n’est pas allé, ce mercredi, à terme.

Dès l’entame de l’audience du jour, Me Rodrigue Dadjé, avocat principal de Mme Gbagbo a fait connaître à la Cour qu’il a adressé un courrier au Parquet général à l’effet de ‘’produire le rapport d’expertise psychiatrique du témoin que le juge du 9è cabinet d’instruction avait demandé à son encontre’’.

‘’ Nous tenons à ce rapport pour connaître le témoin. Car s’il est prouvé que le témoin est un déséquilibré mental, peut-on prendre au sérieux ses témoignages d’autant que le parquet d’instruction a reconnu qu’il fait des déclarations contradictoires et incohérentes ?’’, a exposé Me Dadjé.

Interrogé par le président de la Cour, le juge Boitchy Kouadio, Moïse Metchero Harold a déclaré que l’expertise psychiatrique en question n’a pas dit qu’il souffrait d’une ‘’déficience’’ mentale.

‘’Non, M. le président, je ne suis pas fou. J’ai toutes mes facultés mentales. J’ai fait la première expertise en mai 2014’’, a expliqué, à la barre, le témoin.

Pour l’avocat général Yéo Aly et la partie civile, la défense ‘’gênée et déstabilisée par le témoignage hier (ndlr : mardi) clair, limpide et cohérent de M. Metchero’’, veut faire du ‘’dilatoire’’.

‘’ Les résultats de cette expertise concernant d’autres procédures n’ont pas relevé de déficience mentale du témoin’’, a dit M. Yéo promettant de fournir ledit ‘’rapport mais l’interrogatoire du témoin peut continuer’’.

Me Dadjé réplique pour ‘’exiger’’ ce rapport qui ‘’existe’’.

‘’Ça ne coûte rien de demander au 9è cabinet d’instruction ce rapport. Sinon, le témoignage de M. Metchero peut prêter à confusion dans le subconscient des jurés s’il est prouvé après que le témoin souffre de déficience mentale. Et ce n’est pas bien pour l’équité du procès’’, a plaidé le conseil de Mme Simone Gbagbo, affirmant qu’il a déjà ‘’confondu ce témoin dans deux procédures. Je le connais, il me connaît.’’

Après une suspension d’une demi heure de l’audience, la Cour par la voix de son président Boitchy Kouadio a ordonné ‘’la production du rapport d’expertise’’ du témoin dont ‘’le témoignage est important dans cette affaire’’ pour respecter les droits de la défense, selon lui.

Par conséquent, ‘’la Cour suspend l’audition de Moïse Metchero Arnold jusqu’à la production du rapport d’expertise’’ a déclaré M. Boitchy.
Poursuivant l’audience, le témoin Issa Bocoum (54 ans), électro-mécanicien a accusé Mme Gbagbo d’avoir distribué ‘’des armes entre le premier et le deuxième tour de la présidentielle’’ dans une église à Abobo (nord d’Abidjan) au quartier dit SOS.

‘’ Je l’ai vue à la tête d’un cortège de voitures Dakoda et de 4X4 des Cecos venir décharger des caisses dans une église méthodiste à Abobo SOS. Deux heures après son départ, des jeunes miliciens sont sortis de l’église avec des armes ‘’ a expliqué à la barre M. Bocoum, affirmant avoir été ‘’victime’’ des exactions des ‘’jeunes patriotes armés par Simone Gbagbo’’ qui m’ont ‘’cassé 5 dents’’.

Mme Simone Gbagbo (67 ans) est poursuivie au terme de l’arrêt d’accusation n° 29 du 29 janvier 2016, pour ‘’génocide, crimes contre les populations civiles, crimes contre les prisonniers de guerre, meurtre, assassinat, viol, coups et blessures volontaires, complicité, coaction et tentatives de ces infractions, voies de faits et de crimes contre l’humanité’’.

L’accusée purge, depuis l’an dernier, une peine de 20 ans de prison ferme pour des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

HS/ls
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