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Art et Culture Publié le dimanche 18 septembre 2016 | AIP

Des centres culturels dotés d’hébergements dans chaque chef-lieu de région pour les grands évènements (ministère de la culture)

En marge de la 22ème édition du festival national ‘’Vacances culture’’, tenue à San Pedro du 4 au 9 septembre, le Commissaire général dudit festival, KOFFI Bilé Yapo, Médiateur de la promotion des arts et de la culture au Ministère de la Culture et de la Francophonie, a dans une interview accordée à l’AIP expliqué le mode d’organisation de cet ensemble de compétitions. Il y a souligné que pour des solutions aux problèmes d’hébergement à ce type d’activités, le ministère prévoit actuellement, dans un projet à soumettre bientôt au gouvernement, la construction d’un centre culturel avec d’un centre d’hébergement intégré dans chaque chef-lieu de région.


AIP : Quelle est votre appréciation du déroulement du festival depuis le démarrage jusqu’à ce jour, tant du point de vue de l’organisation que de la mobilisation du public ?

Koffi Bilé Yapo: Merci, le festival c’est un ensemble d’activités, une vingtaine d’activités. Et toutes ces activités ont été enclenchées, c’est donc à notre actif. Au niveau de la communication on a vu une mobilisation des communautés locales à la cérémonie d’ouverture avec la présence des autorités de la ville au premier rang duquel se trouvait le Président du conseil régional, Donatien Beugré. Donc ça veut dire que nous avons atteint un objectif à ce niveau-là et la population a pris en charge l’activité.

Au niveau des autres paramètres de l’activité, les compétitions se déroulent à la fois en salle et au village du festival (terrain Inagohi) qui a accueilli le directeur de cabinet et qui a eu une bonne surprise de voir que la population jeune s’intéresse à ces danses traditionnelles, et ça été vraiment quelque chose qui l’a marqué et qui l’a motivé a faire un clin d’œil pour les années à venir. En effet, sur le plan financier l’activité est tellement immense, mais il n’y a pas de relation entre cette immensité d’activités et les moyens qui sont actuellement alloués à celles-ci. C’est vrai que l’on dit qu’il ne faut pas dépenser pour dépenser, mais dépenser dans la culture c’est également investir dans l’éducation civique et le développement du citoyen. Pour nous, c’est primordial pour que les jeunes d’aujourd’hui, au travers de leur culture, puissent prendre conscience de leur appartenance à notre société, de leur rôle dans cette société. Et une fois qu’ils ont appris et qu’ils savent leur importance, ils ne feront plus rien contre la société.

AIP : Toujours du côté de l’organisation, nous avons fait un micro-trottoir auprès des festivaliers, et la fausse note semble être la question de l’hébergement. Les chambres semblent insuffisantes, alors est-ce que des solutions ont été trouvées à cette question?

Koffi Bilé Yapo: Bon, la question de l’hébergement a failli faire perdre San Pedro parce que les conditions n’étaient pas totalement réunies. Heureusement pour nous, nous avons pu avoir des centres qui ont accueilli les jeunes. On a pu équiper nous-même ces centres d’accueil en matelas, donc du coup le quotient du nombre qu’on a affecté dans ces centres a créé quelques remous, mais je pense qu’on a pu maîtriser la situation. Les jeunes se sont plaints au départ, mais ils ont compris qu’à l’impossible nul n’est tenu. On aurait bien voulu créer des centres culturels équipés de matelas, créer des centres d’hébergement comme au lycée professionnel, mais pour le moment le Ministre BANDAMA Maurice est entrain de peaufiner un dossier qu’ il va présenter au Président de la République, Alassane Ouattara, pour qu’effectivement il y ait l’implantation dans toutes les régions d’un centre culturel intégré et le centre culturel intégré pourra prendre en compte cette donne d’hébergement de telle sorte que le festival puisse être organisé sans remous. Les choses sont sur la bonne voie.

AIP : Tout à l’heure nous parlions de la qualité des compétitions et des compétiteurs. Selon vous, est-ce qu’il y a une discipline qui se démarque, où l’excellence des prestations des artistes est appréciable ?

Koffi Bilé Yapo: Non, nous sommes en culture, toutes les disciplines se valent. Nous sommes étonnés de voir la qualité de la crème qu’il y a dans la Côte d’Ivoire. A travers les centres culturels et les directions régionales de la culture et de la francophonie on s’est rendu compte qu’il y a une crème énorme d’artistes de valeur. Nous avons eu du mal à sélectionner les 520 festivaliers qui sont arrivés, parce qu’il y avait 2500 postulants au départ.

AIP : Comment se fait la sélection de ceux qui participent à vacance culture ?

Koffi Bilé Yapo: Vacances culture s’organise sur une année. Dès qu’on finit, on relance l’activité. Il y a d’abord les inscriptions de tous les groupes. Il y a un appel qui est lancé dans les régions et les postulants viennent s’inscrire auprès de la direction régionale de la culture et de la francophonie de la région de laquelle ils se réclament.

AIP : Ils viennent le faire individuellement ou sous couvert des mairies ?

Koffi Bilé Yapo : Ils le font individuellement par discipline, mais aussi avec la caution de leur commune. De plus en plus nous sommes en train de les emmener à passer par la commune pour que la commune vienne inscrire les groupes. Comme cela, ils auront un soutien de leur commune par rapport à la préparation, car c’est comme un spectacle qu’il faut préparer. Il y a une crème vraiment énorme et s’il y a la promotion, ces créations qui sont présentées ici peuvent être diffusées sur les chaines de télé internationales en boucle.

AIP : Comment percevoir à travers ce festival la contribution de l’expression artistique à l’émergence de l’Ivoirien nouveau, thème de cette 22ème édition du festival?

Koffi Bilé Yapo: C'est la question que nous avons posée aux jeunes, donc je ne peux pas me permettre de répondre.

AIP : Nous nous posions la question comment cela est-il possible ? Alors nous posons la question de savoir qu’est-ce que vous attendez des jeunes en proposant ce thème ?

Koffi Bilé Yapo: Alors, c’est ce que j’ai dit au départ. Il faut que chacun des jeunes se dise que dans la discipline dans laquelle il compétit cette discipline là peut être un outil pour la création d’emploi, le théâtre est une entreprise, le conte, un groupe musical, une chorale sont tous des entreprises. Organiser ces groupes qui sont talentueux, solliciter dans leur région, aller partout dans le monde. Imaginez toutes les régions de Côte d’Ivoire, chacune avec sa fanfare, son orchestre, sa troupe théâtrale. Autant d’activités pilotées ou encadrées par la commune ou le conseil régional, les communes et régions seront ainsi bouillonnantes, il y aura de l’animation partout et il n’y aura plus de guerre. Je pense que la culture permettra une paix durable. Vous voyez, malgré les difficultés les jeunes sont là, se tiennent la main, ils sont contents d’être là, ils sont contents de s’exprimer.

AIP : Revenons aux origines. Qu’est-ce qui a motivé à l’origine la création de ce festival ?

Koffi Bilé Yapo : C’est d’occuper sainement les jeunes pendant les vacances et après ça s’est transformé en Wozo, en podium, ça s’est transformé en d’autres activités. C’est de sélectionner des crèmes, c’est de susciter l’émergence de crèmes pour l’émergence de la Côte d’Ivoire nouvelle.

AIP : Il y a un cadre originaire de cette région qui aurait œuvré depuis 1982 à l’avènement de ce festival qui a lieu pour la première à San Pedro ?

Koffi Bilé Yapo : Oui, c’était l’ancien secrétaire général à la culture, Jules Gnénégna, et qui a proposé effectivement la tenue d’un festival qui peut être un festival moderne, un festival de danse urbaine, un festival de musique moderne. Mais ici, c’est un festival de vacance pour que les jeunes pendant au moins toutes ces vacances se préparent et viennent donner le meilleur d’eux-mêmes dans une région d’accueil.

AIP : Avec autant de disciplines nous ne voyons que trois membres de jury pendant les compétitions. Qui sont ceux qui constituent le jury ?

Koffi Bilé Yapo: Ce sont des professionnels. Nous avons deux groupes de jury de trois personnes. Des professionnels en art plastique, des professionnels en théâtre, des professionnels en conte, Aubin Maffei qui est là, personne ne peut lui contester son talent de conteur. Il y a des professionnels en musique moderne, en chorale. La jeune dame, Daniel Creat, est styliste modéliste de renom et a fait de grands défilés. On a donc essayé d’adapter le règlement intérieur en mettant comme membres du jury des professionnels qui pratiquent déjà les différentes disciplines.

AIP : Comment les différents groupes sont-ils évalués ?

Koffi Bilé Yapo : Il y’a des fiches de notations par discipline, ce n’est pas les mêmes critères, pas les mêmes indicateurs. Donc les disciplines changent, un homme de culture est pluridimensionnel. Aubin Manfei, même s’il est conteur, il peut être cinéaste, donc il est pluridimensionnel. Cette année nous avons introduit l’audiovisuel, pour aller vers le cinéma, pour susciter des films, des courts métrages ou de petites séquences pour emmener les jeunes à prendre cet art-là comme étant un métier.

AIP : Nous allions en arriver, justement combien y a-t-il de disciplines en compétitions cette année ?

Koffi Bilé Yapo: Il y a 14 disciplines qui sont retenues, conte, théâtre, danse urbaine, dans traditionnelle, orchestre traditionnel, en d’autres. Il y a en tout quatorze.

AIP : L’audiovisuel aurait fait son entrée cette année dans les disciplines. Quelles sont les innovations en la matière pour cette 22eme édition ?

Koffi Bilé Yapo: Cette année on a mis effectivement l’audiovisuel. On a aussi éclaté la poésie et la nouvelle. Nous sommes en train d’envisager de pouvoir éditer les différentes nouvelles qui ont été sélectionnées, de telle sorte que les jeunes puissent avoir déjà un premier recueil en tant que qu’auteurs de ces nouvelles. Nous les avons rassemblés pour qu’on puisse les traiter, afin d’en faire des livres, des romans, des nouvelles pour vacances culture.

AIP : C’est la même chose au niveau de l’audiovisuel ?

Koffi Bilé Yapo: Oui, c’est la même chose au niveau de l’audiovisuel. Ils proposent des films documentaires sur leur région. Là, on a eu dix films documentaires. Vous vous imaginez si on a des films documentaires sur les 32 régions ? L’œil des jeunes, comment les jeunes voient leurs régions ? Quelles sont les valeurs de leurs régions qu’ils veulent mettre en évidence ? S’ils répondent à cette question à travers un film on va les vendre, même à travers la Côte d’Ivoire. Et pourquoi pas avec l’aide de l’AIP qui sera peut-être notre partenaire à partir de l’année prochaine.

AIP : Est-ce que on peut faire un bilan des grands noms de la culture, passés par vacances culture?

Koffi Bilé Yapo: Tous les artistes de Côte d’Ivoire apparemment sont passés par vacances culture. Aubin Maffei , Bienvenu Néba, Guédéba Martin, Zoumana, des grands noms comme Meiway, en tout cas tous ceux-là sont passés par là. Donc ce sont de futurs artistes que vous avez là. Il faut seulement un encadrement pour qu’ils arrivent au sommet de leur art. Le bilan est positif et nous allons essayer de l’améliorer parce qu’on ne va pas attendre qu’ils aient 60 ans pour se faire connaître. Nous, nous pensons que les jeunes ont déjà du talent et notre Afrique a du talent.

AIP : Quelles sont les jeunes constituant la cible visée par ce festival ?

Koffi Bilé Yapo: Ce sont les jeunes de 5 à 35 ans.


Interview réalisé par Jean-Marie KOFFI, AIP San Pedro

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