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Société Publié le dimanche 4 septembre 2016 | AIP

L’institution des cours les mercredis au primaire diversement appréciée à Korhogo (dépêche réaction)

© AIP Par serge T
Proclamation des résultats du CEPE au groupe scolaire deux-plateaux Nord
Lundi 27 Juin 2016. Abidjan. Les responsables du groupe scolaire deux-plateaux Nord ont procédé cet après midi à la proclamation des résultats du CEPE.
Korhogo– L’arrêté ministériel du 12 août instituant les cours les mercredis matins dans l’enseignement primaire à partir de la rentrée scolaire 2016-2017 est diversement apprécié à Korhogo.

« J'adhère pleinement à cette décision car elle va mettre fin aux cours de renforcement des mercredis », se réjouit Tuo Blandine, vendeuse de légumes au marché de Korhogo.

« je n’ai jamais compris comment un enseignant qui passe neuf mois dans une classe avec un enfant, et qui n’arrive pas à corriger ses lacunes, peut prétendre le faire en deux heures de cours de renforcement par semaine, pourvu que le parent paye de l’argent. Ça ressemble à du racket », estime dame Tuo.

Blaise Kouadio, jeune fonctionnaire, approuve la décision ministérielle, expliquant, "cela va remettre les enfants au travail". Selon lui, le mercredi, lorsqu’il est libre, est mal "exploité" par les enfants. Ceux-ci passeraient le temps à jouer et à regarder la télévision, de sorte que leurs parents sont obligés de payer des cours de renforcement pour les faire travailler. "C’est une bonne décision. Les enfants de maintenant n’aiment pas travailler", justifie-t-il.

Pour Daouda Coulibaly, environ 70 ans, qui dit avoir trois petits-fils à l’école primaire, les cours de mercredi matin ne seront pas une nouveauté puisqu’ils existaient autrefois. "C’est comme ça que nous, on a été formés. A notre époque, on allait même à l’école le samedi matin", se souvient le vieil homme, qui pense que le niveau des élèves est en baisse parce que la durée du temps d’enseignement est réduite.

Des enseignants rencontrés dans une école primaire de la ville, à la faveur de l’inscription au CP1, ne sont pas favorables à la décision de leur ministre. L’un d’eux a affirmé que "les solutions de l’école sont à rechercher ailleurs" et non dans cinq heures supplémentaires de cours", estimant qu'"il faut faire un vrai diagnostic et apporter de vraies solutions, à commencer par la lutte contre les effectifs pléthoriques, l’amélioration de nos conditions de travail, la suppression de la double vacation qui désoriente les enfants, la révision du temps de formation au Cafop (…)"

"Moi, j’ai l’impression qu’on cherche plutôt à atteindre les enseignants que nous sommes. Malheureusement, ce sont les enfants qu’on va épuiser, interrompt son collègue qui poursuit, "aux CP1 et CP2, par exemple, ils ont parfois cinq ou six ans, et certains parcourent de longues distances pour venir à l’école".

"Ce que je ne comprends pas, c’est qu’on n’a que le mercredi pour faire nos courses administratives et pour aller à la banque, réagit une enseignante.

Certains parents d’élèves réprouvent le "réaménagement" intervenu dans la semaine de travail dans l'enseignement primaire. Soro Sita soutient qu’un enfant ne doit pas être soumis à un rythme de travail trop soutenu, au risque de le stresser. "On n’a pas besoin d’être du domaine pour savoir que les enfants ont besoin de jouer beaucoup. A la rigueur, ces cours auraient pu concerner les CM2 seulement car ils sont un peu plus âgés et en classe d’examen".

"Ni pour, ni contre", réagit pour sa part Jean-Charles Kamo, un homme d’affaires, de passage à Korhogo, affirmant, "je ne sais pas encore motivations de cette décision. Je suppose qu’il y a de bonnes raisons à cela". Cette organisation de la semaine a déjà existé dans le passé. On l’a supprimée. Aujourd’hui, on la remet…J’ai vraiment besoin de comprendre avant d’apprécier", a-t-il conclu.

kaem/ask
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