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Politique Publié le vendredi 20 janvier 2017 | Partis Politiques

Déclaration de l’URD concernant la situation sociopolitique

© Partis Politiques Par PR
Campagne du référendum : Meeting du « Front du refus » à Port-Bouet
Le « Front du refus » une coalition de partis de l’opposition contre le projet de nouvelle Constitution et appelant de ce fait au boycott du référendum constitutionnel prévu dimanche a tenu ce mercredi 27 octobre 2016 un meeting à Port-Bouët. Photo: Danièle Boni-Claverie
Depuis le 6 janvier 2017, la Côte d’Ivoire connait une crise militaro-sociale d’une gravité sans précédent. Notre pays s’est une fois de plus réveillé au bruit des armes et des mouvements de militaires qualifié de ‘‘mutinerie’’. Menaces, coups de feu, exactions, insécurité sont redevenus le lot quotidien des Ivoiriens.

En attendant d’être informée par le gouvernement des raisons ayant occasionné cette nouvelle mutinerie et connaître les dispositions prises pour restaurer l’ordre publique et assurer la quiétude et la protection des personnes et des biens, la Côte d’Ivoire toute entière a plutôt assisté à un ballet solitaire de quelques membres du gouvernement sans qu’aucun communiqué officiel ne vienne éclairer l’opinion nationale. C’est une radio étrangère qui dans sa dépêche a informé les Ivoiriens de ce que des mutins réclameraient à M. Alassane Ouattara, pour chacun d’eux (8500 ex-combattants reversés dans l’armée régulière de Côte d’ivoire) le paiement d’une prime Ecomog de 12.000.000 CFA, d’une villa, de l’adoption d’une nouvelle grille de salaire ainsi que la réduction du temps passé pour l’obtention d’un grade. Il s’agirait d’une promesse faite en 2010 à tous ceux qui l’ont soutenu au sein des Forces nouvelles. Ce qui peut faire penser qu’il s’agirait de solder une dette privée avec l’argent du contribuable afin de payer des primes à ceux à qui l’on a dit qu’ils combattaient en lieu et place de l’Ecomog. D’où le nom de ces primes. Pour tenter de jeter un voile pudique sur ce qui peut apparaître comme une révélation embarrassante, on ressort l’Accord de Ouagadougou ce qui est peu convaincant.

De leur côté, les fonctionnaires et agents de l’Etat se sont mis en grève, éducation et santé comprises pour réclamer le retrait de l’ordonnance portant organisation des régimes de retraite des agents de l’état et le paiement des stocks des arriérées de


salaires. Cette grève avait été notifiée à l’Etat depuis des mois, ce qui laissait largement le temps au gouvernement d’anticiper.
L’éclatement de ces évènements n’est pas surprenant. Bien au contraire, ils sont un indicateur probant de la mal gouvernance, de la profonde fracture sociale que connait notre nation, de la rupture de confiance entre les populations et leurs gouvernants.

En effet, entre 2014 et 2015, ces mêmes mutins s’étaient rebellés pour exiger le paiement d’une promesse de guerre évaluée à 5.000.000 CFA. Aujourd’hui encore, ils posent la même exigence, cette fois ci en triplant quasiment les enchères et avec l’ obligation de le faire hic et nunc. Ce à quoi le Président Ouattara s’est empressé de donner une suite favorable avec une hâte peu rassurante.

Nous sommes alors en droit de nous poser des questions :
Comment les promesses faites par une personne dans un cadre privé peuvent-elles êtres honorées par le Trésor public de Côte d’ivoire.

Comment un gouvernement peut il accepter que dans l’armée nationale, 8500 militaires puissent toujours se réclamer des ex ‘‘forces nouvelles’ ». Comment justifier ce traitement de faveur qui élimine de cette manne 32 600 soldats dont 19 000 gendarmes.

Qui va payer la facture des 110 milliards que coûte cette mutinerie.

Quelle dette a-t-on pu encore contractée et auprès de quelle institution internationale puisque les caisses de l’Etat sont vides et qu’aucun communiqué officiel ne nous éclaire.
Comment le régime d’Alassane Ouattara peut-il rester sourd aux cris de détresse de toute son administration qui en plus ne lui obéit plus depuis deux semaines.

Comment le pouvoir actuel ne reconnait-il pas son impuissance face aux agressions récurrentes et la prise en otage de quartiers entiers par des gamins appelés microbes.
Nos problèmes sont multiples et profonds. En tant que parti de l’opposition, l’URD a toujours dénoncé la gestion clanique et partisane de la relance économique, le surendettement injustifié, la poursuite des marchés de gré à gré, les créances impayées des fournisseurs de l’Etat. La réconciliation n’est qu’un leurre et la cohésion nationale déjà mise à mal git à terre. La réforme des Institutions est un impératif républicain pour casser les réseaux de favoritisme qui prolifèrent. Malgré les discours officiels dithyrambiques sur l’émergence, la persistance de la pauvreté jette dans le désespoir de nombreux compatriotes. A tous ces mécontentements qui ne cessent de grossir, s’ajoute la colère des paysans qui subissent dans l’indifférence générale la mévente du cacao.

Tous les feux sont au rouge, la confiance est rompue, l’autorité de l’Etat est bafouée et la parole du Chef de l’Etat ne porte plus.

Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins de notre jeune histoire et il nous faut donner une forme à notre destin.

Aussi, l’URD, fidèle à ses convictions et à la mission qu’elle s’est donnée de dire sa part de vérité, réclame-t-elle l’instauration d’une transition politique qui ne se contentera pas de faire du replâtrage mais devra effectuer un travail de fond pour mettre un terme à tout ce qui perpétue les clivages politiques, ethniques ou partisans.
Il faut envisager une restructuration vraie et profonde de tous les compartiments de notre nation, de nos institutions, de notre armée nationale, de notre administration, de procéder à une véritable réconciliation nationale, de libérer tous les prisonniers politiques, de renoncer aux nominations à relent ethnique dans l’administration publique et de faire la promotion du mérite et de la compétence.

Par ailleurs, devant la gravité de la situation, le gouvernement au sortie du conseil de ministres du mercredi 18 Janvier 2017, par la voix de son porte-parole, a justifié sans convaincre le paiement des primes des mutins par le fait que ceux-ci ont été désignés pour sécuriser le processus de sortie de crise en 2007 et 2011. L’URD s’indigne face à de telles justifications infondées qui entament encre plus la crédibilité du régime.
L’URD insiste donc sur la nécessité de la mise en place de toute urgence d’un gouvernement de transition. Ce qui permettra de régler les problèmes de la Cote d’ivoire.


DANIELE BONI-CLAVERIE.
Présidente de l’URD.
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