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Société Publié le jeudi 1 septembre 2016 | Notre Voie

Contribution «Aimer Laurent Gbagbo serait-il synonyme d’abandon de son combat »

© Notre Voie Par DR
Communiqué du président Laurent Gbagbo
1. La fronde
Le Front populaire ivoirien est confronté au combat de sa survie à son leader historique. Peut-être est-il trop tôt pour se répandre en conjectures sur la question, mais on ne peut nier les effets dévastateurs que, l’immense schisme qui s’est installé entre ceux qu’il convient de designer par « les Affidés » d’une part et « les Sangaristes» d’autre part, exerce sur la vie du mouvement. La matière de discorde ou ligne marginale du débat s’est bâtie autour de la problématique des privations faites aux Pro-Gbagbo et assimilés consécutivement à la crise post-électorale avec, comme point culminant la détention du fondateur du mouvement frontiste, à la prison de la Cour Pénale Internationale à La Haye. Cet antagonisme au départ celé est devenu progressivement une guerre publique, bruyante, et revendiquée urbi et orbi, teintée par moment d’un certain agacement et impudicité.
Cette situation offre une plate-forme inouïe, aux personnes ainsi qu’aux organisations qui souhaitent voir disparaitre le Front Populaire Ivoirien pour attiser les adversités. En particulier il est peu probable que la coalition anti-Gbagbo d’ici et d’ailleurs, puisse demeurer neutre ou définitivement désintéressée dans cette guerre de tranchées qui tend à déstabiliser le parti de Laurent Gbagbo. C’est de bonne guerre, pourrait-on dire.
La désunion des Frontistes a profité aux Anti-Gbagbo, pour se tailler la part du lion lors des précédentes élections. Dans le contexte actuel, ces derniers ne devraient redouter qu’une et unique seule chose ; le retour du Front populaire ivoirien réconcilié, uni, grand, fort et gagnant. Dans leur ambition de consolider leur emprise politique sur le pays, ils ne peuvent que souhaiter l’échec de toute initiative tendant à normaliser la situation au sein de la famille frontiste. Pour arriver à leurs fins, ils ne peuvent que s’appuyer sur le maillon faible du système frontiste qui, se trouve être la vision « Sans Gbagbo, pas de vie politique pour le Front populaire ivoirien » qui inopportunément, fonctionne dans le sens des intérêts de tout rival politique qui, ne demande rien de plus, qu’un espace politique débarrassé de tout obstacle. Ainsi, cette thèse qui a causé d’énormes et nocifs dégâts au Front populaire ivoirien lors des précédentes élections, de par l’utilisation malicieuse qu’en font ses adeptes et profiteurs, en la brandissent comme une preuve de l’amour indéfectible témoigné au père fondateur, pourrait encore sévir contre le parti si l’on ne prend garde.
Le risque encouru par le Front populaire ivoirien divisé est, incontestablement grand voire, désespérant et, mérite que ses dirigeants s’y penchent comme un Conseil d’Administration le ferait sur un budget en déséquilibre. C’est-à-dire avec urgence, sagesse, lucidité et discernement. Face au péril, dirigeants, cadres et militants devront se détromper de mener « aveuglément » le combat de l’adversaire, en surmontant rapidement l’émotion majeure qui les sépare et qui a pour base, la détention de Laurent Gbagbo afin de reconstituer la force gagnante de leur parti. Cette dialectique est indéniablement angoissante voire, cauchemardesque pour les bénéficiaires de la « maudite» thèse, qui ne rêvent qu’à se délecter dans une posture jubilatoire, de la mésentente qui a cours chez le challenger historique. Ils ne peuvent souhaiter que la brouille se transforme en une crise insoluble, débouchant soit, sur un abandon par le Front populaire ivoirien des chalenges électoraux, donc disparaitre en tant que parti politique, soit sur un Front populaire ivoirien définitivement divisé, affaibli et insuffisamment préparé le cas échéant, parce que les dégâts de la division sont devenus insurmontables. C’est sans aucun doute de bonne guerre.
Il faut ne pas se faire d’illusion, l’opposition à Laurent Gbagbo d’ici et d’ailleurs, œuvre depuis à cet acte portant anéantissement du Front populaire ivoirien en tant que parti politique. Et à sa demande ou pas, l’inflexibilité émotionnelle des « Laurent Gbagbo ou rien» ne peut que lui être d’une grande utilité. Quelques exemples ostentatoirement discrets du terrain suggèrent que grâce à cette vision maximaliste, l’opposition à Laurent Gbagbo est en passe de réussir un incroyable tour de force, en se servant de la plus belle et, la plus redoutable arme du Front populaire ivoirien pour le combattre. A savoir «L’AMOUR POUR LAURENT GBAGBO » qui est le lieu commun qui « divise » les Frontistes. La manœuvre subtilement opérée, et la posture singulière des militants frontistes appâtés c’est-à-dire complices, sont ahurissantes dans la mesure où elles ont permis d’instaurer au sein du Front populaire ivoirien, une opposition entre les sentiments exclusifs de fidélité et de trahison à l’égard du leader Maximo. Les médias proches des Aanti-Laurent Gbagbo ne perdent aucune occasion d’aiguiser et dramatiser à souhait cette brouille pour en faire un mal incurable. Malheureusement, dans cette bonne guerre, « des soient-disant militants du Front populaire ivoirien» à rechercher dans les deux clans, avec des styles différents, inopportunément, certainement inconsciemment offrent leurs services à l’adversaire, avec ou sans demande expresse de ce dernier.

2.Le retour des exilés
A l’instar de la mésentente entre Affidés et Sangaristes, la gestion du retour des exilés, pourrait faire partie du plan de mise à mort du Front populaire ivoirien. Le pouvoir clame sa volonté de décrispation et de réconciliation en communiquant à souhait, sur le retour au pays de ces infortunés citoyens ivoiriens. Les Frontistes devraient y accorder une attention vigilante car, aucun acte même républicain n’est irrémédiablement neutre en politique.

3.Comment saborder la démarche de l’adversaire et sauver le Front populaire ivoirien ?
Par rapport à la fronde : Il faut que Laurent Gbagbo se fasse entendre sur cette question devenue désormais d’une acuité existentielle pour le parti qu’il a fondé. Il faut suivre la voie ouverte par Pascal Affi N’guessan, si l’on ne veut pas conduire le parti au suicide. Il faut qu’Affidés et Sangaristes s’unissent pour participer massivement aux élections et gagner un nombre significatif de sièges à l’Assemblée Nationale pour repositionner le parti au plan national et international afin que, la forte et immense voix du Front populaire ivoirien acquière une chance d’être entendue dans le monde au moment, d’adresser les contentieux qui s’abattent sur Laurent Gbagbo et ses partisans. Il faut redonner confiance aux militants quant à la capacité du Front populaire ivoirien à remporter les élections à venir. En considérant Les secteurs en crise, tels que ; l’emploi des jeunes, le coût de la vie, le prix de l’électricité, la situation à l’Université d’une part et, les difficultés inhérentes au RHDP concernant le pénible accouchement de l’unification de ses composants politiques, les désaccords difficilement contenus au sujet du renouvellement de la Constitution et, l’épineuse et très sensible question de la succession du Président de la République ainsi que, l’émergence certaine d’une véritable catégorie de déçus du RHDP d’autre part, on peut affirmer que de réels créneaux existent, que, le Front populaire ivoirien unifié aussi pourrait utiliser pour obstruer les ambitions de la coalition au pouvoir, au lieu de toujours s’offrir en pâture à cette dernière, au nom de principes émotionnels, fallacieusement agités. A la vérité, rien n’est irrémédiablement perdu, si par l’humilité des leaders de chaque clan, le parti venait à retrouver son unité. Le nombre plus qu’impressionnant des militants sur l’ensemble du territoire ivoirien, leur maitrise parfaite du Projet de Société, du Programme Politique, des Idéaux du parti ainsi que, leur adhésion aux orientations et mots d’ordre du parti auxquelles, il faut ajouter leur discipline à voter massivement dans l’allégresse et la bonne humeur quand ils sont unis, sont des atouts que les leaders des deux clans devront préserver par tous les moyens. Lesquels atouts devront être ravivés puis actionnés maintenant dans l’intérêt de la famille frontiste, à l’occasion des très prochaines élections.
Ainsi, l’inflexibilité réelle, sentimentale, suscitée, supposée, intéressée, arrangée et/ou financée, qui devait être un signe de notre amour et de notre fidélité à Laurent Gbagbo est devenue une arme dont on a désormais perdu la maitrise et, qu’exploiteraient mieux les rivaux pour combattre l’avènement d’un Front populaire ivoirien Réunifié. Il ne s’agit pas d’une vaine spéculation car, pour eux, la participation aux joutes électorales d’un FRONT POPULAIRE IVOIRIEN REUNIFIE, UNI, GRAND, FORT ET GAGNANT est, synonyme de catastrophe sinon, de naufrage politique assuré. Comme il est déraisonnable, absurde, inconcevable voire, trop risqué pour un parti d’abandonner le pays dans les seules mains de ses adversaires, en l’occurrence parce que nous aimons trop Laurent Gbagbo, et que sans lui le parti ne doit participer à aucun vie politique alors, Frontistes de tout bord et de tout rang, ressaisissez et réconciliez-vous, mutualisez vos énergies avec celles de tous les autres partis politiques temporairement dans l’opposition et, allez reconquérir le pouvoir d’Etat avec Pascal Affi N’guessan afin de vous en servir pour négocier conséquemment la libération de Laurent Gbagbo, de tous les autres et, régler la totalité des problèmes y afférents encore en suspens. Rien n’est possible ; dans la désunion, hors de la République, dans la belligérance et encore moins dans la violence.
Par rapport aux exilés rentrant : Que les camarades rentrants sachent que leur retour est le résultat des intenses négociations et pressions de leur parti conduit par Pascal Affi N’guessan, additionnées à celles des chancelleries étrangères et, qu’à ce titre ils ne sauraient se sentir redevables politiquement envers quiconque d’autre. Le gouvernement en autorisant et facilitant leur retour effectif chaque fois que de besoin, joue sa partition républicaine et, sa sollicitude ainsi que ses marques d’attention à l’endroit des camarades rentrants sont à reconnaitre et, à saluer sans conteste. Après, il revient à la famille frontiste d’assurer efficacement le relais par une prise en charge psychologique et, surtout politique forte et permanente, de ces camarades, pour mieux assurer leur réintégration dans la vie et, les aider à reprendre le combat sans illusion possible à la place naturelle qui est la leur, dans une perspective de paix, de réconciliation nationale, de reconnaissance des autorités en place ainsi que de la communauté internationale, telle que choisie, tracée et enseignée par Pascal Affi N’guessan.
Les camarades exilés, qui auraient eu à un moment donné, le sentiment d’avoir été abandonnés à leur sort par une quelconque « inaction » du Front populaire ivoirien devront pardonner au parti et, reprendre leur place dans cette grande famille qui les attend pour se remembrer et se revigorer. Car au plus fort de la crise et, jusqu’à présent ou les séquelles encore tenaces continuent de faire leurs effets, tout le parti s’est retrouvé dans la débandade. Il n’y avait donc pas d’un côté des Frontistes heureux et de l’autre des Frontistes en exil et/ou emprisonnés donc malheureux. Tous les militants et sympathisants étaient concomitamment malheureux et donc incapables de se soutenir autrement que, moralement sans se voir. Il faut s’armer de courage et rejoindre le combat de la reconquête du pouvoir d’Etat, malgré le maintien en détention de LAURENT GBAGBO. La position des rentrants en faveur du FRONT POPULAIRE IVOIRIEN et de son combat ne devrait souffrir aucune ambiguïté si tant est que, ce comeback n’a donné lieu à aucune compromission en amont. Certains ex-exilés, dit-on voudraient adopter une posture d’équidistance entre les AFFIDES, les SANGARISTES et le POUVOIR. C’est leur droit et cela ne saurait leur être dénié. Cependant, il faut savoir que toute indécision comporte son revers de médaille. En cette occurrence, elle aurait l’inconvénient de priver la lutte en vue de la libération de LAURENT GBAGBO de, valeureux « soldats » et, de mitiger l’avenir du combat du père fondateur, actuellement porté par Pascal Affi N’guessan. La situation se normalisant les revenants d’exil devraient pouvoir mener leur vie politique sereinement voire de manière ostentatoire sans être inquiétés, dans la vérité de leurs convictions initiales que, les difficultés et autres affres de l’exil forcé devraient plutôt avoir raffermis. Pascal Affi N’guessan qui affirme à juste titre qu’il n’y a aucune issue à la voie de la confrontation, de la surenchère, des solutions exclusives invite les Frontistes de tout bord à se joindre à lui pour y travailler afin d’éviter à termes, des surprises désagréables et fatales au Front populaire ivoirien, l’héritage commun que nous a légué Laurent Gbagbo.

4.Finalement
L’émotion exprimée par la thèse des « Laurent Gbagbo ou rien » est tout à fait compréhensible car, le sort fait à cet homme juste, attaché à la paix, à la démocratie et à la liberté, fait mal jusqu’au plus profond des entrailles, faut-il le concéder aux tenants de cette ligne, sans conteste dure. Aussi, la rejeter du revers de la main serait faire preuve de fermeture d’esprit tout aussi nocive à la démocratie humaine interne au parti. Néanmoins, en faire une fixation, une condition sine quoi non, à la reprise de toute vie politique possible du Front populaire ivoirien, revient à assassiner cette belle œuvre de Laurent Gbagbo en la livrant pieds et mains liés à l’adversaire. La place de tout parti politique GRAND, PUISSANT, RECONCILIE, UNI, FORT ET GAGNANT comme le FRONT POPULAIRE IVOIRIEN n’est ailleurs que sur le terrain politique. Abandonner cette place pour toute autre, parce ce que « NOUS AIMONS TROP LAURENT GBAGBO » est un non-sens au service de l’adversaire qui, ne demande rien de plus, qu’un terrain politique débarrassé de tout obstacle à sa marche. Que l’on soit un Affidé ou un Sangariste, sachons que l’heure est gravde et, qu’il faut savoir égo garder, aller urgemment à l’union des Frontistes afin que soit mis fin rapidement aux manœuvres dilatoires internes qui, involontairement tendent à offrir à l’adversaire, les moyens d’écrire l’histoire du FRONT POPULAIRE IVOIRIEN en lieu et place des membres fondateurs, des proches et amis des premières heures de LAURENT GBAGBO et, des cadres du parti. Aucune manœuvre attentatoire à la vie du parti ne peut aboutir sans la complicité activement consciente ou, subtilement manipulée dans le cas contraire, de soient disant-militants du Front populaire ivoirien présents au sein des deux clans et qui, en réalité travaillent en tant « qu’agents encagoulés en service commandé » pour le compte du camp opposé. Seul un retour à l’unité, peut permettre de démasquer et extirper ces sous-marins des rangs du parti et, mettre fin à leurs activités destructrices à rebours. Dans cette perspective, la démarche et la main-tendue de Pascal Affi N’guessan pourraient servir de boussole. Il s’agit d’une voie humble, juste, sage et réaliste qui comporte un degré de faisabilité élevé.
Aimer Laurent Gbagbo ne doit donc pas être synonyme d’abandon du combat de Laurent Gbagbo. Aimer Laurent Gbagbo, c’est continuer son combat pour la paix, la justice, la démocratie et la liberté afin de perpétuer la gigantesque œuvre à la fois humaine et historique qu’il a créée avec et à travers le Front populaire ivoirien.

Par Célestin Kouamé N’guessan
Secrétaire national du Fpi chargé de la politique de la ville et du cadre de vie
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