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Société Publié le vendredi 30 décembre 2016 |

Un Plan d’Action National pour la réduction du mercure dans l’orpaillage en élaboration

© Par DR
Atelier, financé par le Programme des Nations Unies pour l`Environnement (PNUE)
Les quantités de mercure utilisées dans l’orpaillage artisanale en Côte d’Ivoire sont inquiétantes. Au moins, 2 300 kg de mercure sont utilisés actuellement par les orpailleurs sur le territoire national. Ce qui représente un danger pour la santé des orpailleurs, les communautés riveraines des sites d’orpaillage et l’environnement. "Le constat est que le mercure est beaucoup utilisé sur l’ensemble des sites (d’orpaillage, ndlr)", explique Agbri Lako, consultant. Face à cette situation, la Côte d’Ivoire a décidé d’élaborer un Plan d’Action National. Ainsi, un atelier, financé par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) via à travers le Centre africain pour la Santé Environnementale (CASE), a réuni, ce jeudi 29 décembre 2016 à la Direction Générale de l’Environnement (DGE) à la Riviera III à Cocody, les parties prenantes (ministères, ONG, groupements d’orpailleurs) pour apporter leurs contributions au Plan d’Action National préliminaire qui permettra d’obtenir plus tard un document de stratégie pour la réduction de ce polluant dans l’orpaillage. L’atelier vise à aider la Côte d’Ivoire à élaborer son Plan d’action national pour la réduction du mercure dans l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or. Ce plan consiste à un ensemble de mesures qui seront mis en œuvre pour arriver à réduire voire éliminer le mercure dans l’orpaillage au titre de la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure, une fois qu’elle aura été ratifiée par l’État de Côte d’Ivoire. "Au niveau réglementaire, des mesures doivent être prises pour faciliter l’accès du permis d’exploitation aux orpailleurs. Le plan d’action recommande de sensibiliser les orpailleurs aux dangers liés à l’usage du mercure et les former aux techniques d’extraction sans mercure. Mais, vu que l’on ne peut pas sensibiliser quelqu’un que nous ne connaissons pas ; l’une des mesures seraient de pousser les orpailleurs à la constitution de sociétés coopératives ou de groupements coopératifs afin qu’ils aient une identité juridique. Une fois l’identité juridique acquise, cela facilitera déjà l’acquisition d’un permis", explique Dominique Bally Kpokro, Président du Centre africain pour la Santé Environnementale (CASE). L’État voulant aller à l’industrialisation dans ce secteur, la constitution des orpailleurs en groupements coopératifs leur facilitera aussi l’accès aux crédits et leur permettra de passer de l’étape artisanale à l’étape semi industrielle. Pour Dominique Bally, l’usage des techniques d’extraction sans mercure "permettent de recouvrer plus 90% de l’or dans le minerais alors qu’actuellement, le broyage telle qu’il est fait par les orpailleurs qui utilisent du mercure, nous avons un taux de récupération de 60%. Donc c’est un gain pour eux, pour leur santé et pour l’environnement".

Pour le Dr Venance Say, Coordonnateur du Programme National de Gestion des Produits Chimiques, lorsque le Plan d’action national sera élaboré, les actions prioritaires à mener seront surtout la sensibilisation des orpailleurs sur les dangers de l’utilisation du mercure "parce que le mercure est un métal qui est très toxique pour la santé humaine et aussi sur l’environnement". Il sera aussi question de la prise en charge sanitaire des personnes affectées et de la restauration des sites contaminés. Il estime que l’identification est une nécessité. "Donc il faut d’abord identifier les orpailleurs ou les artisans mineurs. C’est difficile de les identifier parce que ce qu’ils font c’est dans l’informel. Même la nuit, ils vont faire l’orpaillage (...) Tant que ce secteur n’est pas formalisé, on ne pourra pas les identifier. Donc il faut formaliser le secteur de l’orpaillage avant de passer à l’identification", préconise le Dr Venance Say.
Pour sa part, le Pr Georges Kouadio, Directeur Général de l’Environnement, plaide pour que la Convention de Minamata sur le mercure, signée par la Côte d’Ivoire en 2013, soit rapidement ratifiée par le parlement afin que l’aide financière dédiée aux activités de la Convention soit allouée au gouvernement ivoirien pour une mise en œuvre efficiente de ladite Convention.
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