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Société Publié le lundi 22 août 2016 | Alerte Info

La brouette, un gagne-pain pour des adolescents de Yopougon à Abidjan (MAGAZINE)

Assis dans une brouette à une gare de transport inter-urbain, au marché Gouro de Yopougon, au Nord-ouest d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire,Béranger, 14 ans, attend de transporter les bagages de certaines personnes qui le veulent bien, moyennant la somme de 200 FCFA.

"Chaque jour, je loue la brouette à 300 FCFA et je fais une recette de 3.000 à 4.000 FCFA", affirme le jeune collégien en affichant un sourire timide et guettant un potentiel client.

"Tous les jours de la semaine, sauf les dimanches, je me faufile entre les cars stationnés à la gare et les taxis en bordure de voie pour porter les bagages des voyageurs dont je fixe les prix en fonction du poids et de la distance à parcourir", fait-il savoir.

Béranger qui va entamer dans quelques semaines, la classe de 4e dans une école privée où il est inscrit depuis deux ans à la suite de son renvoie d'un collège public de Yopougon confie : "avec les économies faites dans cette activité, je compte aider mes parents à payer ma scolarité à la rentrée prochaine (en septembre)".

Pousser une brouette dans les gares routières pour se faire du sou et des économies, Béranger dit en avoir été inspiré par certains amis du quartier. De jeunes adolescents comme lui, mais déscolarisés qui en ont fait leur métier.

Une ingénieuse idée qui "rapporte", puisque par semaine, un "pousseur de brouette" peut engranger jusqu'à 20.000 FCFA. Une bonne opération, mais dont les pratiquants ne bénéficie pas toujours d'une bonne presse.

"Certaines personnes nous méprisent parce qu'elles nous prennent pour des voyous", avance Siaka un autre adolescent, vêtu d'un tee-short délavé et d'une culotte effilochée au niveau des genoux.

"Dans toute société, le travail intellectuel ayant toujours une ascendance sur le travail manuel, les pratiquants de la seconde catégorie subiront toujours des jugements de valeur, peu importe ce qu'ils gagnent financièrement", explique un assistant social Valère Koffi.

selon lui, "cet état d'esprit" justifie "l'attitude irrespectueuse" de certaines personnes à l'endroit de ces "pousseurs de brouette" dont les revenus ne sont pas des broutilles.

Ce phénomène semble ne gêner en rien la municipalité dont un agent de Yopougon affirme que "cela ne porte pas atteinte à leur droit tant qu'il n'y a pas de préjudice physique ou mental".

MIR
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