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Société Publié le mardi 17 janvier 2017 | AFP

Côte d’Ivoire: nouvelle colère de militaires qui tirent en l’air dans plusieurs villes

© AFP Par ISSOUF SANOGO
Grogne des militaires: les négociations entre le ministre en charge de la défense et les mutins à Bouaké
Samedi 07 janvier 2017. Bouaké. Les négociations entre le ministre en charge de la défense, Alain-Richard Donwahi et les mutins ont lieu en vue de mettre fin à la crise.
Bouaké (Côte d’Ivoire) - Un soldat mutin a été tué mardi dans la capitale ivoirienne Yamoussoukro lors de nouvelles manifestations de colère de militaires qui ont tiré en l’air dans six villes du pays, l’accord financier trouvé entre le gouvernement et d’anciens rebelles suscitant des convoitises chez les autres forces de sécurité.

"Le mutin a été tué par la GR (Garde républicaine) devant le camp" à Yamoussoukro, a affirmé une source militaire à l’AFP sous couvert de l’anonymat. Une source proche du ministère de la Défense a confirmé.

C’est le premier mort depuis le début du mouvement de mutinerie initiée à Bouaké (centre) le 5 janvier.

La Garde républicaine est une troupe d’élite qui dépend directement de la présidence. Les conditions de la mort du mutin ne sont pas encore connues mais il faisait partie des militaires qui ont commencé à protester en tirant en l’air dans la matinée.

Au total, six villes du centre, de l’ouest et du nord-est, Yamoussoukro, Bouaké, Daloa, Man, Bondoukou et Dimbokro, ont été touchées par ces manifestations de colère de soldats.

Ces tirs étaient majoritairement l’oeuvre de soldats ou gendarmes qui ne sont pas concernés par l’accord trouvé vendredi soir entre le gouvernement et les soldats qui se sont mutinés.

Selon cet accord, 8.500 anciens rebelles intégrés dans l’armée devraient toucher 12 millions de CFA (18.000 euros) chacun d’ici la fin de l’année, dont 5 millions (7500 euros) versés avant le 5 février.

- Tensions entre les ’corps habillés’ -

"Ce matin, en sortant avec nos armes, nous avons voulu montrer notre mécontentement aux yeux du monde. Nous ne comprenons pas pourquoi on paye une prime de 5 millions à des soldats et on oublie tout un groupe, qui représente les plus nombreux d’ailleurs", a affirmé à l’AFP un gendarme sous couvert de l’anonymat.

"Nous déplorons cette injustice dans notre armée. Tous les corps habillés ont participé à la guerre (dix années d’instabilité), donc s’il doit y avoir une prime, elle doit être pour tout le monde" et pas seulement pour les rebelles intégrés dans l’armée après le conflit, a-t-il précisé.

A Yamoussoukro, la capitale politique du pays, des soldats ont circulé en tirant dans le centre-ville et racketté les habitants, notamment sur la route nationale Abidjan-Bouaké, principal axe du pays, qui traverse la ville, dans la matinée et en début d’après-midi, avant de se calmer.

"Ils circulent en ville à bord de cargos (camions militaires). Ils arrachent (volent) des véhicules" a affirmé Ahmed Ouattara, un garagiste de Yamoussoukro.

"Nous nous cachons, il y a beaucoup de tirs", a ajouté un fonctionnaire sous couvert d’anonymat.

Selon plusieurs témoins, ces soldats provenaient de la caserne de Zambakro, à une dizaine de km de Yamoussoukro, et qui ne sont pas d’anciens rebelles , afin de réclamer une prime semblable à celle promise à leurs collègues.

A Bouaké, épicentre de la mutinerie du début du mois, les gendarmes, également non concernés par l’accord, ont aussi commencé à tirer pour revendiquer de l’argent. Leur camp a été ensuite encerclé par des soldats (anciens mutins) dont certains avaient commencé à retirer leurs paiements dans les banques mardi matin, a constaté un journaliste de l’AFP.

En raison des tirs, les magasins et les banques ont fermé, générant le mécontentement des militaires ayant obtenu la prime.

"Nous étions à la banque pour prendre notre argent et ils (gendarmes) viennent tirer partout pour faire peur aux gens. Les banques ont fermé alors que tout le monde n’a pas encore été payé", a raconté un des mutins à l’AFP.
"Tant que nous ne serons pas tous payés, celui ou celle qui tirera un seul coup de feu en l’air, nous trouvera sur son chemin", a-t-il conclu.

L’armée ivoirienne, forte de 22.000 hommes, compte beaucoup de gradés, pour la plupart d’anciens rebelles.

Cette nouvelle journée de mutinerie survient alors que les fonctionnaires ont reconduit mercredi leur grève commencée le 9 janvier.

Ils revendiquent des augmentations salariales et refusent une réforme de la retraite. "Ils ont vu les militaires -anciens rebelles - prendre 12 millions chacun alors qu’on leur parle de discipline budgétaire", souligne un observateur de la vie ivoirienne. "Ca leur donne probablement des envies même s’ils n’ont pas d’armes".

bur-pgf/jpc
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