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Politique Publié le mardi 1 novembre 2016 | Partis Politiques

Opération désert électoral: point de presse du président du FPI et de L’AFD-CI, Pascal Affi N’Guessan, le dimanche 30 octobre 2016

© Partis Politiques Par Atapointe
Pascal Affi N`Guessan, président du Conseil régional du Moronou
Ce dimanche 30 octobre 2016, le peuple a été invité à se prononcer sur le projet de nouvelle constitution proposé par le Chef de l’Etat, le président Alassane Ouattara. Je voudrais vous rappeler que ce projet, au lieu de nous rassembler, a été une source de division et d’affrontement, avant même la journée du 30 octobre.

Source de division parce qu’il a été conduit de façon unilatérale, dirigiste et au mépris de la souveraineté populaire qui devrait guider un tel projet ; étant donné que la constitution doit être l’émanation du peuple, doit prendre en compte les aspirations du peuple et doit être conduit avec l’assentiment de tout le peuple.

Malheureusement, monsieur Alassane Ouattara a choisi de nous imposer sa Constitution, a choisi de se tailler une Constitution sur mesure. A telle enseigne que, la vraie question qui se posait au moment où il convoquait les Ivoiriens, c’était de savoir si les Ivoiriens allaient lui donner carte blanche, l’accompagner dans ce projet, accepter qu’il se taille une constitution sur mesure, qu’il impose pratiquement un système monarchique tel que présenté dans le contenu du projet de constitution ou alors s’ils allaient adopter une autre attitude.

Nous avons pendant plusieurs semaines, au niveau du Front populaire ivoirien (Fpi) et de l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (Afd-Ci), mené une vaste campagne de sensibilisation à travers les communes d’Abidjan, pour attirer l’attention de nos compatriotes sur les dangers de ce projet de constitution. Nous avons fait des meetings, nous avons même programmé un sit-in de protestation le jour où ce projet devait être analysé pour la première fois à l’Assemblée Nationale. Le sit-in ayant été interdit, nous avons organisé dans la foulée, le 8 octobre 2016, une marche, la première marche de l’opposition pour protester contre le projet, pour amener le Chef de l’Etat à renoncer à sa mise en œuvre et à convoquer ce que nous avons appelé la Constituante ou une Commission constitutionnelle pour que tous les Ivoiriens se rassemblent autour de l’analyse, du diagnostic de la situation nationale et pour jeter les bases de ce qui devrait être la Constitution consensuelle, fédératrice qui permettra à la Côte d’Ivoire de tourner la page des graves violences qu’elle a connues ces vingt dernières années et de fonder l’avenir sur des bases stables et démocratiques.

Tous ces efforts ayants échoué, la parole devait donc revenir au peuple de Côte d’Ivoire. La position que nous avons suggérée, que nous leur avons demandé d’adopter était le boycott passif ; qu’ils ne se sentent pas concernés par cette constitution. Que par leur abstention dans les lieux de vote et dans les bureaux de vote, ils indiquent clairement à monsieur Alassane Ouattara qu’ils ne sont pas d’accord avec lui, qu’ils n’adhèrent pas à son projet de constitution et qu’ils lui demandent purement et simplement de renoncer à ce projet.

A l’heure actuelle, les résultats définitifs de l’opération ne sont pas connus. Mais sur la base des statistiques que nous-même avons établis, étant donné que nous nous sommes donnés les moyens de l’observation du processus, à travers d’abord, nos fédérations sur l’ensemble du territoire, mais aussi à travers un mécanisme d’observation que nous avons mis en place, et qui comportait cent vingt points d’observation.

A partir donc des informations recueillies de diverses sources, nous pouvons dire que le référendum, le vote de ce 30 octobre a été un fiasco total, un désert électoral sur l’ensemble du territoire national. La participation n’a pas été à la hauteur de l’attente du pouvoir.

Nous pouvons décliner cette participation en trois grande zone : si dans le nord, l’on peut noter des taux de participation variant entre 25 et 35 % avec un pic à Séguéla où nos sources nous indiquent que ce taux peut avoir atteint les 70%, dans le reste du pays, les taux sont largement en dessous de 10%. Notamment, moins de 5% à Abidjan et dans les autres régions du pays, et au tour de 10% dans le grand centre baoulé. A tel enseigne que lorsqu’on met tous ces chiffres ensemble, nous estimons le taux de participation à ce référendum entre 6 à 7 % sur l’ensemble du territoire national.

C’est donc ce chiffre que nous enregistrons sur l’ensemble du territoire national. Un taux de participation variant entre 6 et 7 % sur l’ensemble du territoire, qui montre bien la désaffection que les Ivoiriens ont observé vis-à-vis de ce référendum, qui montre le désaveu qu’ils ont infligés à monsieur Alassane Ouattara et à son projet ; le rejet de cette Constitution parce qu’elle est impopulaire, elle n’est pas souhaitée par les Ivoiriens.

En conclusion, nous disons que monsieur Alassane Ouattara a été désavoué. Les Ivoiriens massivement lui ont infligé un cinglant désaveux. Il lui appartient, sur la base de ces résultats, d’en tirer les conclusions, d’en tirer les conséquences.

Il y a deux voies. La 1ère voie, c’est qu’il prenne acte, pour une fois, de la volonté populaire exprimée à travers ce référendum et qu’il renonce à poursuivre le processus d’imposition de cette constitution. Qu’il appelle tous les Ivoiriens à une constituante ou dans une commission constitutionnelle pour que de façon inclusive, de façon participative, de façon solidaire, dans la fraternité, dans un esprit de fonder une constitution consensuelle, nous nous attelons à examiner ce qui devait apparaître comme les axes fondamentaux d’une nouvelle Constitution.

La 2ème, c’est de tirer la conséquence que sa politique a été désavouée, qu’elle a été rejetée. Et lorsqu’un homme politique est désavoué, que sa politique est rejetée, soit il la change, soit il se démet.

Donc la renonciation à cette Constitution ou la démission. Voilà les deux voies qui s’offrent à Alassane Ouattara. Et nous espérons que dans les jours à venir, il prendra une décision qui sera à la hauteur des attentes du peuple de Côte d’Ivoire et qui permettra à notre pays d’avancer dans la voie de la paix, de la stabilité et de la démocratie.

Je voudrais, à ce stade de mon propos, dire infiniment merci au peuple de Côte d’Ivoire qui sait se mobiliser, qui sait se rassembler, qui sait prendre conscience de ses intérêts fondamentaux et qui dans la paix, sans effusion de sang, sans bagarre, a dit ce qu’il entendait dire à monsieur Alassane Ouattara et à son gouvernement.

Je voudrais dire merci à toute cette jeunesse qui s’est mobilisée, partout, à travers les villages, pour faire en sorte que ce mot d’ordre de boycott soit suivi massivement comme je viens de l’indiquer tout à l’heure.

Je voudrais leur demander de rester mobilisés, que la lutte ne fait que commencer, car nous avons parlé à monsieur Alassane Ouattara, nous devons demain prendre position par rapport à la réponse qu’il osera bien nous adresser, pour qu'ensemble nous continuons à nous battre afin que la Côte d’Ivoire ne bascule pas dans la dictature, ne bascule pas dans l’autocratie, mais poursuit sa route vers plus de progrès, vers plus de démocratie et vers plus de solidarité.

Je vous remercie

Pascal Affi N’Guessan
Président du FPI et de l’AFD-CI
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