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Editorial Publié le samedi 20 août 2016 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : Nos limites

Les Jeux Olympiques de Rio 2016 qui finissent demain ont montré toute la faiblesse, l’impuissance et les limites des pays africains. J’avais déjà, il y a un mois, dans une chronique, signalé que les Jeux Olympiques, comme d’habitude, vont se ressembler pour les pays africains. Que seuls les pays habituels, Kenya, Ethiopie et Afrique du Sud, vont glaner des médailles. Je donnais les raisons de la grande masse des pays africains à ne pouvoir faire mieux que de se mettre sur le podium de Pierre de Coubertin. « Il ne s’agit pas de gagner mais de participer. » Il y a plus d’un siècle que cette notion a perdu de sa valeur, à commencer par son propre pays. La France court depuis fort longtemps derrière les médailles et son nationalisme se manifeste de plus en plus à travers les sports et surtout aux Jeux Olympiques où les Français aimeraient gagner plus de médailles que les autres. Les limites, l’impuissance de notre continent se sont illustrées ou ont été symbolisées par la championne d’Afrique de Basket, le Sénégal. Voilà une équipe qui écrase tout sur son chemin en Afrique et s’est effondrée totalement devant les autres nations européennes et américaines. En les voyants écrasés par des scores larges, c’est toute l’Afrique qui montrait ses limites et sa longue distance pour atteindre le développement. L’entraîneur des Lionnes ne disait pas le contraire en parlant du niveau de son équipe et des autres. Ainsi que de son manque d’expérience avec très peu de matchs amicaux pour se préparer. Il ne faut pas jouer à l’optimisme, car les prochains jeux vont se dérouler de la même manière pour nos pays. L’Afrique manque de moyens matériels et financiers pour jouer dans la cour des grands. Le sport de haut niveau coûte extrêmement cher pour que les pays africains jouent leur participation au même titre que les autres. Des jeux olympiques, du moins pour obtenir, une médaille d’or, se préparent au maximum sur huit ans et au minimum sur quatre ans. Cela nécessite de nombreux moyens qu’aucun pays africain n’osera mettre en priorité. Un budget approprié qui pourrait atteindre ou dépasser le budget d’un département ministériel moyen. L’Afrique a trop de problèmes de santé, d’éducation, de chômage qui monte de plus en plus, essentiellement, à cause d’une démographie galopante qu’aucun pouvoir n’ose affronter, pour faire du sport une priorité. Une solution existe. Disons deux. Pour ne pas se faire ridiculiser aux prochains jeux olympiques. 1 Envoyer des athlètes compétents, une dizaine, dans un centre de haut niveau ou même désigner des formateurs spécialisés pour les former sur quatre ans. 2 Et c’est ma solution. La création d’un grand centre ou d’un institut panafricain de sport financé par l’Union Africaine pour former des sportifs compétitifs sur tous les stades du monde. Des athlètes formés pour obtenir des médailles d’or. Chaque pays africain participera au budget annuel. Partager entre plusieurs pays, le budget exorbitant sera moindre pays par pays si chacun met de la bonne foi à régler sa part. On image aisément que des pays sans passé sportif, traîneront les pieds pour payer leur quote-part ou des pays qui n’auront que deux ou trois sportifs. Car n’entreront que ceux qui présentent des moyennes de seize sur vingt. Le mieux sera de le mettre dans le budget général. Je suis persuadé qu’un tel centre sportif de haut niveau fera plus pour notre continent que des préparations à bout de chandelle pour rester en bas de tableau. En plus, sa réussite ne pourra qu’encourager la création d’autres centres par région. Ainsi, l’Union africaine ne sera plus un slogan mais une réalité. Tout dépend du chargé des sports à l’Union Africaine pour concrétiser ce projet. Une politique dépend beaucoup des moyens à mettre en marche mais tout dépend aussi et surtout de l’action. Dans toute action il faut agir au lieu de rentrer en hibernation. Ceux qui réussissent, évitent trop de réflexion et s’engagent dans l’action. C’est dans l’action, que la réflexion les poussera à monter plus haut. C’est ainsi qu’on explique la pauvreté matérielle et financière des intellectuels par rapport aux moins instruits. Dans de nombreux pays africains, la plupart des grands immeubles de la capitale appartiennent à ceux qui sont commerçants, transporteurs, usuriers et autres petits métiers. Trop de réflexion tue l’action. Pour conclure, je prends Marie-Josée Ta Lou à la suite de sa demi-finale, malgré sa qualification, a dit : « Je n’en pouvais plus. » Oui, ma nouvelle idole, c’est toute l’Afrique qui ne peut plus aller loin. Cette Afrique engluée dans le tribalisme, la corruption, la recherche du pouvoir, le chômage. Elle doit d’abord se décharger de tous ces fardeaux pour courir plus vite et dépasser les autres. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
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