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Société Publié le vendredi 6 janvier 2017 | AFP

Côte d’Ivoire: tirs à l’arme lourde près d’un camp militaire de Bouaké

© AFP
Attaques d`assaillants contre les Forces républicaines: la cité de Dabou après les combats de jeudi
Jeudi 16 août 2012. Dabou. La patrouille de troupes des FRCI à Dabou après l’attaque des hommes armés contre une base militaire, une prison et des postes de police.
Bouaké (Côte d’Ivoire) - Des tirs à l’arme lourde étaient entendus vendredi à Bouaké à proximité du plus grand camp militaire de la deuxième ville de Côte d’Ivoire, où au moins deux commissariats de police ont été attaqués, a constaté un correspondant de l’AFP.

"C’est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions FCFA (7.600 euros) plus une maison chacun", a expliqué à l’AFP un militaire sous couvert d’anonymat.

Les militaires ont attaqué au moins deux commissariats et dressé des barricades au centre-ville, coupant toute circulation, a constaté le correspondant de l’AFP, faisant état de tirs d’armes automatiques sporadiques.

Les militaires ont pris position à divers carrefours stratégiques de la ville et circulaient dans des véhicules de la police.

"C’est vers 3h00 du matin (03H00 GMT) que des militaires sont arrivés au commissariat du 1er arrondissement situé au quartier Sokoura où ils ont désarmé les policiers présents et emporté des kalachnikov", a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale sous couvert d’anonymat.

La préfecture de police de la ville a aussi été attaquée, a ajouté ce responsable.

Selon plusieurs personnes jointes au téléphone d’Abidjan, les tirs ont commencé entre 2h00 et 3h00.

"J’ai eu vraiment peur. J’ai cru qu’ils allaient venir dans ma station pour se servir gratuitement du carburant comme ils le font d’habitude en pareille circonstance", a confié à l’AFP Koffi Raphaël, un pompiste qui exerce la nuit
dans une station service non loin du 3e bataillon militaire.

Ecoles et commerces étaient tous fermés à Bouaké, ancienne capitale de la rébellion qui contrôlait le nord du pays lorsqu’il était coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président Alassane Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.

En novembre 2014, une vague de protestation de soldats partie de Bouaké s’était étendue à Abidjan, la capitale économique, et d’autres villes du pays.

Le quartier-maître Siaka Ouattara, porte-parole des militaires, avait alors présenté le non-paiement des "arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants intégrés dans l’armée" comme principal motif de leur mécontentement, rejetant toute "politisation" du mouvement.

Selon plusieurs sources sécuritaires, d’anciens éléments rebelles, intégrés en 2009 dans les forces de sécurité nationales à la suite de l’accord de paix de Ouagadougou signé en 2007, étaient à l’origine du mouvement.

str-eak/jhd
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