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Politique Publié le mardi 6 septembre 2016 |

Procès Laurent Gbagbo / Charles Blé Goudé: le témoin nie avoir eu des liens avec la rébellion

© Par Peter Dejong
Début du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI
Jeudi 28 Janvier 2016. Pays-Bas (Haye). Le procès de l`ancien président Laurent Gbagbo ouvert cinq ans après la crise post-électorale
La défense de Laurent Gbagbo a continué son interrogatoire ce lundi 5 septembre à la Cour pénale internationale (CPI). Les questions se sont concentrées sur les groupes rebelles, pendant la crise post-électorale. Le témoin Barthélémy Obiénéré Ouattara, ancien chef du camp commando d’ Abobo, n’a fourni que peu de détails à ce sujet, niant tout lien avec des membres de la rébellion à cette époque.



« Commando invisible », « hommes armés en civil », « groupes rebelles », impossible pour Barthélémy Obiénéré Ouattara d’opérer une distinction. Mais une chose est sûre pour l’ancien chef du camp commando d’Abobo, « ils étaient dangereux » pour les forces armées ivoiriennes. Interrogé par Me O’Shea, l’avocat de Laurent Gbagbo, le témoin a expliqué n’avoir que peu d’informations sur le fonctionnement de ces groupes. Néanmoins, il a tout de même donné quelques pistes sur leurs positions à Abobo lors de la crise postélectorale.

Le capitaine a notamment évoqué deux « chefs rebelles », Zakaria et Chérif Ousmane, qui auraient occupé à l’époque l’hôtel « Harmonie », situé vers le PK18. Le carrefour Diallo et le quartier Marley ont également été cités comme repères des éléments rebelles.

Concernant l’effectif de ces rebelles, l’ancien chef du camp d’Abobo est resté très vague. « On ne voit pas l’ennemi. Ces personnes utilisaient les méthodes de la guérilla », s’est-il justifié, affirmant que des hommes « tiraient sur la rame de véhicules de ravitaillement depuis les fenêtres des immeubles ». AK47, mitrailleuses ou encore lance-roquettes, tels étaient les armes à leur disposition selon les dires du capitaine.



Aucune information précise du témoin sur les groupes rebelles et leurs chefs

Longuement interrogé sur l’identité des rebelles, Barthélémy Obiénéré Ouattara a donné peu de noms. « Le nom de Fongnon a beaucoup circulé. On disait que c’était lui le chef du Commando invisible », a-t-il affirmé, précisant ne pas connaître cet homme. En réponse à une requête de la défense, le témoin a ensuite indiqué trois sobriquets sur une feuille de papier : Jack Bauer, Diezel et Petit Lasso. Trois hommes qui auraient aussi participé à la rébellion mais que le capitaine dit ne pas connaître personnellement.

De façon plus générale, entre 2004 et 2011, Barthélémy Obiénéré Ouattara n’aurait rencontré aucun membre ou personne en lien avec la rébellion. « Et le dénommé Alla ? », demande alors Me O’Shea, évoquant un ancien compagnon de combat du témoin. « J’ai appris qu’il avait fait défection pour rejoindre l’Hôtel du Golf », répond le témoin, précisant que cela ne signifiait pas que l’homme en question s’était rallié à la cause rebelle.

Me O’Shea a ensuite interrogé l’ancien chef du camp Abobo sur les « renseignements précieux » qu’il aurait été en mesure de fournir aux rebelles après sa désertion, une fois arrivé à l’Hôtel du Golf. « C’est une perspective », répond succinctement le capitaine, assurant qu’on ne lui avait posé aucune question. « Ils se sont dit que je pouvais être un espion », preuve en est, selon lui, « qu’aucun poste à responsabilité » ne lui a été confié à l’Hôtel du Golf. L’avocat de la défense met alors l’accent sur une violente attaque contre les forces armées survenue quelques jours à peine après sa défection. « Je vois où vous voulez en venir » réagi alors le témoin qui dit n’y voir « aucun lien ».

Par Camille Dubruelh
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