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Art et Culture Publié le jeudi 8 septembre 2016 | Notre Voie

Vacances-Culture 2016 à San Pedro : La confiance s’installe progressivement entre la scène et le public

Climat clément, nuit mouvementée, mais surtout nuit de concentration et de prestation pour les compétiteurs du 22ème Festival national Vacances-Culture à San Pedro, ce mardi 6 septembre, à l’Espace Lycée moderne Inagohi du quartier Lac de la seconde ville portuaire de la Côte d’Ivoire, sur le bord d’un bras de son boulevard transversal insuffisamment revêtu de bitume. Après le Centre culturel municipal, sur ce gros point de convergence d’Inagohi, au terme du deuxième jour du choc des cultures made in villages and towns, festivaliers et insulaires manifestent leur grand intérêt à la hausse lors de ce grand rassemblement culturel autour du thème “Contribution des expressions artistiques à l’émergence de l’Ivoirien nouveau“.
Diplomatie culturelle oblige ! Fausseni Dembélé, directeur de cabinet du ministre de tutelle Maurice Bandaman, n’a eu qu’à le leur rendre bien. «Je constate qu’ici à San Pedro, on aime sa culture et on vient regarder ce qu’on a d’authentique. Merci et bravo à vous qui êtes à San Pedro. Merci également à toutes les autorités locales, au président du conseil régional, au maire… et au directeur régional de la Culture ici présent. Avec son équipe du comité d’organisation local, il a fait un travail formidable, prolongeant ainsi celui du commissaire général à qui il vaut aujourd’hui d’avoir une très belle organisation et de beaux spectacles», s’est-il épanché.
Des expressions artistiques variées et captivantes, effectivement, il y en avait cette soirée-là. Avec notamment l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, la Compagnie Kassoutri de Bondoukou, Prophétie Music de San Pedro, Marahoué Orchestra de Bouaflé (orc. moderne), la Compagnie Bolo de San Pedro, Princes de l’Indénié (dance urbaine), la Compagnie Ahua de Gagnoa, Zolo de Koliani-Minigan, Wally de Soubré, Nouvelles étoiles du Léboutou (orchestre traditionnel), l’Ensemble artistique de Yopougon (orchestre traditionnel), qui ont tous poussé leurs limites.

LA FIEVRE MONTE

A suivre particulièrement la Compagnie Djolo de San Pedro, orchestre traditionnel basé à Abatta (Bingerville), avec un démembrement à San Pedro. Le groupe s’étant illustré par les modulations mélodiques de sa lead-vocale, Esther Ebirime, mais aussi la hardiesse en bolo de Marcelle Kabran. «Je fais partie du groupe depuis 5 ans. Je sors bientôt professeur de musique, c’est-à-dire que j’attends mon affection», a confié la chanteuse à la fin du spectacle bien apprécié de Djolo promu à un bel avenir.
«Cissé Daouda d’Odienné», «Ensemble artistique de Yopougon», «Impact média de Duékoué» étaient également à l’affiche de cette soirée dont l’invité était le groupe zouglou «Magic Diesel» qui a fait ses classes dans la ville hôte.
A l’opposé de cet Espace Lycée Inagoni où tout baignait entre artistes et spectateurs parfois acteurs qui se sont séparés après la projection du film «Et si Dieu n’existait pas» du réalisateur Guy Kalou, dans les maquis, bars, caves, boutiques et petits commerces, le mercure était à un degré plus. Les membres de l’orchestre de l’Université Jean Lorougnon Guédé, poussés par une partie de la délégation de Daloa conduite par Hyacinthe Kacou, chef de la culture du Haut Sassandra, s’étaient même payé le plaisir d’y poursuivre le show, transformant leurs tables, assiettes, cuillères, fourchettes, verres, bouteilles et autres accessoires en instruments de fortune. Assurément, de ce côté, le comble était palpable. Le goût, mêlé aux saveurs de tous les mets fumants et leur corolaire de fumées blanches et noires épaisses ou pas qui rythment les virées à l’ivoirienne, était à la fois dans les oreilles et dans les bouches.
Les effets collatéraux, selon le journal d’un témoin, allaient même plus loin. Jusqu’aux incorruptibles quartiers Séwéké, Bardot et Cité qui bercent la mythique zone de turbulence nommée ‘‘Le Triangle’’. Pas celui de Bermudes, mais de tous les vices dont une certaine catégorie de personnes se blanchit la vie.
Les Insulaires s’approprient progressivement la Fête qui prend fin ce vendredi 9 septembre par la découverte des lauréats dans les 13 disciplines en compétition et de leur supérieur qui brandira le Grand Prix !.

Schadé ADéDé Envoyé spécial à San Pedro
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