x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 25 juillet 2016 | Alerte Info

Côte d’Ivoire: Des produits vivriers "sortent sans qu’on ne le sache", selon la présidente d’une fédération de coopératives (ITW)

© Alerte Info Par DR
Colette Irié Lou, présidente de la Fédération nationale des coopératives de vivriers en Côte d`Ivoire (Fenacovici)
La présidente de la Fédération nationale des coopératives de vivriers en Côte d'Ivoire (Fenacovici), Colette Irié Lou, déplore la sortie du territoire national de plusieurs produits vivriers, ce qui a entraîné en partie la pénurie de certaines denrées en 2016, dans une interview accordée à ALERTE INFO.

Le slogan de la Fenacovici est de nourrir les Ivoiriens. Mais on a constaté que ces Ivoiriens ont faim. Pénurie de manioc, de banane… Quelles en sont les raisons?

C’est normal que la Côte d’Ivoire ait une pénurie de manioc car depuis, j’ai attiré l’attention sur la culture de rente. Si toutes les forêts sont utilisées pour les produits de rente, on ne pourra plus avoir de la nourriture. La population augmente et la terre que nous devons utiliser pour la nourriture diminue. Et aussi, tous les pays autour de la Côte d’Ivoire veulent avoir nos produits.

Le 1er mai, le président Ouattara a parlé d’un cartel qui ferait sortir le vivrier pour faire la surenchère. Vous partagez son avis?

On a beaucoup de produits qui sortent sans même qu’on ne le sache. La banane plantain actuellement rare en Côte d'Ivoire, bizarrement, tu la retrouveras sur les marchés des pays voisins. Et quand tu te renseignes, on te dit qu’elle provient de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas notre organisation qui charge l’attiéké pour l’envoyer ailleurs. La population ivoirienne doit d’abord manger avant de servir les autres.

Face à cette situation, votre structure travaille-t-elle avec le ministère de l’Agriculture pour lutter contre ce phénomène?

Nous travaillons avec le ministère de l’Agriculture. Et nous cherchons la solution pour éviter que le vivrier sorte du pays. Il faut d’abord servir la population ivoirienne. Nous travaillons également avec le ministère du Commerce.

Vous aviez parlé plus haut de la culture de rente. Y a-t-il des sensibilisations pour convaincre les paysans à ne pas abandonner le vivrier?

A toutes nos réunions de sensibilisation nous en parlons. Il faut que l’Etat prenne des décisions pour limiter la production de l’hévéa. La production de l’hévéa ne doit pas aller jusqu’aux rivières. Nous trouvons parfois des paysans qui produisent l’hévéa jusqu’aux baffons. Où allons-nous planter le manioc, la banane plantain et le riz ? Nous avons des régions où il est difficile de trouver de la nourriture parce que toute la terre est condamnée. Tu verras dans ces régions que des gens ont fait 1.000, 3.000 voire 20.000 hectares d’hévéa et il n’y a plus de place pour le vivrier. Tu gagnes de l’argent aujourd’hui et demain, tu te mets à payer de la nourriture alors que tu as de la terre. L’Etat doit donc prendre des lois pour réguler la production de l’hévéa.

Début juin, votre structure a fait la pause de la 1ère pierre du projet PAPV-SA qui devrait substantiellement résoudre le problème du vivrier en Côte d’Ivoire. Pourrions-nous avoir plus de détails?

Il s'agit du plus grand marché de l'Afrique en vivrier. Pour ce projet, nous avons bénéficié d'un don de la BAD (Banque africaine de développement) en 2014 pour une étude du marché. Après l'étude, nous avons posé la première pierre de ce projet le 11 juin à Attinguié (au Sud d'Abidjan). Ce projet permettra aux marchés d’être bien fournis en vivrier de bonne qualité et à moindre coût.

Nous aurons des camions pour transporter uniquement des tomates et la production du vivrier sera relancée sur 4.500 hectares. Avec le système d’irrigation, on aura donc à tout moment les produits vivriers.

Ce projet se fera dans toutes les 31 régions de la Côte d'Ivoire, nous aurons des usines de transformation de la tomate, du maïs, de l’attiéké et du riz. Il y aura des marchés modernes dans toutes les régions pour regrouper des premiers prix sur places. On verra ce qui doit rester sur le marché local et ce qui doit être mis sur le marché d’Attinguié pour ravitailler les autres pays africains. Ce projet va générer 5.000 emplois directs pour les jeunes sans compter les emplois indirects.

LIB
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ