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Faits Divers Publié le mardi 10 janvier 2017 | Pôle Afrique

Libre expression / l’art du chantage par la douille !

« La rubrique « LIBRE EXPRESSION » est une fenêtre ouverte par Politikafrique.info pour publier des textes émanants de personnes qui n’appartiennent pas a cet organe de presse. la direction de Politikafrique.info a choisi de publier ces articles car ils constituent des réflexions de très bonne tenue, contribuent au débat public et respectent la charte éditoriale de notre média. ils n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas la pensée de la rédaction de Politikafrique.info ou de ses responsables ».

La seule note positive que l’on peut dégager de cette énième sortie de la soldatesque qui s’est déroulée en 24 heures chrono, se résume en le timing, vendredi, donc en fin de semaine et la stratégie qui a consisté en un essaimage progressif. En dehors de cela, tout le reste est désespérant. Si pour des raisons de discipline et de dignité il est interdit aux militaires de contrevenir aux règles qui régissent leur corporation, le civil que je suis est en droit d’écrire ce qui suit.

C’est d’ailleurs pour ça que le Président de la république leur a seriné que : « cette manière de revendiquer n’est pas appropriée ». On savait que l’appellation : « la grande muette » n’était pas un trait de caractère qui a été inspiré par l’armée ivoirienne, mais de là à se tailler une réputation de grande insoumise, je dois avouer que cela me rend perplexe et me laisse songeur. Dans l’armée il y a ce que l’on appelle : « le parcours du combattant » ; ce n’est rien qu’une série d’obstacles que les aspirants doivent surmonter pour prétendre au corps. La récurrence des coups d’Etat ne peut pas remplacer cet exercice qui est fondateur et fondamental pour qui veut pratiquer le métier des armes à l’échelle nationale.

C’est donc cette formation d’homme exceptionnel qui offre au soldat le privilège d’offrir en sacrifice sa vie pour la survie de sa nation, non pas contre son gré, mais de bon cœur. La fierté du soldat découle de sa capacité à endurer des situations que les « sales civils » que nous sommes ne peuvent rêver de supporter. Alors d’où vienne que malgré l’avantage de ce bagage patriotique qui n’est pas l’apanage de tous les citoyens, que ceux-ci se comportent comme les internes d’un collège d’enfants de riches qui ne supportent pas de manger dans la même assiette à l’entame du deuxième trimestre ! Que notre armée qui a le même âge que la République bientôt 57 ans, ne s’est pas inventée un mode de revendication qui lui est propre, et qui suscite l’admiration des armées voisines, est la preuve que notre armée au lieu d’achat d’armes sophistiqués, doit réussir sa mission de s’armer moralement et psychologiquement.

D’abord. Pour moi le projet d’émerger rime avec un certain nombre de comportements propres à chacune des corporations qui rythment la vie sociale et économique de notre pays. Ce n’est pas seulement au front que le militaire offre sa vie pour constituer une carapace géante en vue de protéger la terre de ses ancêtres ! Le fait de ne pas abuser de leurs dotations en armes, comme certains le font des véhicules de fonction, est de nature à rassurer les populations qui en retour, les couvent de leur sympathie généreuse. Si on devait se déporter momentanément vers l’instrument social qui stratifie tous les corps de métiers ivoiriens, le corps des armées à l’image de l’école militaire préparatoire technique, viendrait en première place avec plusieurs longueurs d’avance. User de son arme pour prendre dans la caisse publique ce que le donneur principal n’a pas autorisé de son plein gré, n’est pas une matière que l’on enseigne à la prestigieuse EMPT de Bingerville.

Quand on n’a pas contribué à élire quelqu’un par les armes, on ne l’oblige pas à donner sous les armes ! Si on venait à le faire, on peut se confondre avec ceux qui coupent les routes pour prendre les biens d’autrui. Si les « sales civils » que nous sommes qui ont massivement élu le Président par leur suffrage étaient sortis pour lui manifester leur soutien de ne pas faire droit à votre chantage, qu’auriez-vous fait ? Avez-vous songé à faire le tour des hôpitaux pour inventorier toutes les victimes que votre raid a occasionné dans les villes qui portent vos stigmates ? A défaut d’une éventuelle compassion de votre part, pouvez-vous nous garantir si l’on vous dotait de tous les moyens, que nos villes et villages seront les mieux protégés de la terre ? Car ce n’est pas le cas aujourd’hui malheureusement !

Maintenant que vous disposez de tous les moyens pour une qualité de vie meilleure, quels sont les indices révélateurs qui vont permettre aux contribuables que nous sommes, de vaquer à leurs occupations sans que leur quotidien ne soit objet de terreur et de psychose ? Car initiée une action comme celle-là en début d’année peut en appeler en autre ! A l’endroit de nos braves soldats, parfois cultivé dans le stoïcisme une posture peu enviable, vous confère de la compassion ; la revendication à outrance quant à elle, vous infantilise.

Monsieur le Président de la République, commençons à contester à la ville de Bouaké, la réputation d’être le réservoir emblématique de la contestation militaire dans notre pays.

KONE KOBALI
Libre auteur, créateur
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