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Société Publié le samedi 1 octobre 2016 | Le Nouveau Réveil

Reportage / Université de Bouaké : Faute de moyens financiers, des étudiants contraints de loger dans un village

© Le Nouveau Réveil Par DR
L’Université Alassane Ouattara de Bouaké
Situé à moins d’un kilomètre du campus de l’université Alassane Ouattara de Bouaké. Adjéyaokro est le village qui héberge des étudiants. Mardi 20 septembre dernier, en marge d’une cérémonie de soutenance des 41 premières thèses de doctorat de l’Unité de formation et de recherche (Ufr) des sciences économiques et de gestion de développement, nous avons visité le village. Un refuge pour des étudiants malgré la quasi-absence d’infrastructures.

Eau, électricité, logement
Il était 14 heures quand nous sommes arrivés à Adjéyaokro. Il faisait chaud. Ce qui nous a frappé, à notre arrivée dans ce village, c’est la présence de nombreux bidons d’eau. Certains de couleur jaune, d’autres de couleur verte. Tous rassemblés autour d’une pompe. Deux (02) hommes assis sous un appâtâm de fortune sont les gérants de ce point d’eau. A côté d’eux, une jeune fille, vendeuse de nourriture. A quoi servent ces bidons, y’a-t-il un problème d’eau à Adjéyaokro ? Nos interlocuteurs, certainement affaiblis par le soleil de plomb, hésitent à satisfaire notre curiosité. Sans insister, nous avons décidé de visiter le village. A Adjéyaokro, il régnait ce jour un calme plat. Il n’était que midi cependant. Le village, à peine loti, n’est pas propre. On trouve la broussaille partout. D’une maison à une autre, il faut traverser des buissons. C’est lors de cette promenade à hauts risques que nous avons aperçu un jeune homme d’une vingtaine d’années. Il était adossé à un mur. Rapidement, nous faisons connaissance avec lui. L’homme en question est un étudiant. Il se nomme Oka Kouacou Serges Pacôme. Il hésite, lui aussi, à s’ouvrir à nous dès qu’il a su que nous sommes des journalistes. Mais nous l’avons mis rapidement en confiance. C’est ainsi qu’il s’est mis par la suite à table pour nous relater la vie des étudiants qui vivent à Adjéyaokro. « Ici, c’est ma maison. Je la loue à huit mille francs Cfa (8.000Fcfa) par mois. Et c’est le cas de nombreux étudiants qui vivent dans le village », nous a indiqué notre interlocuteur. Oka Kouakou Serges Pacôme avait à l’intérieur de son studio, une cuisinière à gaz. Une chaise et une table en plus de son lit. C’est d’ailleurs cette seule chaise qu’il nous propose alors que nous sommes au nombre de trois (03) personnes. Mais notre préoccupation,, ne se situe pas à ce niveau. Il s’agissait pour nous, de savoir comment les étudiants vivent à Adjéyaokro. « Nous avons un président (représentant) mais il est absent pour des raisons de maladie », a indiqué notre étudiant très procédurier. C’est après cette précision qu’il a accepté de nous plonger davantage sur leur quotidien à Adjéyaokro. Concernant l’électricité, il nous explique le mode d’abonnement. «Ce sont deux (02) particuliers qui nous ravitaillent. Il faut payer 7000 francs Cfa pour l’abonnement. Une fois que l’abonné a son sous compteur, il paie sa facture en fonction de sa consommation. Le kilowattheure est facturé à 250 francs Cfa », a expliqué l’étudiant. Oka Kouakou a ajouté que le concernant, il ne paye que 2000 francs Cfa parce qu’associé avec un autre étudiant. Quant à l’eau, la situation est moins enviable. L’eau courante, il n’en existe pas à Adjéyaokro. « Nous nous débrouillons avec deux (02) fontaines », nous dit-il. Mais pourquoi les étudiants, malgré cette précarité, sont contraints à vivre dans le village?

Adjéyaokro et le campus 2
Adjéyaokro est situé seulement à moins d’un kilomètre du campus 2. Habiter dans le village riverain au temple du savoir constitue pour ces étudiants un gain important en matière de temps et d’argent. « Ce n’est pas facile aux étudiants de se déplacer. Surtout quand on habite loin du campus. N’ayant pas assez d’argent pour payer et le loyer et le transport en même temps pour se rendre à l’université, nous sommes obligés, en tout cas, pour la majeure partie des étudiants, d’habiter dans les quartiers riverains du campus. C’est ainsi que de nombreux étudiants se sont retrouvés à Adjéyaokro où les chambres sont louées à environ 10 000 francs Cfa au lieu de 15 000 francs Cfa en ville », a argumenté Marcel Diby, un autre étudiant rencontré sur le campus qui habite en ville. Cette réponse sans surprise a été donnée aussi par Oka Kouakou Serges Pacôme. Profitant de la question de logement, nos interlocuteurs étudiants ont ouvert une parenthèse sur d’autres problèmes qu’ils vivent. Précisément sur le campus 2

Salles de cours
Sur le site, les motos rivalisent avec les voitures. Les murs des bâtiments sont bien peints. Les pelouses bien tondues. Enseignants et étudiants vaquent à leurs occupations. Bref l’environnement est propice aux études. Mais le constat est de loin trompeur. La preuve, les étudiants ne sont toujours pas satisfaits. Ils évoquent des difficultés essentielles. Et demandent à l’Etat de faire un peu plus encore d’effort pour créer des conditions de travail meilleures pour eux. « Il y a un manque de salles de Travaux dirigés(Td). Pour neuf (09) départements, on a seulement deux (02) grands amphis dont l’amphi C pour les cérémonies. Au regard de cette situation, nous sommes obligés de faire les Td dans les amphis comme les cours magistraux », ont dénoncé Marcel Diby, Dramane Koné et Loubao Manassé tous en master 1 de lettres modernes. Ils relèvent un manque criant de bancs dans les amphis même l’existant est en mauvais état. Dans les couloirs comme un peu partout, il y a un véritable problème d’éclairage à partir de 18 heures. « On a toujours dénoncé. Mais nos voix n’ont toujours pas porté. Aidez-nous à résoudre ce petit problème d’éclairage », ont-ils plaidé auprès des confrères venus couvrir la cérémonie de clôture des soutenances de thèses.

Bibliothèque
Il ressort que le campus 2 de l’Université de Bouaké ne dispose pas de bibliothèque. Renseignements pris, cette information a été confirmée par plusieurs étudiants. « Au campus 2, nous n’avons pas de bibliothèque. Seul le département d’anglais a une bibliothèque. Nous n’avons même pas de Wifi », soutient Marcel Diby. Cette situation ne décourage pas cependant Marcel Diby et ses amis. Car, Ils affirment que malgré tout, les étudiants de Bouaké ont de très bons résultats. « La qualité de l’enseignement est, il faut le dire, meilleure que celle d’Abidjan », a-t-il fait savoir, fièrement.

DJE KM
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