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Art et Culture Publié le mardi 30 août 2016 | AIP

Ouragahio se prépare pour le Festival ‘Aloukou’, affirmation de son identité culturelle (Papier d’éclairage)

Enquête express réalisé par Dogad Dogui, AIP Gagnoa

Gagnoa, 30 (AIP)- Le ‘Festival international de l’Alloukou’, rencontre culturelle qui se tient depuis 2014 à Paris-Nanterre, débarque en 2017 à Ouragahio, sa terre originelle de cette danse folklorique, dans le Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, où les populations locales s’impatientent déjà avant l’événement.

La cité de Ouragahio (17 km de Gagnoa) et la ville de Paris-Nanterre (France) vont co-abriter en 2017, le festival international de musique et danse traditionnelle ‘ Alloukou’. Il s’agira de la quatrième édition pour Paris et la première pour Ouragahio. L’annonce a été faite officiellement le samedi 27 août, à Ouragahio, par le pharmacien Pierre Dakoury-Tabley, maire de la localité.

La première édition de cet évènement musical majeur se tiendra les vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 août 2017, dans la cour de la mairie de Ouragahio. Mais trois mois plutôt, soit le vendredi 20 mai 2017, la ville de Paris-Nanterre en France, aura abrité sa quatrième édition du Festival.

« Historique !»

« C’est historique que le festival ‘Alloukou’ qui rayonne en Europe ait décidé de s’installer aussi à Ouragahio. Vous ne pouvez imaginer mon bonheur », se lâchait, samedi, M. Dakoury-Tabley, procédant ainsi au lancement du Festival Allokou de Ouragahio.

Le promoteur de cet évènement, Charles Bolly, qui réside en France, est venu spécialement de l’hexagone pour prendre part à ce lancement. « C’est l’élément culturel qui nous distingue des autres communautés », a fait savoir le promoteur, fils de la localité de Zikisso, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, où se pratique aussi ce rythme.

La cité de Ouragahio a été choisi pour plusieurs raisons. Elle s’intéresse au projet, est le lieu de naissance de ‘l’Allokou’, dans le village de Biakou, mais aussi et surtout, parce qu’elle regorge d’immenses talents à faire découvrir chaque année en France et à travers l’Europe, a fait savoir Charles Bolly.

Selon lui, les populations africaines, mais aussi occidentales, sentent de plus en plus, le besoin d’écouter et de danser au rythme d’une musique authentique africaine, s’exprimant avec des instrumentistes locaux, et loin des sons concoctés par ordinateur.

« Je me suis dis qu’un promoteur de musique doit avoir un festival », explique M. Bolly qui, chaque année depuis 2014, fait partir depuis Abidjan, entre quinze et vingt artistes ivoiriens spécialistes de la danse Alloukou.

Le septuagénaire Albert Djédjé Koussi-Koussa, est l’initiateur en 1963, de ‘l’Alloukou’. Mélange de musique ‘Gbégbé’, ‘Digba’ et ‘Lougboutouéli’, cette musique se caractérisait à sa création par un rythme lent. C’est en 1995, après un temps mort à partir de 1983, que l’artiste-danseur Zirignon Dodo Laterre, bien connu sur la scène musicale ivoirienne, reprend le flambeau d’un ‘Alloukou’ plus rythmé et moderne.

« J’invite tous les artistes au Festival 2017 à Ouragahio », lançait Dodo Laterre depuis la tribune officielle de la mairie de Ouragahio, évoquant un « retour de l’enfant à ses origines ». Selon lui, « il est temps pour tous d’oser, en partant de Ouragahio, pour affronter le Baron-Bar de Yopougon, puis le palais de la culture d’Abidjan, avant les salles de spectacles de France et d’Europe ».

Moyen de sauvegarde

Interrogée sur la nécessité de ce festival à délocaliser de Paris à Ouragahio, alors que les acheteurs de spectacles et producteurs d'artistes se trouvent pratiquement tous en Europe, madame Kpindi Kouakou Bertille, représentant le directeur régional de la Culture du Gôh, estime que « les éléments culturels qui nous identifient et nous distinguent des autres communautés, sont en train de se perdre progressivement ».

Elle salue l'initiative du promoteur Charles Bony et invite chacun à mettre en place des mesures de « sauvegarde », car ‘l’Alloukou’, élément du patrimoine culturel ivoirien, court lui aussi des risques de disparitions. « Le Festival Alloukou est donc un moyen de sauvegarde et de promotion de ce rythme », a-t-elle soutenu.

Le rythme ‘Alloukou’ est sorti de son champ d’animations funéraires, pour embrasser les cérémonies culturelles et d’animations festives. Il fait aujourd’hui office de rythme très côtés surtout pratiqué dans la région du Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, notamment dans les localités de Ouragahio, Gagnoa, Guibéroua, Oumé, Zikisso et Oumé.

Aux côté de Koussi-Koussa et Dodo Laterre, plusieurs jeunes artistes d’Aloukou, dont Eddy Boët, Bléhiri Bécko, Djéglou Gbalou, Koudou Gougron Pénass, Carlos Bahi et Douza Mouna, annonçaient déjà les couleurs d’une messe musicale qui promet.

dd/tm
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